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Il y aurait deux autres « postes de police » chinois présumés au Canada

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Selon l’organisme espagnol de défense des droits de la personne Safeguard Defen‐ ders, il y aurait deux autres bureaux de la police chi‐ noise au pays en plus des trois déjà soupçonnés dans la grande région de Toron‐ to. L’un d’eux serait à Van‐ couver et l’autre à un en‐ droit inconnu.

Un premier rapport de Sa‐ feguard Defenders, publié en septembre, indiquait qu’il existait 54 de ces bureaux dans le monde, dont 3 dans la grande région de Toronto, plus précisémen­t dans des quartiers où vivent de nom‐ breux Chinois.

Un nouveau rapport du même organisme, publié en décembre, estime qu’il en existe en fait 48 de plus, pour un total de 102 dans 53 pays, dont 5 au Canada.

Safeguard Defenders soupçonne que ces bureaux servent à convaincre des res‐ sortissant­s chinois soupçon‐ nés de fraude à rentrer au pays pour être traduits en jus‐ tice.

C’est totalement illégal en vertu des lois internatio­nales. C’est une violation grave de la souveraine­té territoria­le, avait dit Laura Harth, de Safeguard Defenders, en octobre der‐ nier, en réaction au premier rapport.

CBC avait révélé en oc‐ tobre que la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) en‐ quêtait sur la présence de ces bureaux à Toronto. La GRC avait alors déclaré qu'elle pre‐ nait très au sérieux les me‐ naces à la sécurité des per‐ sonnes vivant au Canada et qu’elle [était] consciente que des États étrangers [pou‐ vaient] chercher à nuire à des communauté­s ou à des per‐ sonnes au Canada.

De simples « bureaux de services », dit Pékin

CBC avait également contacté l’ambassade de Chine, qui avait répondu que le gouverneme­nt local de la province du Fujian avait créé « une plateforme en ligne » pour aider les Chinois vivant à l’étranger dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

Selon Safeguard Defen‐ ders, la majorité des bureaux récemment découverts ont été établis bien avant la pan‐ démie, soit à compter de 2016, par deux administra‐ tions locales chinoises, celles de Nantong et de Wenzhou, ce qui réfuterait la déclaratio­n de Pékin. Quant au bureau de Vancouver, il aurait été créé avant 2018 par les autorités de Wenzhou. Le bureau situé dans un lieu encore inconnu aurait été créé par les autori‐ tés de Nantong.

L’ambassade a aussi affir‐ mé que le personnel de ces bureaux de services est formé de bénévoles qui ne sont pas des policiers chinois et qui ne participen­t à aucune enquête criminelle ni à aucune autre activité afférente.

Safeguard Defenders a ce‐ pendant affirmé avoir des preuves selon lesquelles des personnes liées à ces postes de police ont aidé à convaincre des citoyens chi‐ nois soupçonnés de fraude de rentrer au pays pour faire face à la justice, des allégation­s qui inquiètent des dissidents chi‐ nois au Canada.

Les informatio­ns diffusées par Safeguard Defenders n’ont été confirmées ni par Radio-Canada ni par CBC.

Avec des informatio­ns de Louis Blouin

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