Le Musée des beaux-arts : quatre licenciements, dont le conservateur des arts autochtones
Le Musée des beaux-arts du Canada a procédé au li‐ cenciement de quatre em‐ ployés séniors au rôle ma‐ jeur au sein de l'institu‐ tion, dont le conservateur de longue date des arts au‐ tochtones et le conserva‐ teur en chef, selon une note interne envoyée à son personnel, vendredi.
Parmi les employés concernés, Kitty Scott, la sous-directrice et conserva‐ trice en chef, qui a près de trois décennies d'expérience dans les institutions artis‐ tiques et a joué un rôle déter‐ minant dans l'introduction de l'araignée géante de Louise Bourgeois à l'entrée de la gale‐ rie. Mme Scott avait été nom‐ mée conservatrice en chef de la galerie, en 2019. Elle a été la première femme à occuper ce poste de manière perma‐ nente.
Greg A. Hill, conservateur principal Audain de l’art indi‐ gène, a également été débar‐ qué lui qui a travaillé à la gale‐ rie pendant 22 ans et a été le premier conservateur autoch‐ tone du Musée à superviser les grandes expositions.
Stephen Gritt, directeur de la conservation et de la re‐ cherche technique, et Denise Siele, gestionnaire principale des communications, font également partie des quatre personnes qui ont quitté l'ins‐ titution.
Dans la note interne, la di‐ rectrice générale par intérim du Musée, Angela Cassie, a déclaré que cette restructura‐ tion aiderait l'institution artis‐ tique à mieux aligner l'équipe de direction du Musée avec les nouveaux plans straté‐ giques de l'organisation.
La nouvelle survient moins de six mois après le départ de Sasha Suda, qui a quitté son poste de directrice générale de l'institution, en juillet, pour devenir la directrice du Phila‐ delphia Museum of Art, en septembre.
Le Musée a refusé une de‐ mande de fournir plus d'infor‐ mations sur les départs an‐ noncés vendredi.
Une réunion abrupte, jeudi
M. Hill a raconté à CBC qu'on lui a demandé de se joindre à une réunion ur‐ gente, jeudi matin, avec un cadre supérieur du départe‐ ment des voies autochtones et de la décolonisation, pour discuter des rôles et des postes.
Il explique que lorsqu'il a été présenté au responsable des ressources humaines, il savait que quelque chose n'al‐ lait pas.
C'était très bref… [On m’a simplement dit que] le poste était aboli, et que cette déci‐ sion était effective immédiate‐ ment, a-t-il indiqué, ajoutant que sur la lettre qu'il a reçue après la réunion figurait le titre erroné d’assistant conservateur, ce qu'il a quali‐ fié d’insultant.
Ça me rend triste parce que je pense que cela aurait pu être fait d'une manière dif‐ férente, d'une meilleure ma‐ nière, a-t-il déclaré. Je suis dé‐ çu par des gens que je consi‐ dérais comme des amis. Nous sommes une communauté, nous nous connaissons de‐ puis des décennies.
Alors qu'il quitte son poste, M. Hill se pose plu‐ sieurs questions sur le plan stratégique quinquennal du Musée, dont l’un des piliers vise à placer les façons d’être et les formes de savoir des Autochtones au coeur de nos actions.
Il se demande comment le département des voies au‐ tochtones et de la décolonisa‐ tion s'acquitte réellement de son mandat au-delà de poin‐ ter tout ce que nous faisons déjà du point de vue de la conservation, au-delà des ex‐ positions.
Ce sont les questions que j'ai posées et auxquelles j'ai proposé de contribuer, et je n'ai pas obtenu de réponses, a dit M. Hill. Je sens que je suis renvoyé pour avoir posé des questions, pour avoir voulu qu'il y ait une certaine part de responsabilité.
En repensant à sa carrière, M. Hill se dit tout de même fier de ce qu'il a accompli, mais souhaite voir le Musée des beaux-arts du Canada en faire plus.
Je veux voir un calendrier pour la décolonisation. Je veux voir une liste des pro‐ grès accomplis jusqu'à pré‐ sent. Je veux comprendre ce que signifient les formes de savoir autochtones , a-t-il glis‐ sé.
Avec les informations de Sandra Abma de CBC News