La Ville de Port-Cartier se mobilise pour un meilleur accès aux soins de santé
Une rencontre entre les di‐ rigeants du Centre intégré de santé et de services so‐ ciaux de la Côte-Nord (CISSS) et des représen‐ tants de Port-Cartier s’est tenue jeudi afin de discu‐ ter de l'accès aux services de santé. Si les deux par‐ ties se disent satisfaites de la rencontre, la situation est pressante, alors que 23 des 138 postes au Centre multiservices de santé et de services sociaux de PortCartier sont vacants.
Cette rencontre était at‐ tendue par les représentants de la Municipalité. Le 15 no‐ vembre dernier, une dizaine de citoyens, des représen‐ tants économiques ainsi que des élus de Port-Cartier se sont présentés à la dernière assemblée publique annuelle d'information du CISSS de la Côte-Nord afin d'exprimer leurs craintes concernant l'avenir des soins de santé dans la communauté.
On était surtout content de remettre un canal de com‐ munication entre Port-Cartier et les gens du CISSS de la Côte-Nord, raconte le com‐ missaire industriel pour Déve‐ loppement économique PortCartier, Bernard Gauthier, après la rencontre.
On a compris qu’il y avait beaucoup de roulement de personnel. Il va falloir tra‐ vailler sur les médecins, mais également sur toute la struc‐ ture actuelle de Port-Cartier.
Bernard Gauthier, direc‐ teur général et commissaire industriel pour Développe‐ ment économique Port-Car‐ tier
Le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, ajoute qu’un comité de liaison sera formé afin d’augmenter la fréquence des échanges avec le CISSS de la Côte-Nord.
Il faut se servir de nos élus à Québec pour faire avancer le dossier de la santé sur la Côte-Nord, avance-t-il.
Alain Thibault se réjouit de l’ouverture du CISSS à multi‐ plier les échanges avec les ac‐ teurs de la communauté pour maximiser les chances de re‐ cruter d’autres professionnels de la santé.
Manque de médecins
Les prochains mois s’an‐ noncent difficiles, car deux médecins viennent d'annon‐ cer leur départ, alors que le système de santé de Port-Car‐ tier est déjà fragile.
On va avoir [moins] de ser‐ vices pendant huit ou neuf mois, jusqu’en septembre ou octobre 2023. Des plans de contingence vont être mis en place, dit Bernard Gauthier.
La situation préoccupe également des citoyens dans les rues de Port-Cartier. La po‐ pulation est vieillissante, ce n’est pas rassurant de savoir qu’il y en a qui sont laissés pour compte, lance Lauren‐ cia Bond, une résidente de Port-Cartier.
Jennifer Dubé, mère de fa‐ mille port-cartoise, ajoute : Mon médecin est parti moi aussi. On s’est mis sur la liste et on attend. Avec deux jeunes enfants, on prend les cliniques sans rendez-vous, c’est assez difficile.
Du renfort en 2023
Toutefois, le CISSS se fait rassurant : deux nouveaux médecins ont été recrutés pour 2023, sans préciser le moment de leur entrée en poste.
Un nouveau médecin ne remplace pas un médecin qui a 20 ans ou 30 ans de pra‐ tique dans l'instant où il ar‐ rive, reconnaît cependant le directeur des services profes‐ sionnels du CISSS de la CôteNord, Jean-François Labelle.
Il précise que le CISSS sou‐ haite travailler avec les ac‐ teurs de la communauté pour maximiser les chances de re‐ cruter d’autres professionnels de la santé.
On a la chance de dire qu'on n'a pas juste un départ, on a des arrivées qui vont compenser. On continue nos efforts de recrutement. Il y a eu des recrutements d'infir‐ mières dans les derniers mois, il y en a d'autres qui s'en viennent cette année, ajoute le Dr Labelle.
Avec ces départs récents, le CISSS confirme que le nombre de patients en at‐ tente d’un médecin de famille augmente à Port-Cartier. Se‐ lon l'organisation, 864 per‐ sonnes étaient en attente d'un médecin le 25 novembre. Ce chiffre s'élève maintenant à 1065.
Le regroupement citoyen affirme toutefois qu'il pour‐ rait s'élever à 2600.
Avec les informations de Charles-Étienne Drouin