Une technologie albertaine permet de gérer des objets grâce aux ondes cérébrales
Une équipe composée de chercheurs de différents instituts universitaires al‐ bertains a développé une technologie qui permet à des enfants à mobilité ré‐ duite de contrôler certains objets du quotidien, car cette technologie lit les si‐ gnaux créés par leur cer‐ veau.
La technologie Think2Switch permet de lire les ondes cérébrales de pa‐ tients et de les associer à des interrupteurs sur des objets physiques. Par exemple, une personne peut activer un mé‐ langeur de cuisine à distance, simplement en pensant à un geste particulier.
Malgré les apparences, ça ne lit pas dans les pensées ou quelque chose du genre, sou‐ ligne Eli Kinney-Lang, le cher‐ cheur principal de l’initiative BCI4Kids, de l’Université de Calgary. Ça détecte les chan‐ gements d’attention, ou par exemple, si quelqu’un veut bouger sa main. De la façon dont le cerveau est fait, ces ondes sont assez proches de la surface pour qu’on puisse les capter, explique-t-il.
Dans les dernières années, certaines avancées technolo‐ giques ont été faites concer‐ nant les interfaces neuronales directes (IND) pour contrôler un exosquelette ou un bras robotisé, par exemple. La technologie Think2Switch souhaite plutôt simplifier les usages de l'IND.
Comme l’explique la pro‐ fesseure associée à la Faculté de médecine de réadaptation de l’Université de l’Alberta, Kim Adams, beaucoup de fa‐ milles possèdent déjà des ob‐ jets qui fonctionnent avec des interrupteurs, alors il était na‐ turel de leur offrir cette op‐ tion moins complexe. La beauté du système est dans sa simplicité, résume-t-elle.
Pour la famille Sonnen‐ berg, la technologie a permis à leur fille Claire, qui vit avec la paralysie cérébrale et la dys‐ tonie, de participer davantage aux activités familiales. Elle a toujours eu un rôle, mais maintenant c’est un rôle actif et indépendant, affirme sa mère.
La petite fille âgée de 6 ans et demi peut maintenant par‐ ticiper à la préparation des re‐ pas, en contrôlant des appa‐ reils de cuisine, ou encore jouer avec ses frères en utili‐ sant des jouets qui fonc‐ tionnent avec un interrupteur électrique. Nous sommes tel‐ lement privilégiés de partici‐ per à ce programme, et j’es‐ père que bientôt tous les en‐ fants pourront l’essayer, conclut Stephanie Sonnen‐ berg, la mère de Claire.
Think2Switch est d'ailleurs devenu une entreprise et sou‐ haite maintenant étendre l’utilisation de sa technologie à d’autres familles et enfants qui pourraient en bénéficier. Le nombre d'enfants ayant pu tester cette technologie à ce jour n'a pas été communiqué.
Il y a d’autres utilités pos‐ sibles pour d’autres per‐ sonnes [...] Notre philosophie est que si vous concevez des choses pour les enfants, c’est facile de les adapter aux adultes par la suite, ce qui n’est pas nécessairement vrai du contraire, affirme le cher‐ cheur principal Eli KinneyLang.
Selon Think2Switch, près de 3,5 millions de Canadiens ont besoin de technologies d’assistance et d’adaptation au quotidien.