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Vaste projet d’expansion pour la ferme piscicole des Bobines

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Depuis 2019, la ferme pisci‐ cole des Bobines, à East He‐ reford, s’est engagée dans un vaste projet d’expan‐ sion de 5 millions $. L’objec‐ tif de l’entreprise était de doubler sa production an‐ nuelle de truites arc-enciel, tout en limitant sa consommati­on d’eau et d’énergie ainsi que ses re‐ jets de phosphore. Ce triple défi nécessite de nom‐ breuses innovation­s.

Depuis ses débuts en 1980, la ferme piscicole des Bobines à East Hereford ne cesse de croître. Elle produit annuelle‐ ment 210 tonnes de truites arc-en-ciel, ce qui en fait la cheffe de file au Québec. Mal‐ gré tout, elle peine à répondre à la demande.

Le Québec produit environ 5 % de sa truite qui est consommée ici. On sait que le marché, il y a un potentiel, souligne le copropriét­aire de la ferme piscicole, Clément

Roy. Il y a trois ans, l’entre‐ prise a donc commencé à chercher à doubler sa capaci‐ té de production.

Son premier défi a été de convaincre le ministère de l’Environnem­ent de la laisser aller de l’avant. Pour ce faire, 1 million $ a été investi dans une usine de filtration pour li‐ miter les rejets de phosphore dans l'environnem­ent.

On a démontré qu’on était capable de capter 90 % et plus du phosphore qui sort à l’af‐ fluent de la piscicultu­re. C’est un gain pour l’environnem­ent, et nous, ultimement, ça nous a permis d’obtenir le permis pour 250 tonnes de produc‐ tion supplément­aire, explique Clément Roy.

Pour atteindre cet objectif, l’entreprise a investi, entre 2020 et 2022, 1,7 mil‐ lion $ pour un nouveau bâti‐ ment qui sert à abriter les oeufs. En tout, ce sont 50 000 oeufs par mois qui de‐ viennent des alevins.

Dans ce nouveau bâti‐ ment, 98 % de l'eau est recy‐ clée. C’est comme un aqua‐ rium géant, si on veut. C’est la même eau qui est traitée. [...] Dans la dernière étape, l’eau est dégazée, on extrait le CO2, on réoxygène l’eau et elle re‐ tourne vers les poissons, pré‐ cise M. Roy.

La ferme piscicole souhai‐ tait aussi, pour ce nouveau bâtiment, diminuer sa facture énergétiqu­e liée au contrôle de la températur­e de l'eau des bassins, qui doit rester entre 8 et 12 °C selon le stade de croissance des poissons. Pour y arriver, une entreprise de Sherbrooke, Rackam, a donc proposé de combiner trois technologi­es, soit l'énergie so‐ laire, la récupérati­on de cha‐ leur et les thermopomp­es.

Pour obtenir de l’eau chaude, on consomme très très peu d’énergie. [...] Si la ferme piscicole utilisait des bouilloire­s électrique­s pour chauffer son eau et obtenir la même quantité d’énergie, elle dépenserai­t environ 70 000 $ par année. Avec ce systèmelà, elle va dépenser aux envi‐ rons de 10% de ça, souligne le président de Rackam, Ma‐ thieu Chagnon.

Tous ces investisse­ments doivent permettre à la ferme des Bobines d'atteindre un volume annuel de 460 tonnes de poissons d'ici un an ou deux, tout en limitant ses coûts et son impact environ‐ nemental.

Avec les informatio­ns de Guylaine Charette

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