Un syndicat veut réduire l’exposition aux particules de diesel dans les mines
La section locale 6500 du syndicat des Métallos veut convaincre le gouverne‐ ment Ford et les compa‐ gnies minières de baisser le seuil acceptable d'exposi‐ tion de particules d'émana‐ tions de diesel dans les ga‐ leries.
La limite d’exposition ac‐ tuelle en Ontario est fixée à 400 μg/m3, un niveau parmi les taux les plus élevés au monde, selon Eric Delparte, trésorier et porte-parole fran‐ cophone du syndicat de la section locale 6500 des Métal‐ los. Il ajoute que le niveau re‐ vendiqué de 20 μg/m3 est re‐ commandé par des établisse‐ ments de santé.
Les moteurs diesel gé‐ nèrent des gaz nocifs dans lesquels se trouvent des parti‐ cules dont la taille peut varier de 0.01 à 0,1 micromètre (μm), peut-on lire sur le site de San‐ té Canada.
Environ 90 % de ces parti‐ cules mesurent moins de 1 μm, ce qui leur permet de passer les défenses naturelles du corps et [se retrouver ] di‐ rectement dans les alvéoles où l’oxygène passe du pou‐ mon jusqu’au sang, avance
M. Delparte.
Les mineurs sont deux fois plus à risque [...] d’avoir [le] cancer du poumon ou d’avoir des problèmes de maladies pulmonaires obstructives chroniques.
Eric Delparte, trésorier de la section locale 6500 des Mé‐ tallos
Effets néfastes sur la santé
Santé Canada énumère sur son site web une pléthore d’effets néfastes sur la santé causés par l’inhalation de ni‐ veaux élevés de diesel, pou‐ vant varier de maux de têtes et d’étourdissements aux crises d’asthme.
Les particules peuvent se répandre dans tout le corps et causer des problèmes de circulation et même des can‐ cers de la vessie, ajoute M. Delparte.
La chose la plus précieuse à sortir d’une mine c’est les mineurs, donc on doit faire tous les efforts nécessaires pour faire en sorte qu’ils soient protégés.
Eric Delparte, trésorier de la section locale 6500 des Mé‐ tallos
M. Delparte croit que les émissions peuvent être ré‐ duites et que tant qu’on ne met pas la pression sur les compagnies, ils vont avancer à leur rythme. Il soutient que le gouvernement reçoit une pression de l'industrie.
Par courriel, le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Déve‐ loppement des compétences affirme évaluer et considérer la réduction des limites d’ex‐ position au carbone dans les mines souterraines où des équipements à moteur diesel sont utilisés. Il ajoute que des inspecteurs sont actuelle‐ ment en train d’évaluer la qualité de l’air dans les mines souterraines.
L’électrification comme solution
Marla Tremblay, directrice de MineConnect, l’association d’approvisionnement et de services miniers de l’Ontario précise que la sécurité des mi‐ neurs c’est définitivement une priorité pour le secteur.
Elle ajoute que les fournis‐ seurs de machinerie lourde tentent de développer de nouvelles technologies afin de diminuer l’émanation de diesel. MacLean Engineering, Miller Technology : c’est tout des gens qui développent des mécanismes, de la machinerie électrique pour, en fait, ré‐ duire le diesel.
C’est une question de s’as‐ surer que la main-d'oeuvre est prête.
Marla Tremblay, directrice de MineConnect
Cependant, ça [ne] va pas se faire du jour au lendemain, précise Mme Tremblay. En ef‐ fet, il faut également prendre en compte tous les change‐ ments nécessaires au niveau des ressources humaines.
Avec les informations de Francis Bouchard et Elsie Mi‐ clisse.