La spéculation complique l’accès aux terres agricoles pour la relève nordcôtière
L’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Capi‐ tale-Nationale-Côte-Nord considère que l’accès aux terres agricoles pour la re‐ lève agricole nord-côtière constitue un enjeu gran‐ dissant.
Cette préoccupation a fait partie des discussions lors d'une rencontre organisée entre les deux parties.
Selon le président de la fé‐ dération de l’UPA de la Capi‐ tale-Nationale-Côte-Nord, Yves Laurencelle, des nou‐ veaux venus sur la Côte-Nord ont un effet déstabilisateur sur le marché.
On voit arriver des gens qui veulent une quiétude. On voit arriver des gens de la ville, des docteurs et avocats, qui ont des moyens financiers supérieurs. [...] Ils achètent des terres à des prix exorbi‐ tants. Ce n’est pas grave pour eux, puisque c’est un place‐ ment. C’est un endroit pour venir prendre la préretraite et la retraite. C’est un endroit pour venir relaxer. Ils mettent le prix, dit-il.
Il précise que ce phéno‐ mène de spéculation est déjà visible dans les secteurs de Sacré-Coeur et des Berge‐ ronnes.
Ça vient couper les chances de la relève agricole [avec laquelle] tu as travaillé pendant des années, que tu as instruite et que tu as moti‐ vée. On commence à le voir dans nos milieux, lance M. Laurencelle.
Cette rencontre avec la re‐ lève agricole de la Côte-Nord survient un peu moins de deux semaines après le 98e congrès général annuel de l'Union des producteurs agri‐ coles (UPA).
Les taux d’intérêt à la hausse inquiètent aussi la fé‐ dération de l’UPA de la Capi‐ tale-Nationale-Côte-Nord quant aux possibilités agri‐ coles pour la relève.
Les jeunes qui sortent de l’école, qui n’ont pas de capital devant eux, ça devient très compliqué d’avoir une terre agricole. J’ai construit une ferme en 2020 avec un taux d’intérêt de 2,4 %. Au‐ jourd’hui, si je renouvelle, je me trouve avec un taux d’in‐ térêt de 5,5 % ou 6 %. C’est dé‐ jà difficile pour nous qui sommes implantés. Imaginez le jeune qui essaye de décol‐ ler, affirme Yves Laurencelle.
Souvent perçue comme un désert agricole, la région de la Côte-Nord accueille tout de même plus d’une centaine d’agriculteurs.