Communauto sollicite l’aide des arrondissements pour répondre à la demande à Montréal
Il n’y pas que la pénurie de véhicules qui freine Com‐ munauto, sous le feu des critiques des usagers qui peinent à réserver une voi‐ ture malgré leur abonne‐ ment, faute de disponibili‐ tés. Les longueurs adminis‐ tratives dans l’approbation de nouvelles places de sta‐ tionnement ralentissent aussi le service, soulève le service d'autopartage.
Pour obtenir 15 espaces dans un arrondissement, ça prend des mois, dénonce Marco Viviani, vice-président, développement stratégique, chez Communauto, en entre‐ vue à l’émission Tout un ma‐ tin. Il demande à ce que la Ville de Montréal modifie les règles d’approbation de sta‐ tionnement afin d’en accélé‐ rer le processus, à l’instar du service de vélopartage BIXI.
C’est le moment de repen‐ ser les choses pour Commu‐ nauto, juge M. Viviani, selon qui BIXI doit en partie son succès aux arrangements ob‐ tenus avec les arrondisse‐ ments pour faciliter l’installa‐ tion rapide de bornes dans les rues.
Dans son offre, Commu‐ nauto propose des véhicules en station qui disposent de places de stationnement ré‐ servées; un argument com‐ mercial avancé par ce service d’autopartage qui possède un parc de plusieurs milliers de véhicules à Montréal, Québec, Gatineau et Sherbrooke, ainsi que dans 11 villes ailleurs au Canada et à Paris.
Dans un courriel transmis à Radio-Canada, la Ville de Montréal affirme qu’elle ré‐ serve 105 secteurs en bordure de rue pour des stations d’au‐ topartage, ce qui compte pour le quart des stations. Le relationniste Hugo Bourgoin souligne aussi qu’un projet pi‐ lote dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal permet de stationner un véhicule d’autopartage dans des sta‐ tions-zones désignées.En ce qui concerne les délais, il est impossible de comparer les si‐ tuations de Communauto et de BIXI puisque ceux-ci ne sont pas régis par les mêmes règlements ni par les mêmes procédures. En effet, les vélos en libre-service ne sont pas considérés comme des véhi‐ cules et la réglementation sur le stationnement ne s'ap‐ plique donc pas à l'implanta‐ tion de stations de vélopar‐ tage. Dans le cas de l’autopar‐ tage, la modification régle‐ mentaire initiale nécessaire requiert deux passages au
conseil, ajoute M. Bourgoin.
Désabonnement
Communauto continue d’avoir des difficultés dans son fonctionnement. Celles-ci poussent certains inter‐ nautes, frustrés de payer pour un service qui n'est pas en mesure de répondre à la demande, à vouloir mettre fin à leur abonnement.
Lundi, une cyberattaque a empêché les utilisateurs de commencer ou de terminer un trajet avec les véhicules Flex en libre-service. Le pro‐ blème a été résolu dans la soi‐ rée, indique M. Viviani.
Face à la pénurie de voi‐ tures neuves ces deux der‐ nières années, due notam‐ ment aux difficultés d'appro‐ visionnement touchant cer‐ tains composants, Commu‐ nauto assure chercher d’autres solutions pour ac‐ quérir de nouveaux véhicules.
Sur les 800 véhicules com‐ mandés avant le mois de juillet, seuls 30 % ont été livrés pour la saison estivale. Comme l’an dernier, il man‐ quait encore cet automne 200 véhicules à la commande passée en début d'année. On essaie de trouver d’autres fournisseurs, assure M. Vivia‐ ni.
Les vacances de fin d'an‐ née risquent aussi de compli‐ quer la donne. En prévision de l’achalandage entre Noël et le jour de l'An, l’entreprise a resserré ses politiques d’annu‐ lation. L'annulation de toute réservation de véhicule che‐ vauchant les 24 et 25 dé‐ cembre, ainsi que les 31 dé‐ cembre et 1er janvier, s'ac‐ compagnera d'une pénalité de 50 % du coût de la portion annulée de la réservation, a indiqué Communauto dans une lettre envoyée à ses usa‐ gers à la mi-novembre.