La province ne prendra pas le contrôle des autoroutes Gardiner et DVP
La province ne prendra pas le contrôle de deux grandes autoroutes de To‐ ronto après que le maire John Tory a évoqué cette possibilité pour atténuer les difficultés budgétaires de la ville, a déclaré le mi‐ nistère des Transports de l'Ontario.
John Tory s'est plaint, plus tôt cette semaine, que la ville doit payer la facture d'entre‐ tien des autoroutes Gardiner et Don Valley, soulignant que près de la moitié des conduc‐ teurs qui les utilisent vivent ailleurs et ne paient donc pas d'impôts à la ville.
Ce sont les deux seules au‐ toroutes, je pense, dans la province qui sont détenues, exploitées et payées par la municipalité, a-t-il déclaré.
C'est particulièrement, je dirais aggravant, quand presque la majorité des utili‐ sateurs de ces deux mêmes routes sont des gens qui ne paient pas un sou pour les en‐ tretenir.
Selon la ville de Toronto, les coûts d'entretien annuels des deux autoroutes s'élèvent à 16 millions de dollars, tandis que 2,2 milliards de dollars ont été budgétés au cours des 10 prochaines années pour la réhabilitation de la Gardiner.
Ces coûts surviennent alors que la ville fait face à un déficit budgétaire de 703 mil‐ lions de dollars cette année, selon les derniers chiffres, principalement en raison de l'augmentation des coûts liés à la pandémie.
Par ailleurs, la nouvelle loi provinciale sur le logement, qui réduit les frais que les pro‐ moteurs paient aux municipa‐ lités pour financer les infra‐ structures, devrait créer un autre trou annuel de 230 mil‐ lions de dollars dans le bud‐ get de la ville.
Lors d’une conférence de presse mercredi, John Tory a déclaré vouloir entamer une discussion avec la province pour voir comment des villes comme Toronto peuvent col‐ lecter davantage des fonds. Lorsqu'un journaliste lui a de‐ mandé si cela signifiait instal‐ ler des péages sur les auto‐ routes, le maire a plutôt évo‐ qué la possibilité de laisser la responsabilité des autoroutes à la province.
L'une des maires adjointes, Jennifer McKelvie, a déclaré que retirer le coût de l'entre‐ tien des autoroutes du bilan de la ville permettrait d'atté‐ nuer ses difficultés finan‐ cières.
Si la province devait assu‐ mer ces coûts comme elle l'a fait pour la 401 par exemple, ou la 427, alors c'est un autre fardeau qui pourrait être levé pour la ville de Toronto.
Mais le ministère des Transports a rejeté cette de‐ mande. Notre gouvernement ne prendra pas le contrôle de la DVP ou de l'autoroute Gar‐ diner et n'imposera aucun nouveau péage sur les routes de l'Ontario, a écrit la porteparole du ministère, Dakota Brasier, dans un courriel en‐ voyé à CBC.
Le directeur de l'Institut de l’infrastructure et professeur de planification à l'Université de Toronto, Matti Siemiatycki, n’est pas surpris que la pro‐ vince ne veuille pas prendre le contrôle des autoroutes. Elle prendrait en charge quelque chose qui a un coût énorme et que quelqu'un d'autre paie en ce moment, a-t-il réagi.
Il ajoute que le transfert de responsabilité ne résoudrait pas le problème de coût glo‐ bal des autoroutes. Les contribuables dépensent ac‐ tuellement des sommes énormes pour maintenir en bon état ces installations vieillissantes.
Qu'il s'agisse des contri‐ buables municipaux ou des contribuables provinciaux, sans péages routiers sur cette installation, le grand public devra payer d'une manière ou d'une autre.
Avec les informations de CBC News