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L’art de la nouvelle exposée au Musée des beaux-arts de Winnipeg

- Mathilde Gautier

L’exposition Headlines : The Art of the News Cycle au

Musée des beaux-arts de Winnipeg présente des oeuvres, des pièces histo‐ riques et des documents d’archives du Winnipeg Free press, qui célèbre ses 150 ans cette année.

L’exposition présente, sur deux salles, des pièces histo‐ riques comme une vieille presse à imprimer, ou encore des documents d’archives comme des exemplaire­s des premiers Winnipeg Free press datant de 1872.

Neuf artistes canadiens ex‐ posent des oeuvres en lien avec la presse écrite.

L’exposition va ainsi au-de‐ là de l’anniversai­re des 150 ans du Winnipeg Free press. Elle explore l’actualité et l'évolution de la presse écrite, ainsi que la façon dont l'informatio­n est consommée, notamment au Canada.

On voulait vraiment trou‐ ver des artistes qui travaillen­t avec la matière des papiers journaux, rapporte la chargée de collecte de fonds du mu‐ sée, Marie-Anne Redhead.

Le message, c'est vraiment d'explorer un peu cette rela‐ tion entre les artistes et la presse, poursuit-elle.

Chacun des artistes ex‐ plore à sa manière les gros titres, les fausses nouvelles ou encore l’évolution de la presse écrite.

Parmi ces artistes, Myriam Dion a été approchée par le Musée des beaux-arts afin d’exposer quatre de ses oeuvres réalisées entre 2019 et 2021.

Le travail de Myriam Dion demande de la patience et se veut méditatif. Il consiste à découper et agencer des formes en exploitant le papier journal. Son oeil d'artiste lui permet de traiter l'informa‐ tion de manière visuelle.

Myriam Dion travaille à partir de papiers imprimés dont le papier journal, son médium de prédilecti­on.

Ces journaux sont parfois anciens, pouvant dater des années 1800.

Travailler sur d’anciens journaux lui permet d'obser‐ ver l’évolution de la presse écrite.

Ce sont des colonnes et des colonnes de textes, et les caractères sont minuscules. On voit l'évolution qui est in‐ croyable!

Myriam Dion, artiste vi‐ suelle

Myriam Dion témoigne, à travers son travail, de l’évolu‐ tion de l’informatio­n à travers l’histoire tant sur la forme que sur le contenu.

Au Québec, la

presse n’existe plus en version impri‐ mée, ce qui est vraiment dommage, explique l’artiste.

Maintenant, je travaille avec Le Devoir, et beaucoup aussi avec le New York Times parce qu'ils ont des qualités de photos exceptionn­elles, confie Myriam Dion.

La rareté de la presse écrite est une source d’inspi‐ ration pour Myriam Dion qui voit dans ses oeuvres, une fa‐ çon de cristallis­er non seule‐ ment un objet qui commence à vraiment être en voie d'ex‐ tinction, et de cristallis­er une nouvelle.

C'est un peu une façon pour moi de choisir un événe‐ ment parmi toute cette masse d’informatio­ns, de mettre l'emphase là-dessus, de le cristallis­er en faisant une oeuvre d'art, précise Myriam Dion.

Dans chacune de ses oeuvres, l’artiste conserve le titre et la date de la nouvelle originale, ainsi que la légende de l’image. Je suis guidée par le titre, souvent des titres as‐ sez sensationn­alistes qui ac‐ crochent le regard, précise Myriam Dion.

La calligraph­ie du journal devient ainsi un motif dans l'oeuvre tout en maintenant des informatio­ns authen‐ tiques.

J'espère que ça incite à se poser justement des ques‐ tions, à avoir un avis, une opi‐ nion par rapport à ça, puis de réfléchir, de s'arrêter un peu plus sur cette nouvelle, confie l’artiste.

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