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Le plan de logement provincial pourrait avoir des « conséquenc­es imprévues majeures »

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Les experts en planifica‐ tion des villes de l'Ontario avertissen­t que le projet de loi 23 sur le logement pour‐ rait avoir des « consé‐ quences imprévues ma‐ jeures » s'il est adopté dans son état actuel.

Les commissair­es à l'amé‐ nagement de l'Ontario ré‐ clament donc le droit d’être entendus avant que le gou‐ vernement Ford ne finalise son plan de logement qui pré‐ voit de construire 1,5 million de nouvelles maisons en 10 ans.

Ils affirment dans un rap‐ port publié cette semaine qu'ils ont identifié 21 grandes lacunes dans le plan de loge‐ ment, et que la résolution de ces problèmes devrait être au coeur du projet de loi 23.

Le président du groupe, Thom Hunt, pense que le plan du gouverneme­nt est louable, mais il estime toutefois que les planificat­eurs de toute la province devraient faire partie du processus.

Ce que nous voulons dire dans notre rapport, c'est que si vous voulez y arriver, nous devrons combler certaines de ces lacunes que nous avons identifiée­s, a-t-il déclaré.

Le rapport des planifica‐ teurs souligne les problèmes liés à la constructi­on et au fi‐ nancement de la croissance, au délai de la constructi­on de logements abordables, et à la collaborat­ion entre le gouver‐ nement, les promoteurs et les municipali­tés.

Parmi les lacunes identi‐ fiées dans le rapport se trouve la question des gels sur les frais de développe‐ ment accordés aux construc‐ teurs. Car sans ces frais, les communauté­s auront du mal à construire des égouts, des trottoirs et des routes qui desservent les nouvelles mai‐ sons, explique le président des commissair­es à l'aména‐ gement de l’Ontario.

Certains affirment même que la suppressio­n ou le gel de certaines redevances d'aménagemen­ts coûteront des milliards aux municipali‐ tés de l'Ontario, et que d’autres clauses du projet mettent en péril la protection de l'environnem­ent et les pro‐ priétés patrimonia­les.

M. Hunt dit que si les pla‐ nificateur­s sont écoutés par la province, ils peuvent aider à résoudre ces problèmes et mettre en place des objectifs réalisable­s dans le cadre du plan de logement.

Collaboron­s là-dessus, nous n'allons pas y parvenir en un an, n'est-ce pas? 10 ans, c'est un bon objectif, a-t-il dé‐ claré.

À Toronto cette semaine, les conseiller­s municipaux ont adopté une motion deman‐ dant à la province de modifier la législatio­n et de suspendre le projet de loi jusqu'à la fin janvier, afin que le gouverne‐ ment puisse consulter le pu‐ blic, envisager des alterna‐ tives et analyser leurs effets.

Un porte-parole du mi‐ nistre des Affaires munici‐ pales, Steve Clark, a déclaré que la province devait aller de l'avant avec le projet de loi 23 pour résoudre la crise du lo‐ gement en Ontario.

Avec les informatio­ns de Shawn Jeffords de CBC

Énergique et expressif, il constate cependant que la tâche est devenue plus lourde. Certains enfants ont eu des parcours plus com‐ plexes et des interrupti­ons dans leur scolarité.

Je me dis que ce sont des élèves qui arrivent avec des bagages. Je les aide d'abord à défaire ces bagages linguis‐ tiques et culturels, puis je m'appuie sur ce bagage pour mettre une couche de fran‐ çais, dit-il en souriant.

Ayant enseigné au Came‐ roun et en Europe, il affirme que sa première tâche est de développer un lien de confiance avec ses élèves. Et son approche semble fonc‐ tionner : plusieurs affichent de grands sourires.

Contrairem­ent aux fa‐ milles qui choisissen­t d'immi‐ grer, les familles qui de‐ mandent l'asile sont souvent plus vulnérable­s parce qu'elles n'ont pas choisi de s'expatrier et qu'elles sont parfois parties dans l'urgence.

La directrice de l'école Saint-Pascal-Baylon, Nathalie Blanchet, voit combien le vi‐ sage des classes d'accueil a changé. Je constate une énorme différence entre ce que j'avais connu et la réalité de cette année, particuliè­re‐ ment. Il y a eu une pause pen‐ dant la pandémie, mais là, on a des familles qui arrivent avec rien et qui ont besoin de tout.

La présence d'agents de travail social du CSSDM, qui font le lien entre les écoles, les familles et les organismes communauta­ires, est deve‐ nue essentiell­e. Dans l'église voisine de l'école Saint-PascalBayl­on, ils ont organisé une distributi­on de vêtements d'hiver.

Le seul prérequis pour que les enfants puissent être ins‐ crits à l'école : avoir une adresse fixe. Mais la pénurie de logements abordables est un obstacle. Des dizaines de familles attendent des mois avant de trouver un loge‐ ment.

Des conseiller­s pédago‐ giques et des agents sociaux du CSSDM viennent de prépa‐ rer une trousse de jeux et d'activités à l'intention des enfants qui doivent attendre pour fréquenter l'école.

Lundi dernier, on a reçu 35 demandeurs d'asile d'ori‐ gine kurde, une cohorte qui se trouve dans les hôtels de‐ puis quatre mois, qui n'arrive pas à trouver de logement, et donc pas de scolarisat­ion pour les enfants, explique Rim Bouallègue, agente de service social au CSSDM.

On leur a distribué une trousse d’activités appelée En attendant l'école, que les conseiller­s pédagogiqu­es ont développée pour que le temps passé à attendre ne soit pas perdu.

Face à cette concentrat­ion des besoins sur son territoire, l'équipe de personnes dé‐ diées à l'accueil des immi‐ grants et réfugiés au CSSDM ne cesse de grandir.

On ne peut pas prévoir à court terme, ni à moyen, qu'il va y avoir une baisse de la po‐ pulation scolaire immigrante, donc c'est vraiment des forces qu'on est en train de se construire pour les années à venir, résume Réginald Fleury, conseiller pédagogiqu­e en éducation et relations inter‐ culturelle­s au CSSDM.

2022 sera une année re‐ cord

Sur les 1500 nouvelles ins‐ criptions, les deux tiers concernent les élèves du pri‐ maire, l'autre tiers du secon‐ daire. Quelques centaines sont déjà francophon­es et peuvent aller directemen­t en classe régulière.

De janvier à octobre, il y a eu près de 31 000 entrées irré‐ gulières au chemin Roxham sur les quelque 49 000 de‐ mandes d'asile faites auprès des services frontalier­s cana‐ diens.

Ce seul point d'entrée à la frontière du Québec et de l'État de New York représente les deux tiers des entrées irré‐ gulières au Canada depuis janvier 2022.

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