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Les Cris s’inquiètent des prix dans certains hôtels de Val-d’Or

- Marc-André Landry

Des organisate­urs du tour‐ noi de hockey cri qui dé‐ bute jeudi à Val-d’Or s’in‐ quiètent d’une flambée des prix pour l’héberge‐ ment.

Le directeur des sports et loisirs à Waskaganis­h, Charles Hester a payé près de 500 $ pour une chambre au Fores‐ tel samedi soir lors d’un voyage personnel. J’arrivais de Montréal, il était tard et j’avais besoin de repos, relate-t-il.

J’ai trouvé ça choquant comme prix, mais je n’avais pas le choix. Les employés m’ont dit que c’est l’ordinateur qui fixe les prix en fonction de l’offre et de la demande. Ça dépend du nombre de chambres disponible­s. J’ai d’ailleurs couché au Forestel il y a deux semaines et ça m’avait coûté 195 $.

Charles Hester, directeur des sports et loisirs de Waska‐ ganish

La direction du Forestel a refusé de commenter la situa‐ tion. Charles Hester affirme pour sa part que plusieurs participan­ts au tournoi du week-end prochain lui ont fait parvenir des preuves de fortes hausses de prix non seulement au Forestel mais aussi dans d’autres hôtels de Val-d’Or.

On nous dit que les équipes peuvent négocier des prix si elles réservent des blocs de chambres, mais il est possible que des équipes ou des gens qui se présentero­nt seuls paient plus de 400 $ par nuit, croit-il. Plusieurs hôtels sont aussi dans la zone des 300 $ la nuit. On avait déjà de la difficulté à trouver des chambres à Val-d’Or. Les prix viennent ajouter aux pres‐ sions que nous recevions de déménager le tournoi ailleurs.

M. Hester précise que le sujet sera à l’ordre du jour d’une rencontre de l’Associa‐ tion des sports et loisirs de la Nation crie, prévue la semaine prochaine à Gatineau. Avec le prix des hôtels, c’est rendu moins dispendieu­x pour nous de faire nos événements à Ga‐ tineau ou même à Montréal. Si on déménage, ce sera en raison du manque de chambres et de leurs prix, ajoute Charles Hester.

Pas la norme

Pour la directrice de Tou‐ risme Val-d’Or, Nancy Arpin, il est faux de croire que le tarif payé par M. Hester est deve‐ nu la norme à Val-d’Or. Ce soir-là, il y avait des chambres équivalent­es à Val-d’Or à un tarif autour de 200 $, indiquet-elle.

Mais il y avait des événe‐ ments à cet hôtel et, dans ce contexte, la dernière chambre disponible risque d’être à un prix plus élevé. C’est comme ça en hôtellerie. Il y a un tra‐ vail de consommate­ur à faire. Les gens qui arrivent à la der‐ nière minute sans réservatio­n dans des périodes fort occu‐ pées risquent de voir ce genre de prix. C’est partout pareil, pas juste à Val-d’Or.

Nancy Arpin, directrice de Tourisme Val-d'Or

Mme Arpin reconnaît que la fermeture récente de deux établissem­ents qui totali‐ saient 30 chambres et la pé‐ nurie de main-d'oeuvre ont ac‐ centué le problème à Val-d’Or puisque des sections d’hôtels sont parfois fermées. Elle as‐ sure toutefois que les organi‐ sations qui savent planifier peuvent bénéficier de la colla‐ boration des hôteliers pour négocier des ententes.

Quant aux dirigeants des tournois cris, Nancy Arpin dit travailler en étroite collabora‐ tion avec eux. On vient peutêtre de voir un cas extrême amplifié par les réseaux so‐ ciaux, mais ce n’est pas ça toutes les nuits à Val-d'Or. Ce n’est pas vrai. On veut s'as‐ seoir avec l’organisati­on pour voir comment on peut amé‐ liorer les choses et l'accompa‐ gner afin de s’assurer de poursuivre cette belle rela‐ tion, souligne-t-elle.

La Chambre de com‐ merce préoccupée

La Chambre de commerce de Val-d’Or (CCVD) se dit pour sa part préoccupée par cette situation. La présidente Valé‐ rie Gourde estime que de tels tarifs peuvent avoir des réper‐ cussions non seulement sur le tourisme mais aussi sur l’image et sur l’attractivi­té de la ville.

On a été mis au fait de cette facture et on a tous fait le saut, lance-t-elle. On com‐ mençait à entendre récem‐ ment que nous pouvions avoir des prix élevés qui dé‐ passent l’inflation ou ce qui se voit ailleurs au Québec. On veut éviter que ça amène des impacts économique­s impor‐ tants. On reçoit plein de groupes non seulement pour le sport mais aussi pour le tourisme et pour les affaires. Il faut demeurer concurrent­iels. Il y a sûrement des augmen‐ tations justifiées, mais il faut être réaliste et ne pas tomber dans l’exagératio­n.

La CCVD veut s’assurer que que solutions rapides soient mises en oeuvre, même si la si‐ tuation n'était pas généralisé­e à Val-d’Or.

On sait que certains fixent les prix en fonction de la de‐ mande et il n’y a pas de régle‐ mentation pour un prix pla‐ fond, rappelle Valérie Gourde. Mais ce ne sont pas tous les hôteliers qui préconisen­t de telles augmentati­ons. On fait peut-être face à une situation particuliè­re, mais on doit s’as‐ seoir pour trouver des solu‐ tions à court terme. Nous en‐ tretenons des relations de longue date avec les Cris et on veut entretenir ces liens-là, qui amènent des retombées importante­s pour nos com‐ merces.

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