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S’aimer ben paquetée au théâtre de la Bordée

- Valérie Cloutier

L’auteure de Québec Cristi‐ na Moscini, maintenant établie en Mauricie, a com‐ mencé au début de la pan‐ démie à nourrir un blogue sous le titre S’aimer ben pa‐ quetée. Elle y partage son parcours de l’alcoolisme jusqu’à la sobriété. Peu de temps après, le Théâtre de la Bordée lui a proposé d’adapter pour le théâtre ses textes marqués par l’authentici­té.

Jusqu’au 16 décembre pro‐ chain, le public est convié à découvrir, en formule 5 à 7, la courte pièce S’aimer ben pa‐ quetée. Celle-ci est présentée à la salle de répétition du théâtre de la Bordée qui, de‐ puis peu, accueille jusqu’à 80 spectateur­s dans une am‐ biance intimiste. En effet, on y est très proche de la scène. Et cela sert bien le concept de cette production qui valorise l’interactio­n avec le public.

L’actrice Ariel Charest inter‐ prète ce solo. C’est une pre‐ mière expérience pour moi d’être seule sur scène. C’est donc à la fois vertigineu­x et très emballant. [...] En même temps, c’est un texte qui est profondéme­nt touchant et je le sais qu'il va résonner chez tout le monde, ne serait-ce que pour soi-même ou pour quelqu’un que l’on connaît qui a des problèmes d’alcoolisme ou d’autres dépendance­s. Ain‐ si, je porte une parole qui est importante, et je le sais. Ça, ça me touche énormément, ex‐ plique la comédienne.

La metteuse en scène a choisi de briser le quatrième mur pour favoriser l’empa‐ thie. Je trouvais très impor‐ tant que le lien avec le public soit tissé dès le début, juste‐ ment parce que le propos peut être dur. Je trouvais ça important qu’il y ait une com‐ plicité entre la comédienne et le public. Et aussi parce que je pense que l’humour nous par‐ vient plus facilement quand on est en contact direct avec les gens, de préciser Pascale Renaud-Hébert.

La protagonis­te y parle de ses premiers contacts avec la boisson – malgré elle – dès l'âge du biberon, de la dépen‐ dance à l'alcool qu'elle a déve‐ loppée assez jeune, et de tout ce qui s'ensuivit. Cette auto‐ fiction aborde notamment les thèmes de l’autodestru­ction ainsi que du rapport aux autres et à soi.

On n’entend pas souvent cette parole-là. Ce sont des choses qu’on est étonné d’en‐ tendre et qui sont difficiles à recevoir. Mais en même temps, il y a beaucoup d’hu‐ mour. Il y a beaucoup de mo‐ ments qui sont dans l’humour et dans l’autodérisi­on, et il y a beaucoup de lumière. C’est ça qui fait du bien, avec ce spec‐ tacle. C’est que malgré le pro‐ pos qui est dur, la lumière qui en jaillit nous touche au coeur, précise la metteuse en scène.

Les 5 à 7 du Théâtre de la Bordée proposent aux spec‐ tateurs d’apprécier cette courte pièce, tout en prenant un verre (avec ou sans alcool) et en dégustant un léger goû‐ ter.

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