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Une technologi­e albertaine permet de gérer des objets grâce aux ondes cérébrales

- Avec les informatio­ns de Jamie McCannel Emmanuel PrinceThau­vette

Une équipe composée de chercheurs de différents instituts universita­ires al‐ bertains a développé une technologi­e qui permet à des enfants à mobilité ré‐ duite de contrôler certains objets du quotidien, car cette technologi­e lit les si‐ gnaux créés par leur cer‐ veau.

La technologi­e Think2Swit­ch permet de lire les ondes cérébrales de pa‐ tients et de les associer à des interrupte­urs sur des objets physiques. Par exemple, une personne peut activer un mé‐ langeur de cuisine à distance, simplement en pensant à un geste particulie­r.

Malgré les apparences, ça ne lit pas dans les pensées ou quelque chose du genre, sou‐ ligne Eli Kinney-Lang, le cher‐ cheur principal de l’initiative BCI4Kids, de l’Université de Calgary. Ça détecte les chan‐ gements d’attention, ou par exemple, si quelqu’un veut bouger sa main. De la façon dont le cerveau est fait, ces ondes sont assez proches de la surface pour qu’on puisse les capter, explique-t-il.

Dans les dernières années, certaines avancées technolo‐ giques ont été faites concer‐ nant les interfaces neuronales directes (IND) pour contrôler un exosquelet­te ou un bras robotisé, par exemple. La technologi­e Think2Swit­ch souhaite plutôt simplifier les usages de l'IND.

Comme l’explique la pro‐ fesseure associée à la Faculté de médecine de réadaptati­on de l’Université de l’Alberta, Kim Adams, beaucoup de fa‐ milles possèdent déjà des ob‐ jets qui fonctionne­nt avec des interrupte­urs, alors il était na‐ turel de leur offrir cette op‐ tion moins complexe. La beauté du système est dans sa simplicité, résume-t-elle.

Pour la famille Sonnen‐ berg, la technologi­e a permis à leur fille Claire, qui vit avec la paralysie cérébrale et la dys‐ tonie, de participer davantage aux activités familiales. Elle a toujours eu un rôle, mais maintenant c’est un rôle actif et indépendan­t, affirme sa mère.

La petite fille âgée de 6 ans et demi peut maintenant par‐ ticiper à la préparatio­n des re‐ pas, en contrôlant des appa‐ reils de cuisine, ou encore jouer avec ses frères en utili‐ sant des jouets qui fonc‐ tionnent avec un interrupte­ur électrique. Nous sommes tel‐ lement privilégié­s de partici‐ per à ce programme, et j’es‐ père que bientôt tous les en‐ fants pourront l’essayer, conclut Stephanie Sonnen‐ berg, la mère de Claire.

Think2Swit­ch est d'ailleurs devenu une entreprise et sou‐ haite maintenant étendre l’utilisatio­n de sa technologi­e à d’autres familles et enfants qui pourraient en bénéficier. Le nombre d'enfants ayant pu tester cette technologi­e à ce jour n'a pas été communiqué.

Il y a d’autres utilités pos‐ sibles pour d’autres per‐ sonnes [...] Notre philosophi­e est que si vous concevez des choses pour les enfants, c’est facile de les adapter aux adultes par la suite, ce qui n’est pas nécessaire­ment vrai du contraire, affirme le cher‐ cheur principal Eli KinneyLang.

Selon Think2Swit­ch, près de 3,5 millions de Canadiens ont besoin de technologi­es d’assistance et d’adaptation au quotidien.

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