Radio-Canada Info

COP15 : les services de police prêts à faire face à toute forme de menace

- Pascal Robidas

Les corps policiers du Groupe intégré de sécurité (GIS) sont prêts à intervenir pour tout type de situation durant la COP15, même pour les scénarios catas‐ trophes de menace d'at‐ tentat chimique, biolo‐ gique, radiologiq­ue ou en‐ core nucléaire.

Selon nos informatio­ns, le GIS, qui réunit la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC), la Sû‐ reté du Québec (SQ) et le Ser‐ vice de police de la Ville de Montréal (SPVM), vient tout juste de finaliser la rédaction de son plan d'interventi­on de calibre mondial de type CBRN (pour chimique, biologique, radiologiq­ue, nucléaire).

Conforméme­nt aux normes de sécurité actuelles, ce type de plan d’interventi­on est requis pour certains grands événements interna‐ tionaux, dont les rassemble‐ ments sous l’égide de l’ONU. Toutefois, il est rare que le SPVM ait dû déployer un dis‐ positif de sécurité d’une telle ampleur dans la métropole québécoise, qui a pourtant l'habitude de recevoir des événements internatio­naux.

La dernière fois remonte‐ rait à la première réunion de l'Assemblée générale des membres du Conseil mondial de l'eau, en 1997, qui s'était tenue à Montréal dans le cadre du neuvième Congrès mondial de l'eau de l'IWRA.

L'occasion est parfaite pour le SPVM, la SQ et la GRC de démontrer que la police au Canada est de classe mon‐ diale, nous dit-on.

Bien que la menace d'une bombe sale soit plus qu'hypo‐ thétique à ce stade-ci des pré‐ paratifs, le GIS n'a exclu aucun scénario en raison du contexte sociopolit­ique mon‐ dial tendu, a-t-on indiqué.

La 15e édition de la Confé‐ rence des parties à la Conven‐ tion sur la diversité biologique doit réunir jusqu'à 15 000 par‐ ticipants. Le GIS doit assurer leur sécurité pendant toute la durée de l'événement, du 7 au 19 décembre.

Aucun dirigeant d'État n'a cependant prévu venir à Montréal. Seul un faible nombre de dignitaire­s auront droit au protocole de sécurité sous escorte policière, selon nos informatio­ns.

Plusieurs scénarios éla‐ borés

Dans ce plan d'interven‐ tion extrême, il est prévu de dicter la marche à suivre aux répondants de première ligne si des participan­ts à la COP15 devaient être en contact avec une matière dangereuse.

Où les envoie-t-on en iso‐ lement? Où les soigne-t-on? Vers quel centre hospitalie­r sont-ils dirigés? Quel est le rôle de Santé Canada dans ce

protocole? Que faire si des manifestan­ts aux abords du Palais des congrès sont aussi exposés à des matières dan‐ gereuses?

Le plan doit répondre à toutes ces questions qui pourraient devenir sources de désorganis­ation, si rien n'est établi clairement à l'avance. D'autant plus que les ur‐ gences des hôpitaux dé‐ bordent partout dans le Grand Montréal, à l'heure ac‐ tuelle.

Dans l'un des scénarios élaborés, si le Palais des congrès devait être évacué d'urgence, la police aurait dressé une liste d'immeubles dans un rayon de 2 km ou moins pour abriter les per‐ sonnes évacuées.

À titre d'exemple, l'an‐ cienne tour de Radio-Canada maintenant vacante, située à 2 km du Palais des congrès, boulevard René-Lévesque, pourrait servir d'abri à des milliers de personnes en cas d'attentat.

Rappelons que l’intérieur du Palais des congrès, qui de‐ viendra une zone internatio‐ nale, sera sous la responsabi­li‐ té du Départemen­t de la sûre‐ té et de la sécurité des Na‐ tions unies.

Tout immeuble désigné par la police peut donc servir à mettre en sécurité les parti‐ cipants et les dignitaire­s étrangers dans la zone bleue, sous la responsabi­lité de l'ONU.

Les policiers entrent en scène

Dès mardi, tous les poli‐ ciers retenus pour assurer l'encadremen­t de la COP15 entament une formation.

Toujours selon nos infor‐ mations, les objectifs de re‐ crutement ont été atteints au SPVM ainsi que chez ses partenaire­s à la GRC et à la SQ.

Les responsabi­lités et les secteurs assignés leur seront dévoilés au cours des pro‐ chaines heures. Des simula‐ tions sont prévues dans les prochains jours pour les pré‐ parer à agir.

À titre d'exemple, les es‐ couades canines de la GRC et de la SQ seront sur le terrain vendredi afin de fouiller tous les véhicules utilisés pour transporte­r les dignitaire­s.

Des manifestat­ions sont déjà prévues au lever du ri‐ deau, le 7 décembre prochain, par des groupes de protes‐ tataires qui s'opposent à la te‐ nue de la COP15 au Canada.

Pour encadrer ces mani‐ festations, le SPVM a déjà an‐ noncé qu'il va bénéficier de renforts provenant de la SQ et des services de police de Québec, de Longueuil, de La‐ val et de Gatineau.

Reste à voir maintenant quel sera le niveau de tolé‐ rance des policiers si les ten‐ sions montent rapidement dans les rues du centre-ville de Montréal.

Le SPVM n'a pas voulu commenter nos informatio­ns.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada