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Troupeau en cavale à SaintSévèr­e : quatre vaches capturées

- Charles-Antoine Boulanger

Premier succès pour l’Union des producteur­s agricoles (UPA) de la Mauri‐ cie dans le dossier du trou‐ peau laitier en fuite à Saint-Sévère. Quatre vaches ont été capturées samedi en soirée grâce à un enclos qui s’est refermé sur elles. Elles ont été re‐ tournées dans le calme à leur propriétai­re de SaintBarna­bé dimanche en ma‐ tinée.

[Les vaches ont] d’ailleurs reçu la visite de spécialist­es qui se sont assuré que les ani‐ maux retournent dans des conditions optimales, ex‐ plique l’UPA dans un commu‐ niqué émis dimanche aprèsmidi.

L’UPA espère réussir à cap‐ turer le reste du troupeau in‐ cessamment. Une seconde opération pour capturer les sept ou huit bêtes toujours en cavale devrait avoir lieu prochainem­ent. Selon les pre‐ mières constatati­ons, le trou‐ peau semble en bonne forme.

Les conditions météorolo‐ giques des derniers jours au‐ raient compliqué les choses. L’UPA signale que les animaux semblent avoir adopté un nouveau comporteme­nt. Se‐ lon la fédération, c’est ce qui a empêché la capture du trou‐ peau au grand complet.

C'est la bordée de neige qui a incité les agriculteu­rs à tenter le tout pour le tout sa‐ medi soir, explique Yves La‐ my, vice-président des pro‐ ducteurs laitiers de la Mauri‐ cie.

Vu qu'il neige, elles sont sûrement plus affamées [...]. Elles ont froid. Elles ont de la misère à s'alimenter au sol. C'est le bon moment. On voit venir Noël [...], on aimerait ça avoir terminé pour Noël, confie-t-il.

Dans les derniers jours, dif‐ férents points d’alimentati­on ont été installés à des en‐ droits stratégiqu­es à proximi‐ té du troupeau, ajoute l’UPA dans son communiqué.

Certains outils de sur‐ veillance, qui permettent de constater avec succès l’intro‐ duction des nouvelles habi‐ tudes des animaux, ont aussi été mis en place. Graduelle‐ ment, clôtures et autres appa‐ reils permettant leur rapatrie‐ ment ont été déployés sur le terrain, laissant le temps aux vaches d’apprivoise­r chaque jour le nouvel équipement, peut-on lire également.

Avec les informatio­ns de Coralie Laplante

au Royaume-Uni et dans les Amériques.

Robin Willey explique que cette congrégati­on est exclu‐ sive et qu'elle a une doctrine de séparation. C’est une des raisons pour lesquelles elles ont leurs propres entreprise­s : leurs familles sont séparées des communauté­s dans les‐ quelles elles vivent sur une base quotidienn­e , dit-il.

Robin Willey précise que cette église a fait campagne contre le mariage gai en 2005 par le biais de lettres ano‐ nymes et de publicités.

Il rappelle que le mouve‐ ment dominant, chez les évangéliqu­es, est maintenant favorable à une plus grande acceptatio­n des personnes de la communauté LGBT. En même temps, dit-il, des groupes chrétiens plus conservate­urs restent hos‐ tiles à cette communauté. Il est d’ailleurs surpris que ces écoles aient amené leurs élèves dans un endroit comme le Musée canadien pour les droits de la per‐ sonne.

Quand elles y vont, si elles veulent perpétuer cette sorte de stricte compréhens­ion du monde, elles veulent s'assurer que leurs membres ne seront pas exposés à des idées qui peuvent aller à l'encontre de leurs perspectiv­es, précise le sociologue.

En réponse aux questions de CBC/Radio-Canada, un porte-parole de OneSchool Global a dit regretter que des personnes ou des groupes aient pu se sentir offensés.

L’école a tiré les leçons de cet incident, qu’elle regrette.

Nos enseignant­s et nos élèves respectent nos valeurs fondamenta­les qui com‐ prennent la compassion, la gentilless­e, le respect de toutes les personnes, écrit le porte-parole.

Une plaie encore à vif

Au moment où elles de‐ mandaient que les docu‐ ments ne soient pas rendus publics, les écoles Sterling ont fait valoir que leur objectif était de protéger la vie privée des enfants qui seraient tou‐ chés par la divulgatio­n des in‐ formations. Cette divulgatio­n, selon l’école, pourrait per‐ mettre de révéler des infor‐ mations sur les dossiers sco‐ laires des élèves, qui sont pro‐ tégés par la loi.

L’organisme Egale Canada, qui milite pour une meilleure inclusion des personnes LGBT dans la société canadienne, s’est dit choqué d’apprendre que des élèves avaient été pri‐ vés d'éléments d’une éduca‐ tion inclusive pendant leur vi‐ site au musée.

Entre 2015 et 2017, il était possible de demander au Mu‐ sée des visites guidées qui censuraien­t certaines des ex‐ positions qu’on y trouve.

La directrice générale d’Egale Canada, Helen Kenne‐ dy, dit être encore sous le choc après ces révélation­s et pense qu’il faut en faire plus pour réparer les torts. La plaie est encore à vif, franchemen­t, dit-elle en entrevue avec CBC/Radio-Canada depuis son bureau à Toronto.

Les écoles arguments des

Pendant la bataille judi‐ ciaire, les deux écoles Sterling se sont appuyées sur une dé‐ claration sous serment de Lu‐ cas Bedell. Ce directeur de l’éducation de OneSchool Glo‐ bal y explique pourquoi, selon lui, les documents compor‐ tant les noms des écoles ne devaient pas être dévoilés.

Selon lui, l'OneSchool Glo‐ bal offre déjà un appui éduca‐ tif aux deux écoles Sterling. Dans sa déclaratio­n sous ser‐ ment, il dit craindre l'impact d’une couverture médiatique négative sur les relations des écoles avec les élèves et le personnel actuel. Il dit que les écoles pourraient par la suite avoir du mal à recruter du personnel, à recruter des élèves et à obtenir des dons. Ces écoles exigent des droits de scolarité et obtiennent un financemen­t de l’État calculé selon le nombre d’élèves.

La Corporatio­n a récem‐ ment perdu une personne clé nouvelleme­nt embauchée en raison de fausses nouvelles dans les médias qui ne sont pas liées aux procédures en cours. Je pense que si ces dos‐ siers sont rendus publics, et que les noms des tierces par‐ ties sont connus des médias, il est fort probable que cela aura un impact sur la capacité des tierces parties à embau‐ cher et à retenir du personnel, écrit Lucas Bedell dans une déclaratio­n sous serment da‐ tée de février 2021.

Selon les avocats des écoles Sterling, la couverture médiatique négative sur les fusillades dans les écoles aux États-Unis a mené, là-bas, à une perte de revenus liée à la diminution des inscriptio­ns. Il est probable, selon eux, qu’il en serait de même pour les écoles Sterling si les dossiers étaient rendus publics. Cet impact pourrait, ont-ils argué, durer plusieurs années.

Il est raisonnabl­e de pen‐ ser que ce phénomène ne se limite pas aux fusillades en milieu scolaire et que la cou‐ verture négative des médias en général aura un impact sur les inscriptio­ns, a écrit Gerald D. Chipeur, un avocat de Cal‐ gary de la firme Miller Thomp‐ son LLP, dans une déclaratio­n visant à empêcher le MCDP de fournir ces documents. Cet argument a été répété dans la déclaratio­n sous serment de Lucas Bedell soumise à la Cour fédérale.

La juge Catherine Kane a rejeté cet argument parce que les écoles n’ont pas réussi à établir qu’elles subiraient des préjudices si les documents étaient rendus publics. Les demandeurs ont complète‐ ment échoué à démontrer les effets possibles d’une couver‐ ture médiatique, écrit-elle.

Dans sa décision, la juge a statué que la Cour n’avait pas de raison de cacher plus d’in‐ formation que le strict néces‐ saire.

Ce n’est pas logique et c’est contraire à l’esprit de la loi de permettre, comme les de‐ mandeurs semblent le vou‐ loir, que la Cour protège des informatio­ns que les deman‐ deurs ne veulent pas voir ren‐ dues publiques… Les ques‐ tions concernant les relations publiques n’ont pas besoin d’être soumises à la Cour.

Ken Rubin est un cher‐ cheur spécialisé dans les en‐ quêtes d’intérêt public et un expert en accès à l’informa‐ tion. Selon lui, cette décision de la Cour fédérale consolide le fait que l’embarras public ne permet pas de faire exception sous une loi d’accès à l’infor‐ mation.

D’après lui, des tierces par‐ ties concernées par une de‐ mande d’accès à l’informatio­n veulent souvent que cet accès soit refusé, si les documents demandés contiennen­t des informatio­ns commercial­es.

Ce qui est problémati­que avec les lois sur l’accès à l’in‐ formation au Canada, dit-il, c’est que ce sont avant tout des lois sur le secret. Par exemple, elles donnent aux entités commercial­es une trop grande latitude pour que leurs informatio­ns soient exemptées, et elles per‐ mettent en plus qu’elles soient avisées et puissent ajouter leurs propres argu‐ ments en faveur de cette exemption, lors d’une de‐ mande d’accès les concer‐ nant.

L’avocat de CBC/Radio-Ca‐ nada qui a représenté le diffu‐ seur public devant la Cour fé‐ dérale, Sean Moreman, est d’accord avec ce constat. Il est regrettabl­e qu’une tierce par‐ tie comme Sterling puisse pré‐ senter un argument aussi faible et quand même être ca‐ pable de retarder de quelques années la publicatio­n d’infor‐ mations importante­s, dit-il.

Reconnaîtr­e ses torts

De son côté, Egale Canada demande au MCDP de mettre en place une exposition sur son propre fiasco quant à la protection des droits de la personne.

Quand un musée de cette importance traite des ques‐ tions concernant les droits de la personne, mais viole lui aussi les droits dont il parle dans ses exposition­s, c’est une histoire qui mérite d’être racontée, affirme Helen Ken‐ nedy.

Elle ajoute que le Musée s’est excusé pour avoir accep‐ té de censurer du contenu lors de visites guidées sco‐ laires et a tenu des consulta‐ tions avec les groupes LGBT, mais que à ses yeux, cela ne suffit pas à réparer les torts.

De son côté, Riva Harrison rappelle que le MCDP parle avec ses visiteurs des contro‐ verses qui ont parsemé son histoire jusqu’ici. Il aborde aussi la façon dont il tire les le‐ çons de ces situations, qui lui ont permis de s'améliorer au fur et à mesure qu’il dévelop‐ pait le contenu abordant les questions 2LGBTQIA+.

Reconnaîtr­e ce parcours permet de rebâtir la confiance. Nous y travaillon­s de plusieurs façons, dit-elle. Le Musée a embauché plus de gens venant de la diversité à tous les niveaux, et le person‐ nel continue de guider le Mu‐ sée par le biais du comité pour la diversité et l’inclusion.

Riva Harrison ajoute que le Musée travaille en ce moment à la création de nouveau contenu au sujet des per‐ sonnes bispiritue­lles. En colla‐ boration avec le Fonds Purge LGBT, le Musée travaille aussi à une importante exposition portant sur la façon dont le gouverneme­nt du Canada a persécuté et discriminé ses employés LGBT.

Dans sa décision, la juge Catherine Kane a ordonné que les écoles Sterling paient les frais juridiques du MCDP et de CBC/Radio-Canada.

Parmi les écoles ayant de‐ mandé que leur visite au Mu‐ sée comporte de la censure, OneSchool Global est la seule qui a répondu aux demandes d’entrevues de CBC/Radio-Ca‐ nada.

Avec des informatio­ns d'Austin Grabish

déroulemen­t de la matinée du 19 juin 2018 selon le point de vue d’E.M. et la honte et la culpabilit­é qu’elle a exprimés à sa mère, une amie et ensuite à un enquêteur de la police.

On y lit qu’un homme, pré‐ senté comme le Joueur #1, au‐ rait amené E.M. à sa chambre d’hôtel après l’avoir rencontré pour la première fois dans un bar de London. Il aurait en‐ suite envoyé des messages textes aux autres joueurs pour qu’ils viennent le re‐ joindre dans la chambre où aurait eu lieu l’agression pré‐ sumée.

Il aurait aussi filmé deux vidéos de E.M. dans la chambre d’hôtel en lui de‐ mandant si elle allait bien. Dans une vidéo, elle s’essuie‐ rait les yeux et mâcherait ses mots. E.M. aurait dit aux poli‐ ciers qu’elle croit que la vidéo a été filmée à la fin de la soi‐ rée et qu’elle n’en avait aucun souvenir.

Les deux vidéos faits par le Joueur #1 auraient été créés, selon E.M. pour éviter qu’elle ne se rende à la police, écrit le sergent David Younan de la police de London qui a prépa‐ ré la requête. Le Joueur #1 lui a même demandé si elle vou‐ lait aller voir les policiers… et lui a demandé d’arranger les choses avec la police.

La mère d’E.M. aurait ap‐ pelé le service de police de London après avoir trouvé sa fille pleurant dans la douche assise, serrant ses genoux et se balançant d'avant en ar‐ rière, après son retour de l'hô‐ tel.

Son mari aurait contacté Hockey Canada, selon le do‐ cument de cour. Il aurait parlé avec quelqu’un de l’organisa‐ tion (un nom qui a été suppri‐ mé du document) et aurait fourni une photo du Joueur #1.

Le début de la soirée

Dans une rencontre de deux heures avec la police de London en 2018, E.M. ex‐ plique qu’elle se serait rendue au Jack’s Bar à London avec un ami et qu’elle y aurait ren‐ contré le Joueur #1. Elle igno‐ rait alors qu’il était un joueur de hockey et membre de l’équipe nationale junior et ajoute qu’au départ, il ne lui aurait pas donné son vrai nom.

L’équipe était en ville pour un tournoi de golf de la fon‐ dation de Hockey Canada.

E.M. affirme avoir bu deux coolers avant d’arriver au bar et se rappelle avoir consommé huit Jagerbomb shots, une vodka soda et une bière. Elle dit qu’elle était ivre et qu’elle est tombée dans la salle de bain.

E.M. a dit qu'à chaque fois qu’elle devait aller à la salle de bain, quelqu’un l’escortait, ce qui, avec le recul, lui semblait étrange. Elle croit que le Joueur #1 ne voulait pas la quitter des yeux.

Lors de la rencontre avec les policiers, E.M. dit se souve‐ nir de la présence d’un homme plus âgé qui payait des tournées au groupe et qui lui a versé un Jagerbomb dans la bouche. L’homme vantait le Joueur #1 et lui au‐ rait demandé de prendre soin de lui.

Dans la chambre d’hôtel

Il est écrit dans le docu‐ ment qu’E.M. et le Joueur #1 sont retournés à la chambre d’hôtel et ont eu une relation sexuelle consentant­e, selon la déclaratio­n de la victime aux policiers et celle du Joueur #1. Mais quand E.M. est revenue de la salle de bain, elle affirme qu’il y avait sept ou huit hommes dans la pièce avec elle.

De son côté, le Joueur #1 affirme avoir texté ses coéqui‐ piers pour qu’ils viennent le rejoindre et décrit E.M. comme flirty.

E.M. affirme à la police qu’on lui a demandé de s’al‐ longer au sol. Les actes sexuels ont été retirés du do‐ cument, mais on peut y lire que le groupe se serait appro‐ ché d’elle et lui aurait giflé les fesses. Elle aurait eu si mal qu’elle leur aurait demandé d’arrêter.

Les hommes auraient dis‐ cuté de bâtons et de balles de golf qui se trouvaient dans la pièce, et E.M. affirme s’être opposé verbalemen­t en di‐ sant non.

Le groupe de jeunes hommes parlait d’elle et au‐ tour d’elle, mais pas avec elle. Le groupe disait des choses comme "tu fais ça et tu fais ça" écrit le sergent Younan.

E.M. a senti que le mot ob‐ jet décrivait bien comment elle s’est sentie cette nuit-là.

Mandat pour accéder à l’hôtel

Le sergent Younan a égale‐ ment demandé à un juge de pouvoir accéder à la chambre de l’hôtel Delta où l’agression alléguée aurait eu lieu. Le ser‐ gent voulait visualiser la scène puisque la présumée victime affirmait que la sortie était bloquée par les hommes.

Les enquêteurs voulaient également avoir accès à trois clés USB qui, selon la police, contenaien­t des messages textes échangés entre les joueurs. Les appareils, selon les documents, ont été remis à la police par l'intermédia­ire des avocats des quatre joueurs.

La dernière demande des policiers était de recevoir les fruits de l'enquête indépen‐ dante menée par le cabinet d'avocats torontois Henein Hutchinson LLP, au nom de son client, Hockey Canada.

D'après un texte de CBC News.

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