La pandémie, responsable de la diminution des GES au Québec
Les répercussions de la pandémie de COVID-19 ont eu comme effet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec, indique un rapport rendu public mercredi par le gou‐ vernement.
Le bilan net des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec en 2020 s’établis‐ sait à 26,6 % sous le niveau de l’année de référence 1990, dé‐ passant de presque 7 points de pourcentage les ambitions du gouvernement. Ce résultat se situe en dessous de la cible de réduction de 20 % fixée par le gouvernement pour cette année-là, mentionne le document.
Le Rapport sur l’atteinte de la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Québec pour l’an‐ née 2020 établit le bilan net des émissions de GES de la province à 62,6 millions de tonnes en équivalent CO2 (Mt éq. CO2), ce qui repré‐ sente une forte baisse en 30 ans, si on compare à 1990 ou les émissions ont atteint 84,7 Mt éq.
Pour évaluer l’atteinte de la cible, le gouvernement sti‐ pule avoir pris en considéra‐ tion les données issues de deux documents straté‐ giques, soit L’Inventaire qué‐ bécois des émissions de gaz à effet de serre en 2020 et leur évolution depuis 1990 et le Rapport sur les flux nets des échanges de droits d’émission de gaz à effet de serre entre le Québec et la Californie pour la période 2013-2020.
Le rapport note également qu’entre 2019 et 2020, les émissions de GES ont chuté de 10,5 % jusqu’à s’établir à 13,2 % sous le niveau de réfé‐ rence de 1990. À cela, Québec ajoute 13,4 % de réduction grâce au marché du carbone
Québec-Californie, et donc aux droits d'émission achetés par les émetteurs québécois sur le marché californien. No‐ tons que c'est en combinant les deux pourcentages qu'on arrive à 26,6 %.
En conférence de presse, le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les chan‐ gements climatiques du Qué‐ bec, Benoit Charette, a expli‐ qué que dès 2009, les gouver‐ nements ont tenu pour ac‐ quis que le marché du car‐ bone serait un outil impor‐ tant afin d'atteindre les cibles jugées ambitieuses.
Sans ce marché du car‐ bone, la cible n’aurait certai‐ nement pas été de 20 %, mais sans doute bien moindre, a-til précisé, ajoutant que le mar‐ ché du carbone a sa perti‐ nence et qu'il produit, selon lui, des résultats jugés impor‐ tants.
Oui, ces chiffres nous per‐ mettent de dire qu’on a large‐ ment atteint la cible, mais en même temps, on ne se met pas la tête dans le sable. On est bien conscient qu’il y a un effet pandémie.
Benoit Charette, ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Le ministre a confirmé que l'amélioration du bilan clima‐ tique de la province est vi‐ sible, entre autres, dans les secteurs des transports, des industries et du chauffage ré‐ sidentiel, commercial et insti‐ tutionnel, et qu'elle est en partie attribuable aux réper‐ cussions de la pandémie de COVID-19 sur l’économie.
Outre les conséquences de la pandémie qui ont fait tour‐ ner l’économie au ralenti, le ministre explique ces résul‐ tats par plusieurs autres fac‐ teurs, notamment l’impact des mesures de lutte contre les changements climatiques.
La pandémie y est certai‐ nement pour quelque chose, mais il faut comprendre aussi que les mesures mises en place commencent à produire leurs effets, a déclaré M. Cha‐ rette.
Québec s’est fixé une cible de réduction des émissions de GES à hauteur de 37,5 % d’ici 2030. M. Charette a admis que les objectifs du gouverne‐ ment en la matière étaient ambitieux. La marche de‐ meure haute, a-t-il reconnu. Il s'est toutefois dit optimiste en constatant l’impact des mesures qui ont été adop‐ tées.
Rien qu’avec les quatre rè‐ glements adoptés sur le ma‐ zout, le diesel , les autobus scolaires et le gaz naturel re‐ nouvelés, on a un potentiel de réduction de trois méga‐ tonnes de GES d’ici 2030, a af‐ firmé le ministre. Ça va nous aider à atteindre les cibles.
Le travail à effectuer n'a pas diminué, dit le PLQ
La porte-parole de l'oppo‐ sition officielle en matière d'environnement et de lutte contre les changements cli‐ matiques a réagi à cette an‐ nonce du gouvernement en affirmant que la diminution des GES était temporaire.
Désirée McGraw affirme que cette amélioration, constatée cette année sur le plan des réductions d'émis‐ sions, découle largement de la réduction de l'activité écono‐ mique causée par la pandé‐