L’écrivain VictorLévy Beaulieu forcé de refuser un prix littéraire français

L’auteur québécois VictorLévy Beaulieu a récem‐ ment dû refuser un prix lit‐ téraire qui lui était décer‐ né. L’organisation derrière la distinction exigeait la présence de l’écrivain, alors que celui-ci ne peut se déplacer en raison de son état de santé.

Fin octobre, l’organisation de la Foire du livre de Brive, dans le sud-ouest de la France, annonce à Victor-Lé‐ vy Beaulieu qu’il a obtenu le Grand prix de la langue fran‐ çaise, récompensant un au‐ teur pour sa contribution à la langue de Molière.

Ce n’est qu’après avoir ac‐ cepté le prix qu’on lui an‐ nonce qu’il devra se déplacer à Brive pour le recevoir. Tou‐ tefois, l’état de santé de l’au‐ teur de Trois-Pistoles ne lui permet pas de se rendre aussi loin.

Je leur explique alors que je ne peux pas me véhiculer jusqu’à Brive, raconte VictorLévy Beaulieu en entrevue té‐ léphonique. C’est pourtant une condition essentielle pour obtenir le prix, lui ré‐ pond-on.

L’auteur se voit donc forcé de refuser le Grand prix de la langue française, parrainé par les Académies française et Goncourt. Il serait alors deve‐ nu le premier Québécois à re‐ cevoir le prix qui est assorti d’une bourse de 10 000 euros.

Victor-Lévy Beaulieu dé‐ plore la tournure des événe‐ ments. Ça m'a rendu un peu chagrin, je trouve que c'est une aberration, laisse-t-il tom‐ ber. Il soutient qu’il aurait pu accepter le prix de manière virtuelle.

C’est encore un peu à la vieillotte.

Victor-Lévy Beaulieu, écri‐ vain

Pas de discrimination, réplique l’organisation

De son côté, le commis‐ saire général de la Foire du livre de Brive, François David, explique que la présence de l’auteur est une condition sine qua non à la réception du prix. Il se doit de participer à des conférences en pré‐ sence d’autres écrivains à la Foire qui s’est déroulée du 4 au 6 novembre dernier.

On ne peut pas donner un prix de cette importance [si] le lauréat du prix ne vient pas à Brive participer aux confé‐ rences de la Foire du livre, commente le commissaire gé‐ néral.

De plus, François David af‐ firme que les lauréats sont d’abord consultés sur leur ca‐ pacité de se déplacer à Brive avant de les proclamer vain‐ queurs.

Il convient toutefois que des améliorations pourraient être apportées dans la com‐ munication du prix. Les mo‐ dalités des remises de prix de la Foire seront révisées, ajoute-t-il, notamment en dressant une liste de lauréats potentiels pour le Grand prix.

Cet imbroglio n’a pas rem‐ pli Victor-Lévy Beaulieu d’amertume pour autant. J’ai pris ça avec un brin d’humour parce qu’à mon âge, je prends la vie pour ce qu’elle est et ça ne m’empêche pas de rester joyeux, explique l’auteur de 77 ans, qui lancera son 97e ouvrage dans quelques semaines, intitulé Poisson d’octobre en maraude chez les francs Gaulois.

Avec les informations de Xavier Lacroix et de Laurence Gallant