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Des courriels adressés à Brian Pallister au fort de la pandémie comportaie­nt des mots durs

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Des correspond­ances de membres du public adres‐ sées lors de la première vague de la pandémie en mai 2020 à l’ancien premier ministre du Manitoba, Brian Pallister, compor‐ taient des mots durs à son égard.

Dans les courriels obtenus par la Presse canadienne en vertu de l’accès à l’informa‐ tion, on pouvait lire des mots comme dictateur, criminel, cu‐ pide envoyés à Brian Pallister en réaction aux règles sani‐ taires établies par la province pour gérer la pandémie.

Les correspond­ances ont été envoyées sur une période de deux jours, soit les 11 et 12 mai 2020, alors que la pro‐ vince a imposé des limites à l'ouverture des commerces et aux rassemblem­ents publics.

Votre bureau est à la limite du criminel. Vous avez fermé toute la province pour quoi, 30 cas ?, peut-on lire dans le courriel d'une personne qui voulait que les ordonnance­s de santé publique soient le‐ vées

Vous donnez le feu vert à la propagatio­n de ce virus et je n'apprécie pas cela, peut-on lire dans un autre courriel d'un Manitobain qui s'est op‐ posé à l’assoupliss­ement de certaines restrictio­ns plus tôt dans le mois. Vous n'êtes pas un leader. Vous êtes un politi‐ cien très cupide.

Les noms des auteurs des correspond­ances n'ont pas été divulgués en vertu de la protection de la vie privée.

Dans la période où ces cor‐ respondanc­es ont été écrites, le Manitoba commençait à enregistre­r les premières in‐ fections, soit 289 cas et 7 dé‐ cès.

Le gouverneme­nt a d'abord forcé de nombreuses entreprise­s non essentiell­es à fermer. Les écoles, les cabi‐ nets dentaires, les musées et d'autres installati­ons ont éga‐ lement été fermés.

La province a toutefois an‐ noncé des assoupliss­ements, quelques jours plus tard, soit début mai.

Des messages divisés

Les positions étaient tou‐ tefois partagées à la lumière des messages reçus par le bu‐ reau du premier ministre.

Alors que 24 personnes ont demandé un nouvel as‐ souplissem­ent ou la levée pure et simple des restric‐ tions, cinq autres ont deman‐ dé le maintien ou le renforce‐ ment des règles.

Je pense que vous pouvez déclarer que la crise au Mani‐ toba est terminée et que nous pouvons pleinement ouvrir [la province] , a écrit un expéditeur.

Quelqu'un se demande-t-il comment ce virus est instru‐ mentalisé par des politicien­s de tendance socialiste ? s'est interrogé un autre.

Certaines correspon‐ dances invitaient même la province à prendre des me‐ sures précises, comme l'ajout d'équipement de protection pour les travailleu­rs de la san‐ té, un soutien financier accru pour les entreprise­s et une augmentati­on des chèques d'aide sociale.

Une personne a remercié M. Pallister pour la position proactive qu'il a adoptée face à la pandémie.

Un autre Manitobain a écrit pour dire que le premier ministre faisait un excellent travail.

Chaque fois que je vous vois dans les mises à jour des nouvelles, je suis impression‐ né par votre approche bien‐ veillante, mais sans arrièrepen­sée.

M. Pallister a quitté ses fonctions de premier ministre le 1er septembre 2021 et a été officielle­ment remplacé en oc‐ tobre de la même année par Heather Stefanson.

Des défis importants

La nouvelle première mi‐ nistre a indiqué publique‐ ment vouloir être à l’écoute des Manitobain­s dans sa ges‐ tion de la pandémie.

Toutefois, sa gestion de la pandémie n'a pas été exempte de toute critique. Les données les plus récentes de la pandémie montrent que le Manitoba a maintenant connu plus de 152 000 cas et plus de 2200 décès.

Selon les données compi‐ lées par le gouverneme­nt fé‐ déral, la province a enregistré le deuxième taux de décès par habitant le plus élevé lié au COVID-19,

Par ailleurs, la pression exercée sur les soins intensifs a atteint sa cote d’alerte, et actuelleme­nt la demande de lits reste supérieure à la capa‐ cité prépandémi­que.

Alors que la province tente de rattraper les retards en

matières de chirurgies et de procédures diagnostiq­ues oc‐ casionnés par la pandémie, des médecins ont prévenu ré‐ cemment que les hôpitaux du Manitoba risquent d'être sub‐ mergés par la propagatio­n croissante de trois virus respi‐ ratoires : la COVID-19, la grippe et le virus respiratoi­re syncytial (VRS).

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