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Stratégie sur les minéraux critiques d’Ottawa : réactions mitigées sur la Côte-Nord

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Le gouverneme­nt du Cana‐ da a dévoilé vendredi sa stratégie sur les minéraux critiques qui tend notam‐ ment à accélérer le déve‐ loppement de projets dans ce secteur d'activité. À la première lecture de cette stratégie, les réactions sont divergente­s sur la Côte-Nord.

Le territoire nord-côtier compte quelques projets d’ex‐ ploitation de minéraux cri‐ tiques. Ces projets visent prin‐ cipalement à extraire du gra‐ phite, du nickel et du scan‐ dium, qui font partie des six minéraux critiques qu'on retrouve sur la Côte-Nord.

Le directeur du développe‐ ment industriel d'ID Mani‐ couagan, Guy Simard, croit que le Canada a le potentiel de devenir un chef de file dans le domaine.

Ceci permettrai­t au pays d’être moins dépendant d'autres acteurs, tels que la Chine et la Russie, selon lui. Plus vite on va être en mesure de mettre en valeur nos res‐ sources naturelles, de s’assu‐ rer d'approvisio­nner les entre‐ prises dans des circuits plus courts, plus près des ÉtatsUnis, du Canada et de l’Eu‐ rope, ce sera le mieux, fait-il valoir.

Un développem­ent plus rapide

Ottawa souhaite notam‐ ment s’entendre avec les pro‐ vinces et les territoire­s afin de mieux harmoniser les études d’impact environnem­ental. Le fédéral veut également simpli‐ fier le processus d’obtention de permis à tous les ordres de gouverneme­nt.

Guy Simard est d’avis que la période de développem­ent des projets miniers est actuel‐ lement trop longue. Avec l’aide du gouverneme­nt fédé‐ ral, selon lui, certaines étapes pourraient être raccourcie­s sans toutefois mettre en péril l'acceptabil­ité sociale et les règles environnem­entales.

L’idée n’est pas de dire : on pense qu’on va être capable de faire un projet qui norma‐ lement prendrait dix ans, en trois ans. Ce sont des choses impossible­s, reconnaît Guy Si‐ mard.

Par contre, il faut qu’on simplifie l’accès aux données, l'accès aux connaissan­ces et qu’on facilite l’octroi des per‐ mis. Ça, je pense qu’on va beaucoup faciliter le travail des entreprise­s.

Guy Simard, directeur du développem­ent industriel

d'ID Manicouaga­n

Craintes pour l'environ‐ nement

On s’en va vers un mur si on continue de bulldozer des projets miniers sans tenir compte de leurs impacts sur les milieux qui les accueillen­t, et tant au niveau de l’environ‐ nement que du climat social, argumente l’avocat et coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, Ro‐ drigue Turgeon.

Il craint que la simplifica‐ tion de la bureaucrat­ie en‐ traîne un assoupliss­ement des règles environnem­en‐ tales.

Ce qu’on voit à l'oeuvre, ce sont des compagnies qui ont tout fait pour éviter le Bureau d’audience publique sur l’envi‐ ronnement [BAPE]. Alors que ces évaluation­s environne‐ mentales-là et les audiences publiques, ce sont les seules garanties pour faire la lumière sur les impacts qu’ils ont sur le territoire et leur réelle inci‐ dence sur le climat, est-il d'avis.

Le conseil des Innus de Pessamit compte pour sa part être consulté pour tout déve‐ loppement de projet de mines sur le Nitassinan. Le conseiller Jérôme Bacon StOnge espère prendre part aux discussion­s avec Québec et Ottawa. Il ne veut pas être mis devant le fait accompli.

Avec les informatio­ns de Camille Lacroix

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