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Gatineau, la ville où les loyers sont les plus chers au Québec

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Pour la première fois, il en coûte en moyenne plus de 2000 $ par mois pour louer un logement au Canada, selon des données re‐ cueillies par le site de loge‐ ments locatifs Rentals.ca. Si Gatineau arrive au 21e rang des loyers les plus chers au Canada, elle se re‐ trouve en première place des villes québécoise­s.

En 2022, le loyer moyen au Canada a atteint 2024 $ par mois, selon les données re‐ censées par le site Internet Rentals.ca et analysées par la firme de données Urbanation. Il s'agit d'une augmentati­on de 12,4 % par rapport à 2021.

Au Québec, Gatineau est la ville où le prix moyen pour louer un logement est le plus élevé, devant Montréal, Laval et Québec.

Pour le coordonnat­eur de l'organisme Logemen'occupe, François Roy, ce bilan vient confirmer ce qu'on voit de‐ puis des années sur le terrain.

On déclare année après année que Gatineau est la ville du Québec où les loyers sont les plus élevés. Malheu‐ reusement c'est la réalité de plein de locataires à faibles et modestes revenus qui n'ar‐ rivent pas à joindre les deux bouts, soutient-il.

M. Roy craint que la situa‐ tion atteigne un point de nonretour, car selon lui, il y a un manque de volonté politique pour trouver la solution à ce problème.

On a de beaux discours, mais pratiqueme­nt, il n’y a rien qui se concrétise sur le terrain.

François Roy, coordonna‐ teurs de Logemen'occupe

Il se développe tout au plus, moins de 1000 unités de logement social et commu‐ nautaire au Québec, alors que seulement à Gatineau, ça nous prendrait 1000 unités pour commencer à s’attaquer à la crise du logement, estime François Roy.

La constructi­on de loge‐ ments locatifs bat son plein dans certains secteurs de Ga‐ tineau, dont dans le quartier du Plateau, notamment dans la portion située dans le dis‐ trict de Mitigomijo­kan.

La conseillèr­e municipale de ce district, Anik Des Marais, croit qu'il faut forcer la main des promoteurs pour assurer la constructi­on de logements abordables.

Ce qui m’inquiète un peu, c'est qu’il y a des lobbyistes qui ont une oreille plus atten‐ tive au bureau de la mairie. Les promoteurs parlent fort. Ils sont contre les règlements d’inclusion et ils sont contre une taxe au développem­ent, par exemple, explique Mme Des Marais.

Dans une déclaratio­n écrite, le président du conseil municipal et conseiller du dis‐ trict du Versant, Daniel Cham‐ pagne rappelle les travaux du Comité-Choc se poursuiven­t tant avec les membres du mi‐ lieu communauta­ire qu’avec le secteur privé afin que l’on puisse dénouer des noeuds importants.

Notre constat confirme malheureus­ement que les dernières années n’ont pas donné les résultats escomp‐ tés quant à l’aménagemen­t de logements sociaux et abor‐ dables sur le territoire de la ville.

Daniel Champagne, pré‐ sident du conseil municipal

Nous sommes déterminés, le conseil municipal ainsi que notre administra­tion, à agir différemme­nt afin de pallier au manque à gagner de loge‐ ment. Nous reviendron­s rapi‐ dement en 2023 avec une stratégie d’inclusion qui favo‐ rise l’approche collaborat­ive au lieu d’adopter l’approche coercitive qui, preuve à l’ap‐ pui, ne donne pas les résul‐ tats escomptés. Voilà le sou‐ hait exprimé par 90 % des membres de la Commission du développem­ent du terri‐ toire et de l’habitation. Le lo‐ gement, ça ne doit pas être un engagement découlant d’un programme politique, c’est un engagement de faire mieux envers notre popula‐ tion la plus vulnérable, a-t-il insisté.

De son côté, François Roy croit que des investisse­ments publics sont nécessaire­s. Ce n'est pas vrai que le marché privé va être en mesure d'as‐ surer le droit au logement des ménages à faible et modeste revenu. C'est impossible, dit-il.

Ottawa au 15e rang au Canada

De l'autre côté de la rivière des Outaouais, Ottawa se classe au 15e rang des villes canadienne­s les plus chères pour louer un logement. Ailleurs au pays, ce sont les villes de Vancouver, de Toron‐ to et de Burnaby qui oc‐ cupent les trois premiers rangs de ce palmarès.

Dans la capitale fédérale, la location d'un logement d’une chambre coûte 1939 $ par mois. Cela équivaut à une augmentati­on de 18 % par rapport à l’année précédente. Pour un logement de deux chambres, le loyer augmente à 2300 $ par mois, soit 14 % de plus qu’en 2021.

Ces données ne sur‐ prennent en rien le président de la division centre d'Ottawa de l’organisme ACORN, Ed‐ ward Roué.

Dans plusieurs cas, sou‐ tient-il, les membres de son organisme finissent par payer plus de 50 % de leurs revenus

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