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Serment au roi : les monarchist­es se plaignent d’avoir été écartés du débat public

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La Ligue monarchist­e du Canada, qui soutient le ser‐ ment au roi, se désole d’avoir été boudée par les médias sur un sujet qui pourtant la concerne au plus haut point, plaide-telle.

C'est vrai qu'on fait figure d'extraterre­stres. Mais nous avons des choses à dire, a fait valoir son porte-parole, Karim Al-Dahdah, en entrevue mardi à l'émission Tout un matin, sur les ondes d'ICI Première.

À quelques heures du dé‐ pôt du projet de loi qui rendra facultatif le serment contro‐ versé à l’Assemblée nationale, le porte-parole de la ligue mo‐ narchiste du Canada au Qué‐ bec a dénoncé un débat pu‐ blic biaisé, duquel la voix mo‐ narchiste a été écartée.

Un seul message a été martelé, selon lui, le serment est dépassé, archaïque, mais rien sur l'importance du sym‐ bole pour lequel la Ligue mo‐ narchiste se bat depuis sa fondation en 1970.

On est partisans de l’unité canadienne, on est attachés au patrimoine, aux symboles canadiens, aux traditions, a résumé M. Al-Dahdah en dé‐ plorant un acharnemen­t contre la monarchie.

Il n’y a rien de plus cana‐ dien que la monarchie... aussi canadien que le sirop d’érable, les chutes du Niagara, le ho‐ ckey.

Karim Al-Dahdah, porteparol­e de Ligue monarchist­e du Canada au Québec

Surannée pour d'aucuns, la monarchie représente en‐ core un attachemen­t à l’his‐ toire, aux traditions, au folk‐ lore, a expliqué ce partisan de l'union nationale. Par défini‐ tion, les traditions sont intem‐ porelles, elles s’inscrivent dans la durée, […] c’est quelque chose qui fait partie de notre identité.

Récupérati­on politique

Par ailleurs, M. Al-Dahdah s'est dit choqué de certaines informatio­ns véhiculées dans les médias, et qu’il estime er‐ ronées. On parle de serment au roi d’Angleterre, mais c’est le chef de l’État canadien, ce n’est pas un monarque étran‐ ger, a-t-il défendu. Le mo‐ narque est l’incarnatio­n de l’État canadien, de l’État de droit, de la démocratie.

En devenant roi, Charles III a endossé non seulement le costume de chef d'État du Royaume-Uni et du Common‐ wealth, mais aussi celui de l'Église anglicane, un titre stra‐ tégiquemen­t rappelé pour faire remuer les passions, faire ressurgir les vieux démons du passé et positionne­r le PQ et M. St-Pierre Plamondon comme victime, martyr de la cause nationalis­te.

Mercredi dernier, le pre‐ mier ministre François Legault a réitéré l'intention de son gouverneme­nt de légiférer pour abolir l'obligation pour les députés de prêter serment au roi Charles III.

Ce jour-là, les trois députés du Parti québécois n'ont pas pu entrer au Salon bleu, la sergente d'armes de l'Assem‐ blée nationale leur ayant blo‐ qué l'accès parce qu'ils n'ont pas prêté serment au roi. La présidente de l'Assemblée na‐ tionale, Nathalie Roy, a souli‐ gné pour sa part qu'il appar‐ tenait aux élus de changer les règles et non à la présidence.

Le ministre responsabl­e des Institutio­ns démocra‐ tiques, Jean-François Roberge, doit tenir une conférence de presse mardi après-midi au sujet du dépôt du projet de loi visant à reconnaîtr­e le ser‐ ment prévu par la Loi sur l'As‐ semblée nationale comme le seul à être obligatoir­e pour y siéger.

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