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Internet haute vitesse : les maires de Papineau apostrophe­nt le gouverneme­nt Legault

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Les maires de la MRC de Pa‐ pineau demandent au gou‐ vernement du Québec de respecter son engagement d’offrir un service internet haute vitesse abordable et performant, par le biais d’un réseau de fibre op‐ tique accessible à tous les foyers situés sur leur terri‐ toire, et ce, dès que pos‐ sible.

Rappelons que le gouver‐ nement provincial avait an‐ noncé, en mars 2021, un dé‐ ploiement du service internet haute vitesse à travers le Qué‐ bec pour septembre 2022. Mais près de trois mois après cette échéance, force est de constater que la promesse n’est toujours pas tenue en Outaouais.

C’est un dossier priori‐ taire. [...] Tout le monde nous parle de l’internet haute vi‐ tesse, tout le monde veut l’avoir. [...] On est en 2023 et à mon avis, l’internet, c’est un service essentiel.

Benoit Lauzon, préfet de la MRC de Papineau

Sur la carte interactiv­e mise en place par la province, plusieurs secteurs de la région affichent encore projet en cours. Si pour beaucoup de municipali­tés, le nombre de foyers desservis approche ou dépasse les 80 %, d’autres sont moins bien loties.

Des municipali­tés très mal desservies

C’est notamment le cas de la Municipali­té de Lac-desPlages où seulement 6,33 % des foyers sont desservis, sur 758 foyers admissible­s, de celle de Saint-Émile-de-Suf‐ folk, avec 20,56 % de foyers desservis sur 496 foyers ad‐ missibles et de celle de Na‐ mur, avec 19,76 % de foyers desservis, sur 425 foyers ad‐ missibles.

On parle présenteme­nt d’à peu près 1100 résidents qui seraient branchés présente‐ ment, ce qui est minime. [...]

Et ce qu’Explornet nous dit, [c'est qu'ils] espèrent avoir terminé la constructi­on de la fibre pour le début de l’été 2023 [...]. Après ça, il va rester tout le travail de connexion. On a l’impression qu’il va y avoir une année de retard, regrette Benoit Lau‐ zon, préfet de la MRC de Papi‐ neau, en entrevue à ICI Otta‐ wa-Gatineau.

La nouvelle option tempo‐ raire offerte aux citoyens de Papineau par le gouverne‐ ment, soit l’accès au service par voie satellitai­re Starlink moyennant certaines com‐ pensations, ne convient pas partout rappellent les maires de Papineau, par voie de com‐ muniqué, mercredi soir.

Ce service n’est pas offert sur l’ensemble du territoire et certains délais sont très longs avant de l’obtenir. En fait, dans certains cas, Starlink n’est plus accessible, car les autres fournisseu­rs devraient offrir le service prochaine‐ ment. Cependant, les dates ne sont pas dévoilées.

Certains citoyens se re‐ trouvent donc sans internet haute vitesse, et ce, pour une période indétermin­ée.

Extrait du communiqué de presse de la MRC de Papineau

Les maires de Papineau constatent ainsi que le gou‐ vernement du Québec n’a pas atteint la cible qu’il s’était fixée, à savoir de rendre ac‐ cessible un réseau de fibre optique, et par le fait même, un service internet haute vi‐ tesse à tous les foyers situés sur le territoire de la MRC de Papineau, au plus tard, le 30 septembre 2022, dé‐ noncent les élus.

Respecter son engage‐ ment

Ils demandent au gouver‐ nement de respecter son en‐ gagement et d’offrir de nou‐ veau aux citoyens de la MRC de Papineau d’opter pour les services de Starlink, selon les mêmes conditions

de ce qui était offert au cours des derniers mois en atten‐ dant le déploiemen­t du ser‐ vice par les fournisseu­rs dési‐ gnés.

On sait que le Québec et la MRC de Papineau, ce sont de grands territoire­s, puis que pour brancher tout le monde, il y a beaucoup de travail à réaliser. Mais c’était un enga‐ gement et je pense que les ci‐ toyens s’attendaien­t à avoir ça beaucoup plus rapide‐ ment. On sait qu’avec le télé‐ travail, c’est pratiqueme­nt es‐ sentiel d’avoir ça. On est une MRC qui est très mal desser‐ vie par rapport à ça, souligne M. Lauzon.

Les maires réclament éga‐ lement que la province four‐ nisse aux citoyens des infor‐ mations complètes et à jour sur l’évolution du déploie‐ ment du réseau de fibre op‐ tique sur le territoire de la MRC de Papineau et qu’il soit possible pour tous les ci‐ toyens de contacter le gou‐ vernement et les fournisseu­rs de services pour obtenir des informatio­ns et des réponses à leurs questions.

Une résolution a été adop‐ tée, cette semaine, afin de de‐ mander une rencontre avec le député Gilles Bélanger, ad‐ joint parlementa­ire du mi‐ nistre des Finances, volet In‐ ternet haute vitesse et projets spéciaux de connectivi­té, pour avoir des réponses à nos questions, pourquoi c’est si long et est-ce que le gouver‐ nement va être capable de mettre la pression sur l’entre‐ prise privée pour venir à bout de brancher tout le monde le plus rapidement possible, ex‐ plique le préfet de la MRC de Papineau.

Avec les informatio­ns de Stéphane Leclerc

cation dans le secteur anglo‐ phone.

À son avis, le programme qu’il met en place dans les écoles anglophone­s permet‐ tra à la fois aux anglophone­s d’être bilingues et suffisam‐ ment qualifiés pour des em‐ plois dans le secteur public, et aux francophon­es d’avoir de meilleurs services dans leur langue.

Il reconnaît tout de fois que cela ne se fera pas du jour au lendemain.

Tensions linguistiq­ues : le blâme aux libéraux

Blaine Higgs reconnaît qu’il existe des tensions linguis‐ tiques et qu’il est la cible de critiques sévères de la part des francophon­es.

Pourtant, ce sont les libé‐ raux qu’il tient responsabl­es de cette situation. Le Parti li‐ béral pense essentiell­ement que c’est un avantage pour lui de maintenir un certain ni‐ veau de tension, dit Blaine Higgs.

Je pense que c’est regret‐ table. Et je voudrais que ça disparaiss­e. Nous avons peutêtre une division culturelle, et une communauté qui est plus vibrante que l’autre. Mais nous ne devrions pas avoir une cassure politique.

Il reconnaît par ailleurs que sa décision d’accueillir les anciens députés de l’Alliance des gens du Nouveau-Bruns‐ wick, Kris Austin et Michelle Conroy, au sein du Parti pro‐ gressiste-conservate­ur est mal passée chez les franco‐ phones. C’est vrai, dit-il. Je ne sais pas ce que je peux y faire.

Nous n’avons pas besoin d’un autre parti dédié à la divi‐ sion. Je peux vous garantir qu’ils [Kris Austin et Michelle Conroy] croient, comme nous, en une province bi‐ lingue et qu’ils veulent que tout le monde apprenne les deux langues. Ils ont toujours maintenu qu’ils veulent de l’équité dans la manière de le faire, avance le premier mi‐ nistre.

Il laisse entendre que ne sera peut-être qu’après son départ que les gens compren‐ dront réellement ses inten‐ tions en matière de langues officielle­s.

L’avenir politique de Blaine Higgs

Après avoir laissé entendre plus tôt cette année qu’il fe‐ rait le point sur son avenir po‐ litique en janvier, Blaine Higgs dit qu’il a plutôt été mal com‐ pris. Il n’y aura pas nécessaire‐ ment de grande révélation, je vais sûrement parler [de mon avenir], mais aussi des objec‐ tifs que je me fixe, explique-til.

Quant à savoir ce qu’il lui reste à accomplir à la tête de la province, il évoque les soins de santé et les relations avec les autochtone­s, deux im‐ menses chantiers.

Verrait-il en Kris Austin son successeur?

Ultimement, ce sera à Kris et aux gens qui l’entourent de décider, dit Blaine Higgs. Il ajoute qu’il souhaite que les gens soient assez ouverts d’esprit, et qu’ils ne rejettent pas d’emblée des personnes qui ont des opinions diffé‐ rentes.

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