La création d’énergie par fusion nucléaire obtenue en laboratoire
Des chercheurs américains du Laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL) en Californie sont pour la première fois parvenus à produire un gain net d'énergie grâce à la fusion nucléaire de deux isotopes d'hydrogène pour former de l'hélium, produisant au passage une immense quantité d'énergie.
La secrétaire américaine de l'Énergie, Jennifer Gran‐ holm, l’a annoncé mardi en compagnie des scientifiques du LLNL.
Les scientifiques tentent depuis plus de 50 ans de créer de l’énergie grâce à la fusion nucléaire, dans le but d'en faire une source d'énergie plus propre.
Elle pourrait un jour per‐ mettre à l'humanité de rompre sa dépendance aux énergies fossiles, respon‐ sables du réchauffement cli‐ matique. Autre avantage : elle ne crée pas de déchets radio‐ actifs, contrairement à la fis‐ sion nucléaire.
La fusion est différente de la fission, technique utilisée dans les centrales nucléaires actuellement, qui consiste à casser les liaisons de noyaux atomiques lourds pour en ré‐ cupérer l'énergie.
Le gain d'énergie net a longtemps été un objectif in‐ saisissable, car la fusion se produit à des températures et des pressions si élevées qu'elle est incroyablement dif‐ ficile à contrôler.
Cette réaction nucléaire est celle qui alimente les étoiles, dont notre Soleil. Grâce aux conditions de cha‐ leur et de pression extrêmes qui y règnent, les atomes d'hydrogène fusionnent pour former de l'hélium, produi‐ sant au passage une immense quantité d'énergie.
Sur Terre, ce processus peut être obtenu à l'aide de lasers ultrapuissants.
Au LLNL, pas moins de 192 lasers sont pointés vers une cible aussi petite qu'un dé à coudre, où sont placés les atomes légers d'hydro‐ gène à fusionner.
Les scientifiques ont ainsi produit environ 2,5 méga‐ joules d'énergie, soit une aug‐ mentation d'environ 20 % par rapport aux 2,1 mégajoules utilisées par les lasers.
La production d’énergie pour alimenter les maisons et les entreprises à partir de la fusion nucléaire n’est pas pour demain, mais les cher‐ cheurs soulignent qu’il s'agit néanmoins d'une étape im‐ portante d’un processus qui devrait se développer dans les prochaines décennies.