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Des « postes de police » chinois seraient un moyen d’intimidati­on, selon des experts

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Depuis les allégation­s de la présence de cinq « postes de police » chinois clandes‐ tins installés au Canada, dont un dans le Grand Van‐ couver, des experts es‐ timent que la portée des services du renseignem­ent chinois est plus importante qu’on le pense.

Il y a quelques semaines, la Gendarmeri­e royale du Cana‐ da (GRC) s’est rendue à la So‐ ciété d’amitié de Wenzhou à Richmond. La GRC explique que son enquête est liée aux présumés postes de police chinois. Cette visite survient après la publicatio­n d’un rap‐ port d’un groupe de défense des droits de la personne Sa‐ feguard Defenders.

Safeguard Defenders croit que ces bureaux servent à convaincre des ressortiss­ants chinois soupçonnés de fraude de rentrer au pays pour être traduits en justice.

Ce n’est pas une surprise pour l’avocate en immigra‐ tion, Warda Shazadi Meighen. D'anciens fonctionna­ires de l'État chinois qui ont été accu‐ sés de pots-de-vin ou de cor‐ ruption après un changement de garde nous ont parlé de ces postes aussi tôt qu'en 2017, raconte l’avocate.

D’après Me Meighen, cer‐ tains de ces anciens fonction‐ naires reçoivent même des messages de menace par l’en‐ tremise d’une applicatio­n chi‐ noise qui se nomme WeChat. Pour elle, comme pour Michel Juneau-Katsuya, un ancien agent du Service canadien du renseignem­ent de sécurité (SCRS), ces présumés postes de police sont un moyen d'in‐ timidation.

Michel Juneau-Katsuya ex‐ plique que le SCRS surveille depuis des décennies l'ingé‐ rence en provenance du gou‐ vernement chinois, mais que le problème est que le sys‐ tème de justice canadien n’offre pas les outils néces‐ saires pour agir.

Pour M. Juneau-Katsuya, les présumés postes de police servent notamment à contrô‐ ler les Sino-Canadiens. Selon l'expert en sécurité nationale, les tactiques d’intimidati­on peuvent prendre plusieurs formes, comme prendre des photos, suivre une personne, et lancer des rumeurs sur les médias sociaux.

Yiping Li croit avoir été vic‐ time d’intimidati­on de la part du gouverneme­nt chinois parce qu’il a milité pour les droits des minorités en Chine. Il a quitté Hong Kong comme réfugié en 1997 et a vécu pen‐ dant 20 ans à Vancouver.

Ils ont publié mon adresse personnell­e, mon numéro de téléphone et celui de ma mère et ont demandé à tout le monde de me téléphoner, ajoute Yiping Li qui croit tou‐ jours être dans la mire du gouverneme­nt de Xi Jinping.

Avec les informatio­ns de Christina Jung

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