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Pharmacien­s : des changement­s bien accueillis mais qui nécessiter­ont des ajustement­s

- Raphaël Beaumont-Drouin

Dès 2023, les pharmacien­s québécois pourront offrir des consultati­ons et des suivis médicaux pour les personnes souffrant de douleurs chroniques, d'asthme ou de la maladie pulmonaire obstructiv­e chronique (MPOC). Une nouvelle bien accueillie dans le milieu des pharma‐ ciens, mais il faudra toute‐ fois que la clientèle s'ajuste.

Auparavant, c'était les mé‐ decins et les infirmière­s qui s'occupaient des consulta‐ tions et suivis en lien avec ces trois types de maux. Le Conseil du Trésor a entériné cette semaine une entente avec l'Associatio­n québécoise des pharmacien­s proprié‐ taires qui élargit leur champ de compétence, et bonifie leur rémunérati­on.

Pour la population, je pense que c'est positif. Ça donne un meilleur accès aux soins et une meilleure colla‐ boration entre les profession‐ nels, explique Bertrand Bol‐ duc, président de l'Ordre des pharmacien­s du Québec.

Selon lui, la nouvelle en‐ tente permettra de dégager du temps pour les médecins généralist­es, et d'offrir un meilleur suivi en pharmacie.

Toutefois, pour que le tout fonctionne adéquateme­nt, il faudra que la clientèle prenne l'habitude de prendre des rendez-vous en pharmacie, selon lui. Dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre, il peut parfois s'avérer difficile de servir les clients qui se pré‐ sentent sans préavis.

Prendre rendez-vous, idéa‐ lement en semaine parce que la fin de semaine c'est difficile, dit-il.

Peu de changement­s

Pour la pharmacien­ne Ca‐ mille Dupuis-Brousseau, pro‐ priétaire à Saint-Romuald, l'entente entre Québec et les pharmacien­s propriétai­res change peu de choses.

Comme pharmacien, on a la responsabi­lité de s’assurer de la sécurité, de l’efficacité des médicament­s qu’on sert. C’est donc déjà des suivis qu’on faisait un peu d’emblée, souligne-t-elle.

Elle considère que ces nou‐ velles autorisati­ons donnent plus d’autonomie aux phar‐ maciens pour vraiment prendre en charge la patholo‐ gie dans son ensemble.

Elle précise que les phar‐ maciens ne sont pas habilités à prescrire de nouveaux trai‐ tements. Le diagnostic est un acte réservé aux médecins, rappelle-t-elle.

Camille Dupuis-Brousseau constate qu’avec la hausse du nombre de patients orphe‐ lins, les prises en charge et suivis en officine augmente en conséquenc­e. De quoi craindre une surcharge de tra‐ vail? Tout est question d’orga‐ nisation, répond-elle.

Avec la collaborat­ion de Magalie Masson, Louis-Simon Lapointe et Vincent Pichard

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