Radio-Canada Info

À l’assaut des Mauvaises herbes

- Helen Faradji

Le dimanche 27, à 0 h 30, ICI Télé diffuse la comédie joyeusemen­t enfumée si‐ gnée Louis Bélanger.

En 2016, le film a créé la surprise. Partout autour de la planète (d’Angoulême à Santa Barbara, en passant par Bei‐ jing et Lausanne), on s’est ar‐ raché Les mauvaises herbes jusqu’à ce que le film revienne au Québec pour achever son tour du chapeau et gagner les prix Iris du meilleur scénario et du meilleur acteur dans un deuxième rôle masculin pour Luc Picard.

Une recette simple et efficace

Et comment le film a-t-il réussi son coup? En organi‐ sant – idée simple mais payante – la rencontre entre un comédien de théâtre obli‐ gé de fuir Montréal en raison de grosses dettes de jeu et un fermier en rase campagne près de Val-d’Or qui l’obligera à travailler dans la ferme où il cultive… du pot.

Dialogues amusants, mis en valeur par le huis clos de la plantation de cannabis, et re‐ lations masculines observées avec humour et sensibilit­é, mais sans sensibleri­e (Louis Bélanger confirme, après Gaz Bar Blues, sa singularit­é pour parler des hommes) : la re‐ cette a effectivem­ent l’air simple.

Pourtant, il doit y avoir de la magie dans l’air, car ils sont rarissimes ceux qui, comme Bélanger, réussissen­t à l’appli‐ quer pour en tirer des comé‐ dies pour adultes audacieuse­s et originales.

L’un contre l’autre

En réalité, ce que semblent avoir compris l’auteur et son coscénaris­te, Alexis Martin (qui joue également le comé‐ dien fauché), c’est que toute bonne comédie est aussi fon‐ dée sur un système d’opposi‐ tions. Dans le cas des Mau‐ vaises herbes, elles sont aussi nombreuses qu’amusantes.

Homme de théâtre pédant versus gars de la campagne bourru, filles versus gars, art versus pot, jeunesse versus vieillesse…: Les mauvaises herbes joue des contrastes et s’amuse à créer des étincelles à partir d’opposition­s de prin‐ cipes.

L’idée n’a rien de révolu‐ tionnaire, mais elle est effi‐ cace, notamment parce que Louis Bélanger a compris que la simplicité avait en général comme meilleurs amis les bons acteurs, en l’occurrence Alexis Martin, Gilles Renaud, Emmanuelle Lussier-Martinez et Luc Picard (assez génial en méchant).

De la neige et quelques idiots

Champs de neige à perte de vue, truands à la petite se‐ maine, homme qui s’impro‐ vise cultivateu­r illégal, hasards qui viennent tout bouleverse­r : bien sûr, Louis Bélanger ap‐ porte sa touche (en particulie­r dans la scène finale, qui remet en question les notions d’héri‐ tage et de transmissi­on),

mais c’est aussi dans un champ de cinéma particuliè­re‐ ment sympathiqu­e que Les mauvaises herbes trouve sa place, en version certes moins aboutie, mais qui n’a à rougir de rien : celui notamment ar‐ penté par le génial Far‐ go des frères Coen. Ce n’est pas une mince comparaiso­n!

Les mauvaises herbes, sur ICI Télé le dimanche 27, à 0 h 30.

La bande-annonce (source : YouTube)

équipe de 17 artistes de l’Îledu-Prince-Édouard et d’ailleurs qui y présente leurs oeuvres.

Sa série de photograph­ies, intitulée Venez comme vous êtes, est le résultat d’une col‐ laboration avec l’artiste Niyi Adeogun.

Chaque image peut signi‐ fier une émotion que quel‐ qu’un a à un moment donné dans leur vie […] que ce soit la tristesse, l’anxiété, ou quelque chose comme ça, explique-t-il.

Pour l’un des commis‐ saires de l’exposition, Charles Campbell, ce projet est une occasion d’aborder la com‐ plexité et les particular­ités de la communauté noire au Ca‐ nada.

Notre individual­ité, mais les différence­s à l’intérieur de notre communauté aussi, précise-t-il, en rappelant les effets de l’esclavage sur la communauté noir de nos

jours.

Représenta­tivité les galeries

Tandis que les Noirs mise également sur le manque de représenta­tivité des gens noirs dans les institutio­ns ar‐ tistiques.

C’est de l’importance de la production culturelle noire dont on parle, et de toutes les choses qui ne sont pas pré‐ sentées dans une galerie, ex‐ plique Charles Campbell.

L’exposition fait d’ailleurs partie d’un projet initié en 2020 dans la foulée du mouvement Black Lives Mat‐ ter, qui dénonçait alors — entre autres — le racisme institutio­nnel.

Robin Gislain Shumbusho estime que cette exposition fait écho au contexte poli‐ tique actuel.

Il y a beaucoup d’artistes qui n’ont pas la chance d’être dans une galerie, ce n’est pas parce que leur travail n’est pas bon, mais c’est juste parce que le message qu’ils es‐ sayent de passer n’est pas trop beau ou bien trop bien édité pour une galerie, avance Robin Ghislain Shumbusho.

L’exposition Tandis que les Noirs est présentée au musée d’art du Centre des arts de la Confédérat­ion jusqu’en mars 2023.

D’après le reportage de Gabrielle Drumond

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