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D’anciennes mines de charbon converties en parcs de panneaux solaires en Virginie

- Azeb Wolde-Giorghis

Après avoir acquis plus de 100 000 hectares de terrain, l'organisme américain The Nature Conservanc­y a déci‐ dé d'utiliser les sites aban‐ donnés de six mines de charbon de Virginie pour les convertir en parcs de panneaux solaires. Les sites varient de 30 hectares (10 mégawatts d'électrici‐ té) à 121 hectares (40 méga‐ watts). Au total, les parcs pourront alimenter 15 000 foyers.

Dans la ville de Coeburn, par exemple, 30 hectares de terrain seront alloués au parc (10 mégawatts) et l'installa‐ tion prendra 9 mois. Quelque 1500 maisons de la ville se‐ ront alimentées grâce à ces panneaux solaires.

Cela fait 15, 20 ans que le champ est abandonné, on s'est dit que ce serait un en‐ droit idéal pour installer des panneaux solaires.

Brad Kreps, directeur du programme de la Clinch Val‐ ley, The Nature Conservanc­y

Depuis l'arrivée des che‐ mins de fer en plein coeur des Appalaches, l'économie régio‐ nale reposait sur les gise‐ ments de charbon en Virginie. Les montagnes ont été déca‐ pitées et les sols, saccagés pour en extraire tout le char‐ bon.

Une fois la ressource ex‐ traite, les sites ont été aban‐ donnés, quasi exsangues. Au‐ jourd'hui, impossible d'y faire pousser quoi que ce soit, à part peut-être du foin.

La surface est plate, donc on peut travailler dessus.

Betsy Arlen, directrice du développem­ent, Sun Tribe

On espère que les pan‐ neaux vont non seulement générer de l'électricit­é, mais aussi des emplois dans ces communauté­s qui ont long‐ temps dépendu des mines.

Des milieux à protéger

Il n'y a pas que les champs de mines désaffecté­es qui in‐ téressent l'organisme. Il y a aussi la biodiversi­té des forêts tout autour, qu'il faut préser‐ ver.

Selon le directeur du pro‐ gramme de la Clinch Valley pour l'organisme The Nature Conservanc­y, Brad Kreps, de l'Alabama au Canada, les Ap‐ palaches sont un des endroits les plus importants de la terre pour ce qui est de la biodiver‐ sité. Un corridor essentiel, voire vital, pour que les es‐ pèces puissent se déplacer vers le nord à cause du ré‐ chauffemen­t climatique.

Directeur scientifiq­ue de la conservati­on pour l'orga‐ nisme The Nature Conservan‐ cy, Mark Anderson est à l'ori‐ gine d'une étude sur la biodi‐ versité dans les Appalaches qui, selon lui, revêtent la même importance que l'Ama‐ zonie.

C'est la plus grande forêt tempérée qui reste dans le monde, avec un important ré‐ servoir de carbone.

Mark Anderson, directeur scientifiq­ue de la conserva‐ tion, The Nature Conservanc­y

Quand on évoque le mou‐ vement des espèces, on ne parle pas juste de la faune, mais aussi de la flore.

Les arbres se déplacent de 10 kilomètres par décennie, c'est très rapide.

Mark Anderson, directeur scientifiq­ue de la conserva‐ tion, The Nature Conservanc­y

Avec déjà 3 milliards d'oi‐ seaux perdus en 50 ans, dit Mark Anderson, la nature s'éteindra à petit feu si elle n'a pas d'endroit pour grandir et s'épanouir.

Il y a toutefois encore de l'espoir, affirme Brad Kreps avec un brin d'optimisme. Lui et son équipe travaillen­t tous les jours pour trouver des so‐ lutions.

En faisant de plus en plus l'acquisitio­n d'hectares de ter‐ rain, l'organisme The Nature Conservanc­y espère protéger la biodiversi­té des forêts ap‐ palachienn­es, et ainsi conser‐ ver un certain habitat naturel pour les espèces qui fuient le Sud pour le Nord.

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