La Colombie-Britannique va augmenter le nombre de médecins formés à l’étranger
Afin de répondre à la pénu‐ rie de médecins de famille et désengorger les ur‐ gences, la Colombie-Britan‐ nique multiplie par trois le nombre de médecins de fa‐ mille formés à l’étranger qui seront admis dans un programme leur permet‐ tant d'exercer dans la pro‐ vince.
Le nombre de places dans le Programme d’évaluation de la capacité à exercer (ECE), croîtra de 32 à 96 par an, d'ici mars 2024, a indiqué le pre‐ mier ministre, David Eby, et son ministre de la Santé, Adrian Dix.
Rectificatif : Une version précédente de ce texte identi‐ fiait incorrectement le mi‐ nistre de la Santé. L'erreur a été corrigée.
Lancé en 2015, le pro‐ gramme vise à inciter les mé‐ decins étrangers à s'installer en régions rurales. À l'heure actuelle, 188 médecins de fa‐ mille ont été ainsi formés et placés dans 57 communautés de la province.
Lors de l'annonce faite en conférence de presse di‐ manche, le gouvernement a également indiqué qu'il y aura un nouveau statut de méde‐ cin associé pour les docteurs formés à l’étranger qui ne remplissent pas tous les cri‐ tères d'admissibilité du sys‐ tème canadien.
Ceux-ci pourront exercer certaines fonctions sous la su‐ pervision d'un médecin. Le ministre de la Santé estime qu’environ 300 personnes se‐ ront admissibles à cette nou‐ velle désignation.
Le gouvernement accélère aussi une accréditation pour les médecins formés aux États-Unis. Ils pourront prati‐ quer en Colombie-Britan‐ nique dans des contextes communautaires, comme des cabinets médicaux, après trois ans de formation aux États-Unis à partir de jan‐ vier 2023.
Cela sera bénéfique pour nos patients qui sont telle‐ ment nombreux à chercher quelqu'un qui peut prendre soin d'eux tout de suite, se ré‐ jouit la présidente de l'Asso‐ ciation des médecins de la Co‐ lombie-Britannique, la Dre Ramneek Dosanjh, présente au point de presse du gouver‐ nement.
20 % de la population sans médecin de famille
Le nombre de personnes en Colombie-Britannique sans médecin de famille s’élève à près de 1 million, soit près de 20 % de la population.
Le ministre de la Santé s’attend à ce que chaque nou‐ veau médecin soit respon‐ sable de plus de 1200 pa‐ tients. Adrian Dix dit aussi que suivront d’autres mesures pour faciliter le processus d’accréditation de médecins étrangers qui est par ailleurs souvent critiqué comme oné‐ reux.
Les personnes voulant postuler au Programme d’éva‐ luation de la capacité à exer‐ cer pourront le faire à partir de l’étranger, ce qui rendra le processus plus facile et at‐ trayant, affirme le ministre de la Santé.
Ça va nous prendre en‐ core plus
Le directeur médical du Centre des maladies infec‐ tieuses de Vancouver, Brian Conway, dit que l’ajout de quelques centaines de per‐ sonnes est important mais qu’il ne faudra pas oublier de cibler leurs interventions afin de répondre aux besoins de la population. D’ailleurs, beau‐ coup plus d’action est néces‐ saire de la part du gouverne‐ ment, estime le Dr Conway.
Ça va nous prendre encore plus pour régler un problème [...] où les attentes pour les examens d’imagerie par réso‐ nance magnétique (IRM) sont plus d’une année. Pour des consultations avec différentes spécialités, on nous dit main‐ tenant qu'on nous reviendra pour un rendez-vous début 2024.
Dr Brian Conway, directeur médical du Centre des mala‐ dies infectieuses de Vancou‐ ver
M. Dix a subtilement criti‐ qué le gouvernement libéral précédent, soulignant que le nombre de personnes sans médecin de famille s’élevait à 300 000 personnes en 2003, et qu’il s’est aggravé de façon continue depuis.
Les changements qu’on a développés avec l'Association des médecins de la ColombieBritannique sont fondamen‐ taux, dit-il. Je pense qu’une personne raisonnable dirait qu’ils auraient dû être mis en place il y a longtemps.
En 2018, la Colombie-Bri‐ tannique comptait 6356 mé‐ decins de famille, selon l'Asso‐ ciation médicale canadienne.
Avec les informations de Catherine Dib