Un plan de sécurité publique veut répondre aux « sentiments de malaise »
Pour combattre ce qui est perçu comme une diminu‐ tion générale de la sécurité publique liée à la pandé‐ mie de la COVID-19 et la crise des opioïdes, le pre‐ mier ministre de la Colom‐ bie-Britannique, David Eby, lance un plan d’action pour renforcer la sécurité dans les communautés.
Le plan de M. Eby, dont l'assermentation remonte à vendredi, comprend la créa‐ tion de nouvelles équipes d’intervention de policiers, de procureurs spéciaux et d'agents de probation dédiés aux criminels récidivistes.
Il y a aussi davantage d’équipes d’interventions en santé mentale sur le terrain, le lancement d'un modèle de soins pour les personnes souffrantes de toxicomanie à l’Hôpital Saint-Paul de Van‐ couver, et l'ouverture d'une dizaine de nouveaux centres de justice autochtones.
Critiquant des impacts im‐ prévus de changements à la loi fédérale qui auraient per‐ mis à des récidivistes violents d’être libérés en attendant un procès, les procureurs auront de nouvelles directives sur la libération provisoire, qui en‐ treront en vigueur mardi. Elles visent notamment à revoir la manière dont l’information est partagée entre procureurs et policiers.
Le gouvernement entend aussi introduire une loi au printemps prochain qui per‐ mettra la saisie de biens de personnes soupçonnées d’être impliquées dans le crime organisé. Les autorités pourraient saisir les « mai‐ sons, les voitures et les objets de luxe » des criminels, ce que la Commission d’enquête sur le blanchiment d’argent en Colombie-Britannique avait suggéré dans son rapport au mois de juin.
Lors de l'annonce du plan dimanche, David Eby a souli‐ gné la montée inquiétante de défis reliés à des personnes ayant des problèmes de santé mentale ainsi que la hausse de récidivisme de crimes vio‐ lents, ce qui provoque des sentiments de malaise et de manque de sécurité.
Même si nous sommes compréhensifs et compatis‐ sants lorsqu'il est question de problèmes de santé mentale et de dépendance, cela ne veut pas dire que nous de‐ vons tolérer des crimes vio‐ lents dans nos communautés. Nous allons suivre les che‐ mins parallèles du traitement et de la mise en application des lois.
David Eby, premier mi‐ nistre de la Colombie-Britan‐ nique
À la conférence de presse, David Eby était entouré de plusieurs autres leaders, dont le chef de police de Vancou‐ ver, le maire de la ville et la di‐ rectrice du Conseil de justice des Premières Nations, Kory Wilson.
« [Les nouvelles politiques] vont aider, a déclaré Kory Wil‐ son, tout en soulignant que les changements risquent de prendre du temps. « J'aimerais claquer des doigts et obtenir une solution immédiate, mais nous savons qu'il y aura des essais et des erreurs. »
Le chef de police de Van‐ couver, Adam Palmer, ac‐ cueille avec enthousiasme le nouveau plan : Une meilleure coordination, partage d’infor‐ mation, et transparence mè‐ nera à de meilleurs résultats.
Des voix mettent en garde
Par contre, la députée libé‐ rale de Surrey South, Elenore Sturko, se demande pourquoi David Eby n'a pas sorti ces po‐ litiques lorsqu'il occupait le poste de procureur général pendant cinq ans.
Quant à Vince Tao, un or‐ ganisateur communautaire du Réseau des consomma‐ teurs de drogue de la région de Vancouver (VANDU), il es‐ time que le partage d'infor‐ mations entre les différentes agences gouvernementales constitue un état de sur‐ veillance accrue des per‐ sonnes marginalisées.
Lorsque l'on parle d'élargir le nombre de services, on transforme le gant de velours en une poigne de fer, affirme Vince Tao. En fin de compte, on parle d'étendre le système de justice criminel dans de plus en plus de domaines, qu'il s'agisse de la santé men‐ tale ou des logements sociaux et abordables.
David Eby se donne deux ans avant les prochaines élec‐ tions pour montrer aux élec‐ teurs les progrès qui ont été accomplis dans ce dossier.
Avec des informations d'Akshay Kulkarni