Soeur Madeleine Genest : plus de 50 ans à former des infirmières au Paraguay
Une dame originaire de Normandin, soeur Made‐ leine Genest, vit au Para‐ guay depuis 52 ans et forme chaque année des dizaines d'infirmières grâce à une école qu’elle a fon‐ dée en 1973. Toujours direc‐ trice de la Faculté des sciences de la Santé à l’Uni‐ versité Catholique au Para‐ guay à Asunción, la dame de 83 ans poursuit son tra‐ vail sans songer à la re‐ traite.
C’est le 26 décembre 1970 que Madeleine Genest a dé‐ barqué à Asunción au Para‐ guay avec les soeurs augus‐ tines de la Miséricorde de Jé‐ sus, dans le but d’y fonder une école d’infirmières.
À l’époque, la dame se sou‐ vient qu’une fois arrivée sur place, il n’y avait rien. Pas de meubles, de chaises ou de bu‐ reau pour fonder son école, qu’elle est parvenue à mettre sur pied en 1973.
Tant que je vais avoir la santé et qu’ils vont avoir be‐ soin de moi, je vais continuer !
Soeur Madeleine Genest
Une autre époque
Les hôpitaux étaient dé‐ nués d’équipement, de maté‐ riel médical et les infirmières praticiennes se faisaient rares.
On n’avait rien dans les hô‐ pitaux, absolument rien. Il fal‐ lait que les parents des pa‐ tients aillent acheter [...] tout ce qu’ils avaient besoin pour faire les pansements. Au‐ jourd'hui, ç’a pas mal changé, s’est-elle remémorée en entre‐ vue à Place Publique, directe‐ ment du Paraguay.
Comme le pays était sous la dictature d'Alfredo Stroess‐ ner, celle qui se fait surnom‐ mer Mado souligne que la congrégation avait peur de se faire expulser à tout moment.
Son école, qui compte ac‐ tuellement 608 étudiants à travers neuf postes gradués de spécialisation, est toujours financée par le Canada et la communauté religieuse. En plus de bénéficier de l’aide de ses parents, soeur Madeleine Genest a également monté un fonds de bourse d’études.
Je voulais tellement appor‐ ter quelque chose au point de vue missionnaire. Alors j’ai ac‐ cepté et je me suis mise à l'oeuvre. C’est sur que j'ai pas‐ sé beaucoup d’épreuves, de difficultés et de tempêtes. Mais j’ai toujours dit que si Dieu veut, cette école va continuer. C’était toujours ça qui me donnait la foi de conti‐ nuer et d’avancer, a raconté Madeleine Genest.
En 2007, un programme de maîtrise et plus récemment en 2020, un doctorat, tous deux rattachés à l’Université catholique du Chili, ont été créés.
En 2010, Madeleine Genest a reçu un doctorat honori‐ fique de l’Université Catho‐ lique du Paraguay.