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La mélodie du bonheur : le presqueopé­ra de Gregory Charles

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On le connaît comme maître de tous les instru‐ ments, ou presque, mais pas encore comme met‐ teur en scène d’une comé‐ die musicale. Avec La mélo‐ die du bonheur, qui sera présentée dès décembre, Gregory Charles se glisse dans la peau de ce rôle de l’ombre pour la première fois de sa carrière.

La difficulté pour moi, c'est de ne pas être sur scène, J'ai tellement l’habitude d’être là, sur scène, pour livrer [les spectacles]. Je suis dans le lâ‐ cher-prise, dit-il en riant.

Le musicien aux multiples talents souligne toutefois être vraiment content de pouvoir signer la mise en scène bi‐ lingue de ce spectacle emblé‐ matique. Parce que c’est beau comme projet, mais aussi parce que ça m’a permis de beaucoup grandir, raconte-til. Ça m'a permis d’évoluer beaucoup, même à mon âge.

Il faut savoir que Gregory Charles connaît très bien l’uni‐ vers de La mélodie du bon‐ heur : il a vu la comédie musi‐ cale sous différente­s formes une soixantain­e de fois à Londres, à Chicago, à Toronto, à New York ou encore à Mont‐ réal. Il a même participé à une production scolaire de l'oeuvre alors qu’il était encore sur les bancs d’école.

C’est comme aller voir Tita‐ nic, [on sait] comment ça se fi‐ nit. Mais c’est de voir com‐ ment ça se construit, et la force de la musique dans tout ça.

Gregory Charles

La mélodie du bonheur oc‐ cupe aussi une place impor‐ tante dans son histoire fami‐ liale : il s’agit du premier film que ses parents ont vu au ci‐ néma, au lendemain de leur rencontre.

La force du collectif

Pour Gregory Charles, La mélodie du bonheur est plus proche de l’opéra que des co‐ médies musicales comme Grease ou encore Mama Mia.

C’est, comme dans la plu‐ part des opéras, une histoire de rédemption, de capitaine qui est en deuil de son pays, qui est en train de se faire go‐ ber par le pays voisin, ra‐ conte-t-il.

Le musicien rappelle aussi le nom italien de l'oeuvre : Tut‐ ti insieme appassiona­ta‐ mente, ou tous ensemble avec passion. Je trouve que ça décrit bien ce que c’est. On a tous dans nos vies ces mo‐ ments de chute où si on ne se remet pas sur les rails, on risque de passer un long mo‐ ment dans la noirceur.

Dans la Mélodie du bon‐ heur, les personnage­s s’en‐ traident et se hissent en‐ semble vers la lumière et la musique, ce qui constitue une véritable leçon de vie pour Gregory Charles. La beauté de ce spectacle-là, c’est que ça rend hommage à la force du collectif.

Le spectacle, le théâtre, l’opéra, c'est fait pour provo‐ quer la réflexion, c'est fait pour qu’on pense plus loin, pour qu’on évolue, poursuit-il. Mais c’est aussi fait pour se rappeler qu’on est des êtres humains qui ont besoin d’autres êtres humains quand on est au bord du précipice, pour s’en éloigner.

La mélodie du bonheur (The Sound of Music) a d’abord été une comédie mu‐ sicale présentée à Broadway en 1959, adaptée d’après le livre de Maria Augusta Trapp, La famille des chanteurs Trapp. Puis, l'adaptation ciné‐ matographi­que en 1965, met‐ tant en vedette Julie Andrews et Christophe­r Plummer, a connu un succès internatio‐ nal.

La version québécoise de la comédie musicale sera pré‐ sentée en français et en an‐ glais à Montréal à compter du 3 décembre au Théâtre SaintDenis. Le spectacle se dépla‐ cera ensuite à Québec au mois d’août pour une série de représenta­tions à la salle Al‐ bert-Rousseau.

Ce n'est pas la première fois que la comédie musicale est adaptée au Québec : De‐ nise Filiatraul­t avait notam‐ ment fait la mise en scène d'une version en 2010 et en 2013.

Ce texte a été écrit à partir d'une entrevue réalisée par René Homier-Roy, animateur de l'émission Culture club. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de concision.

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