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Les services d’urgence en N.-É. « poussés à leur limite », admet la ministre

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Un nouveau rapport sur l'état des services d'ur‐ gence en Nouvelle-Écosse brosse un portrait désas‐ treux de la situation dans les hopitaux.

Il rapporte des fermetures imprévues, des longs délais d'attente pour le décharge‐ ment des ambulances, de longues attentes pour les soins et des patients qui partent sans être vus.

Le rapport annuel montre que le nombre d'heures de fermeture inattendue des salles d'urgence a doublé de‐ puis l'année dernière.

De nouveaux chiffres pu‐ bliés par le ministère de la Santé montrent que les ur‐ gences ont connu des ferme‐ tures imprévues pendant 31 697 heures, ou l'équivalent de 1320 jours entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022.

Une augmentati­on par rapport aux 15 056 heures, ou 627 jours, l'année précédente.

On y apprend aussi que les fermetures imprévues sont habituelle­ment causées par l'indisponib­ilité du personnel des services d'urgence, no‐ tamment des médecins, des infirmière­s ou des ambulan‐ ciers paramédica­ux.

Le rapport montre ce que nos profession­nels de la santé et de nombreux Néo-Écossais savent déjà : nos services d'urgence sont poussés à leur limite!

Michelle Thompson, mi‐ nistre de la Santé en Nou‐ velle-Écosse

Dix-neuf hôpitaux commu‐ nautaires ont connu des fer‐ metures inattendue­s au cours de la période de référence.

L'hôpital Eastern Shore Memorial a été le plus touché, Il a été ouvert seulement 30 % de ses heures prévues. L'hôpi‐ tal Musquodobo­it Valley Me‐ morial suit de près, ouvert pendant seulement 35 % des heures prévues, et l'hôpital Victoria County Memorial était ouvert à peine plus de la moitié du temps prévu.

Dans toute la province, les services d'urgence ont été ou‐ verts pendant 89 % de leurs heures prévues, contre 94 % en 2020-2021.

La ministre de la Santé, Mi‐ chelle Thompson, explique que la période couverte par le nouveau rapport reflète une grande partie de la vague Omicron de COVID-19, qui a infecté des milliers de NéoÉcossai­s à la fin de 2021 et au début de 2022.

Les exigences d'isolement à l'époque signifiaie­nt que le personnel hospitalie­r n'était pas en mesure se présenter au travail lorsqu'ils étaient malades ou avaient des contacts étroits avec des gens malades.

La ministre reconnaît les pressions auxquelles le sys‐ tème est confronté.

Nous ne voulons pas qu'un Néo-Écossais réflé‐ chisse à deux fois avant de demander des soins, c'est pourquoi nous travaillon­s chaque jour pour résoudre les problèmes, dit Michelle Thompson.

Le gouverneme­nt vaille sur des solutions tra‐

Le gouverneme­nt prévoit des agrandisse­ments d'hôpi‐ taux qui comprennen­t des salles d'urgence nouvelles et améliorées et plus de 400 nouveaux lits.

La province s'efforce aussi d'encourager les médecins formés à l'étranger à exercer dans la province.

Elle guaranti des emplois aux infirmière­s diplômées, en‐ voie des cliniques mobiles dans les communauté­s confrontée­s aux plus grandes pressions et mise sur les soins virtuels.

La ministre Thompson est persuadée que le rapport de l'année prochaine va montrer certaines améliorati­ons.

Temps d'attente aux ur‐ gences

Les Néo-Écossais ont connu des temps d'attente importants dans les services d'urgence, que ce soit à leur arrivée en ambulance ou après le triage.

Les temps de décharge‐ ment des ambulances étaient les plus élevés à l'Infirmerie d'Halifax, où les ambulancie­rs paramédica­ux et les patients devaient attendre en moyenne plus de deux heures pour être transférés aux soins de l'hôpital.

Le temps moyen de dé‐ chargement des ambulances dans la province était de 33,1 minutes.

Une fois que les patients étaient aux urgences et avaient passé par le triage, ils faisaient toujours face à un temps d'attente moyen de deux heures.

Les temps d'attente étaient les plus longs au Centre de santé communau‐ taire du Sacré-Coeur à Chéti‐ camp, où les patients ont at‐ tendu en moyenne 6,17 heures. L'Hôpital régional du Cap-Breton affichait le deuxième temps d'attente moyen le plus long, à 4,68 heures.

Pour la première fois, le rapport a suivi le nombre de patients qui ont quitté la salle d'urgence sans être vus.

En 2021-2022, 8 % des pa‐ tients, soit 43 142 personnes, sont partis avant d'avoir été vus par le personnel. Les gens étaient plus enclins à quitter l'Hôpital régional de la RiveSud, et l'Hôpital régional du Cap-Breton.

La solution : améliorer les soins primaires essen‐ tiels

La Dre Leisha Hawker, pré‐ sidente de l'associatio­n Doc‐ tors Nova Scotia, n'est pas surprise par les conclusion­s du rapport.

Le service des urgences est un peu un fourre-tout ou un filet de sécurité pour de nom‐ breux Néo-Écossais qui ne peuvent pas accéder à des soins par d'autres moyens, explique-t-elle.

Nous devons vraiment nous concentrer sur les soins primaires et les renforcer, car c'est le fondement du sys‐ tème de santé!

À son avis, c'est la seule manière de réduire considéra‐ blement le fardeau des ser‐ vices d'urgence.

Avec les informatio­ns de Frances Willick de CBC

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