Un Vendredi fou à saveur d’inflation et de modération pour la capitale fédérale
L'inflation pousse les consommateurs à se mettre à la recherche d'af‐ faires alléchantes en ce Vendredi fou. Les commer‐ çants constatent que l'achalandage est supé‐ rieur à celui de l'an der‐ nier, mais ne s'attendent pas à des recettes excep‐ tionnelles.
Le directeur général du re‐ groupement des gens d'af‐ faires (RGA) de la capitale na‐ tionale, Marc Chénier, ex‐ plique que le contexte écono‐ mique a un impact sur les consommateurs.
C’est évident que les gens recherchent plus les aubaines, explique-t-il à la caméra.
Malgré un achalandage à la hausse, la situation écono‐ mique étant très difficile ac‐ tuellement, les gens vont se garder une réserve, ajoute toutefois M. Chénier.
Nos membres ne s’at‐ tendent vraiment pas à ce que ce Vendredi fou passe à l’histoire.
Marc Chénier, directeur gé‐ néral du regroupement des gens d'affaires (RGA) de la ca‐ pitale nationale
L'incertitude est telle qu’on ne s’attend pas à des revenus plus élevés [que les années précédentes], confirme-t-il. Et la période du temps des fêtes s'annonce timide également.
D'autres rabais à prévoir
Le professeur au départe‐ ment de communication de l'Université d'Ottawa, Luc Du‐ pont, est plus optimiste. Comme cette année, les ras‐ semblements familiaux sont permis pour le temps des fêtes, les gens pourraient faire quelques emplettes en prévi‐ sion.
La situation en magasin a elle aussi beaucoup changé. Autant l’an dernier, on a man‐ qué de produits sur les éta‐ gères que cette année, il y a trop de produits sur les éta‐ gères, explique-t-il. Conjugué à l’inflation, tôt ou tard, on devrait assister à des rabais substantiels, prévoit ce der‐ nier.
M. Dupont croit qu’après la période des fêtes, les grandes chaînes n’auront d’autre choix que de liquider leur marchan‐ dise à 40 % ou même à 60 % du prix régulier afin de faire de la place pour les nouveaux arrivages.
Un meilleur scénario qu'en 2021
L’an dernier, le Vendredi fou avait été bien décevant pour les commerçants. Ce n’est pas le cas cette année, selon Adam Sambo, du Best Buy située sur la rue Maloney, à Gatineau. M. Sambo re‐ marque une hausse du nombre de clients par rapport à 2021.
Les clients attendaient pa‐ tiemment l'ouverture du ma‐ gasin dans leur voiture ce ma‐ tin, en raison de la pluie ver‐ glaçante, fait-il valoir.
Au centre Rideau, les clients se succèdent et sont aussi plus nombreux que l'an dernier. Le stationnement a commencé à se remplir dès 10 h 30, confirme le directeur général du centre Rideau, Brian O'Hoski.
L'inflation n'a pas eu d'im‐ pact sur les ventes de l'année en cours, ajoute le directeur général. Nous avons enregis‐ tré des ventes assez élevées cette année, ajoute-t-il, avant de mentionner que le Vendre‐ di fou pourrait bien être la journée la plus lucrative de l'année.
À écouter :
Vendredi fou : les PME ap‐ pellent à consommer locale‐ ment La nouvelle tradition du pré-vendredi fou Le Vendredi fou sera-t-il aussi fou cette an‐ née ?
L'achat local encouragé
Le vice-président de la Fé‐ dération canadienne de l'en‐ treprise indépendante fait va‐ loir que les commerçants doivent composer avec l'infla‐ tion, les relents de la pandé‐ mie et la pénurie de maind'oeuvre. François Vincent en‐ courage les citoyens à dépen‐ ser dans les entreprises lo‐ cales qui ont été frappées très fortement par toutes ces pro‐ blématiques.
L’indice du baromètre des affaires dans le secteur du dé‐ tail est au plus bas depuis la crise économique de 2008, avance-t-il. Chaque dollar dé‐ pensé par les consommateurs dans les entreprises locales va faire une grande différence pour ces entreprises-là et va bénéficier à l'économie cana‐ dienne.
Avec les informations de Rosalie Sinclair, de Rémi Au‐ thier et d'Emmanuelle Pois‐ son