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Le baril de pétrole chute temporaire­ment à son point le plus bas de 2022

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Le cours du baril de pétrole a atteint son point le plus bas en 2022, alors que l’in‐ certitude plane sur les vo‐ lontés des pays produc‐ teurs de pétrole. Les craintes de récession et d’augmentati­on de la pro‐ duction de pétrole ont fait chuter les prix.

Le cours du West Texas In‐ termediate (WTI), indice de ré‐ férence du marché pétrolier américain, a brièvement at‐ teint les 75 $ US lundi, avant de remonter plus près de 80 $ US. Au mois de juin, le ba‐ ril se négociait à 120 $ US.

Cette chute des prix en matinée, suivie d’une remon‐ tée en fin de journée, a été causée par un article du Wall Street Journal selon lequel l'Arabie saoudite et d'autres pays producteur­s de pétrole pourraient augmenter la pro‐ duction de pétrole jusqu'à 500 000 barils par jour. Une nouvelle démentie par le mi‐ nistre de l'énergie saoudien, selon l’agence de presse éta‐ tique SPA.

L’Organisa‐ tion des pays exporta‐ teurs de pétrole (OPEP) est un cartel de 13 pays membres, qui décident de cibles de pro‐ duction de pétrole pour contrôler les prix sur les mar‐ chés mondiaux. L’OPEP+ a été mise en place en 2016, pour ajouter une dizaine d’autres pays au groupe.

Une telle décision aurait été une volte-face pour l'OPEP+, qui a accepté plus tôt cet automne de réduire la production de 2 millions de barils par jour. Cette décision avait été critiquée par l'admi‐ nistration Biden qui avait ac‐ cusé l'organisati­on de « s'ali‐ gner » sur Moscou.

L’OPEP+ se rencontrer­a le 4 décembre prochain pour fixer les cibles de production de pétrole.

Une hausse de la produc‐ tion pourrait aider la Russie à compenser les nouvelles sanctions de l'Union euro‐ péenne sur le pétrole russe qui devraient entrer en vi‐ gueur le 5 décembre.

Depuis le mois de juin, le cours du WTI a perdu près de 30 % de sa valeur. Les mar‐ chés boursiers s'inquiètent de l'impact d'une éventuelle ré‐ cession mondiale sur la de‐ mande de pétrole ainsi que de l'augmentati­on des cas de COVID-19 en Chine et de leur potentiel effet de ralentisse‐ ment sur l'économie chinoise.

Cette incertitud­e affecte aussi les entreprise­s pétro‐ lières canadienne­s, selon Rory Johnston, analyste de l'indus‐ trie énergétiqu­e.

Si on se souvient du début de cette année, ou même de la période d'avril à juin, il y avait cette thèse solide qui sous-tendait que toutes les compagnies pétrolière­s, et en particulie­r les compagnies pé‐ trolières canadienne­s, sa‐ vaient que les choses allaient se resserrer et que les prix al‐ laient rester élevés [...] Mais cette volatilité va faire reculer quiconque n'était pas certain de cette thèse au départ , ex‐ plique-t-il.

L'indice plafonné de l'éner‐ gie à la bourse de Toronto, qui regroupe les grandes entre‐ prises énergétiqu­es cana‐ diennes, a baissé d'environ 10 % depuis juin.

Malgré la baisse du prix du baril, de nombreuses compa‐ gnies ont indiqué qu'elles pouvaient toujours réaliser des bénéfices, même avec un prix du pétrole brut d'environ 70 $ US.

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