Radio-Canada Info

Les Magogois devront être courtois pour recevoir une réponse de la Ville

- Emy Lafortune

Devant un nombre crois‐ sant d’incivilité­s envers les employés municipaux, la Ville de Magog a annoncé que sur Service GO, qui per‐ met de communique­r avec la municipali­té par télé‐ phone ou en ligne, seules les demandes formulées avec civisme recevront une réponse.

Les requêtes irrespec‐ tueuses recevront mainte‐ nant un message signé par le directeur général de Magog, Jean-François D’Amour, men‐ tionnant que tant et aussi longtemps que la requête ne sera pas formulée dans des mots acceptable­s, elle ne sera pas répondue.

On a eu plusieurs requêtes au Service GO avec des for‐ mulations de phrases qui étaient inappropri­ées, qui dé‐ passaient le respect qu’on souhaite que nos employés puissent avoir lorsqu’un ci‐ toyen s’adresse à eux. C’est dans cette vision-là qu’étant tanné, j’ai suggéré que main‐ tenant, on ne réponde plus à ces demandes-là, car ça af‐ fecte le personnel, souligne le directeur général.

Tout se dit, mais c’est dans la façon de le dire. Si vous n’êtes pas satisfait d’un travail, faites une requête Service GO, on va la traiter, mais il faut que ce soit fait dans le res‐ pect.

Jean-François D’Amour, di‐ recteur général de la Ville de Magog

De octobre 2021 à 2022, environ 7500 demandes ont été traitées par la Ville via Ser‐ vice GO. Les employés munici‐ paux répondent en moyenne à 130 à 180 appels par jour.

Hausse flagrante des in‐ civilités de tout genre

Les incivilité­s ne se limitent d’ailleurs pas à Service GO, constate Jean-François D’Amour. Depuis le début de la pandémie, il remarque une hausse marquée des gestes déplacés envers les employés municipaux. Jean-François D’Amour a notamment dû en‐ voyer trois lettres à des ci‐ toyens ayant dépassé les bornes.

Des lettres, j’en ai en‐ voyées à peu près trois dans les six derniers mois, chose que j’avais faite une fois en cinq ans. Ça, c’est vraiment lorsque ça dépasse une cer‐ taine limite. Je ne suis pas ca‐ pable de mettre un pourcen‐ tage [de hausse des cas d’inci‐ vilités], mais on voit que c’est flagrant. Ça m’est rapporté de façon quotidienn­e, explique-til.

Les exemples des derniers mois sont problémati­ques et nombreux.

Quelqu’un au sentier glacé qui casse son hockey devant quelqu’un, car il était fâché contre l’individu, qui était un préposé. Quelqu’un a eu des menaces physiques. Des si‐ gnaleurs qui se font foncer dedans avec des véhicules. Des gens qui se font cracher au visage. [...] Des courriels avec des insultes, des termes que je ne peux pas répéter quand les gens vont à l’éco‐ centre..., énumère-t-il.

En tant qu’employeur, on doit offrir un milieu sain à nos employés. Sain de harcèle‐ ment, sain de menaces. Il y a même eu des constats d’in‐ fraction de la régie de police pour les propos que quel‐ qu'un a tenus sur une boîte téléphoniq­ue. Auparavant, on le voyait, mais pas aussi pré‐ sent qu’on le voit actuelle‐ ment.

Jean-François D’Amour, di‐ recteur général de la Ville de Magog

Une campagne de commu‐ nication sera bientôt lancée pour sensibilis­er la population et expliquer la position de la Ville. On souhaite être au ser‐ vice du citoyen, mais on sou‐ haite rendre le service de la même façon que le citoyen devrait s’adresser à nous, donc dans la courtoisie, sou‐ tient Jean-François D’Amour.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada