Course sénatoriale : le compte à rebours est lancé en Georgie
Quatre semaines de cam‐ pagne intenses se ter‐ minent pour les candidats, qui sont toujours au coudeà-coude.
Ils sont tous les deux AfroAméricains, mais leurs simila‐ rités s'arrêtent certainement là. Raphael Warnock, 53 ans, est le candidat démocrate au Sénat. Il a des idées plutôt li‐ bérales et oeuvre comme pas‐ teur dans l'église de Martin Luther King à Atlanta.
Herschel Walker, 60 ans et républicain, a été recruté par Donald Trump. Il est une icône du football américain en Georgie, mais il serait plus à l'aise dans les stades qu'au Congrès, diront ses adver‐ saires.
Il est anti-avortement, même en cas de viol et d'in‐ ceste. Le hic, c'est qu'en oc‐ tobre 2022, une de ses an‐ ciennes petites amies a révélé qu'il lui aurait remis 700 $ pour qu'elle puisse se faire avorter. Même son propre fils l'a accusé de l'avoir abandon‐ né avec sa mère.
Dimanche, une de ses an‐ ciennes compagnes révélait à NBC qu'il avait été violent en‐ vers elle. Un témoignage qui s'ajoute à celui de son exépouse, Cindy Grossman, qui a affirmé avoir été victime de violence conjugale.
Et il aurait embelli son cur‐ riculum vitae.
Bref, Herschel Walker n'en est pas à une controverse près.
Même le conservateur lieutenant-gouverneur de l'État, Geoff Duncan, le quali‐ fie d'un des pires candidats républicains dans l'histoire du parti, en affirmant que des enfants s'expriment mieux que lui.
Les campagnes publici‐ taires des démocrates n'hé‐ sitent pas à ridiculiser Her‐ schel Walker en prenant des extraits de ses discours où il explique, entre autres, pour‐ quoi il préfère être un loupgarou qu'un vampire. Her‐ schel Walker est également devenue la risée des humo‐ ristes américains.
C'est un idiot d'une dimen‐ sion impossible à parodier.
Bill Maher, humoriste Et pourtant, il a été choisi par les républicains. Aussi, même s'il ne fait pas l'unani‐ mité dans le parti, Herschel Walker demeure la dernière ligne de défense au Sénat.
Malgré toutes les contro‐ verses entourant le candidat, les ténors du Parti républi‐ cain, dont le leader de la mi‐ norité républicaine au sénat, Mitch McConnell, ainsi que les sénateurs Ted Cruz et Lindsay
Graham, se sont ralliés der‐ rière le poulain de Donald Trump.
Herschel Walker a égale‐ ment pu profiter de l'efficace machine républicaine en Georgie du gouverneur Brian Kemp qui a été élu avec une bonne majorité lors des élec‐ tions de mi-mandat.
Près de 2 millions d'élec‐ teurs ont voté par anticipa‐ tion
Pour les démocrates, l'en‐ jeu de cette élection est de taille. Quatre jours avant l'élection, l'ancien président Barack Obama a été dépêché pour rallier les troupes. Les démocrates ont la majorité au Sénat avec le vote de la viceprésidente, et avec une vic‐ toire, cela fera 51 sièges, une majorité confortable.
Ils n'auront alors plus be‐ soin, par exemple, d'avoir la parité entre les deux partis dans les commissions sénato‐ riales, comme c'est le cas au‐ jourd'hui.
Également, ils n'auront plus à dépendre autant du vote du sénateur démocrate de la Virginie-Occidentale, Joe Manchin, sur les questions d'énergie.
Le vote doit être basé sur la compétence et le caractère de chaque candidat.
Raphael Warnock, candi‐ dat démocrate au sénat en Georgie
Dans un éditorial du Wa‐ shington Post, Eugene Robin‐ son écrit : On va voir avec cette élection à quel point le Parti républicain est tombé bas.
Une victoire démocrate en Georgie signalerait que l'État n'est plus forcément rouge, mais mauve, et qu'il a désor‐ mais rejoint les rangs des États pivots.
C'est la cinquième fois en deux ans que les électeurs vont aux urnes en Georgie.