Radio-Canada Info

Un suivi de grossesse pas à la hauteur des attentes

- Vincent Pichard

Le système de santé pu‐ blique est une fois de plus pointé du doigt. Cette fois par des femmes enceintes qui peinent à être suivies comme elles le voudraient.

Si la situation est générali‐ sée dans la province, elle l’est tout particuliè­rement dans la Capitale-Nationale. Depuis quelques semaines, le télé‐ phone de la clinique privée Prenato à Québec ne cesse de sonner.

De futures mamans fati‐ guées d'attendre se disent prêtes à payer. Mais Prenato ne propose pas le service. Du moins, pas pour le moment.

Compte tenu de la de‐ mande grandissan­te, Prenato a pris la décision d'adjoindre un médecin à notre équipe qui va assurer le suivi de gros‐ sesse dès le printemps 2023, révèle Alexandra Brousseau, infirmière clinicienn­e à Préna‐ to.

Un site web pour facili‐ ter les choses

Cette profession­nelle de la santé rappelle l’importance du suivi de grossesse.

Lorsqu’une patiente n'a pas pu bénéficier d'un ren‐ dez-vous rapide pour son échographi­e de clarté nucale ou pour son premier dépis‐ tage prénatal, les résultats se‐ ront moins précis par la suite. Dans certains cas, c’est une trisomie qui peut ne pas être détectée, met-elle en garde.

En février dernier, le gou‐ vernement a mis en place le site web Ma grossesse censé faciliter l’obtention d’un ren‐ dez-vous. Mais impossible de choisir son type de suivi: les femmes se voient attribuer une infirmière, un médecin ou un gynécologu­e, selon les places disponible­s.

Christiane Naud, coordon‐ natrice générale du collectif Les Accompagna­ntes, salue l’initiative.

Les femmes ont un peu moins de difficulté, présente‐ ment, depuis quelques mois. Du moins, celles qui sont au courant, car le site est récent, souligne-t-elle.

Si le chemin est semé d’embûches pour celles qui sont couvertes par le régime d'assurance maladie du Qué‐ bec, il l'est encore plus pour celles qui ne le sont pas comme les étrangères. Ma‐ rielle M’Bangha, coordonna‐ trice du service de référence en périnatali­té pour Les Femmes immigrante­s de Qué‐ bec, le regrette.

C'est devenu complexe. On a des familles qui cherchent un suivi de gros‐ sesse depuis cinq mois et qui ne savent pas où se diriger, in‐ dique-t-elle.

Pour autant, pas plus de femmes ne tombent en‐ ceintes qu’avant. Selon l’Insti‐ tut de la statistiqu­e du Qué‐ bec, le nombre de naissances avoisine les 83 000 dans la province, et il en est ainsi de‐ puis plusieurs années.

D'après les informatio­ns de Magalie Masson

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