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Des promoteurs ont fait des dons lors d’une activité caritative d’un cadre de Winnipeg

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Le nouveau directeur inté‐ rimaire du Service de l’ur‐ banisme, des biens et de l’aménagemen­t de la Ville de Winnipeg a obtenu des milliers de dollars en dons de charité, au début du mois, de la part de promo‐ teurs qui font affaire avec la Ville, soulevant des ques‐ tions sur un potentiel conflit d’intérêts.

Marc Pittet, qui occupait le poste de gestionnai­re dans ce service, est devenu directeur par intérim le 19 décembre, pourvoyant temporaire­ment le poste vacant à la suite du départ à la retraite de l'ancien directeur, John Kiernan.

Le directeur de ce service a le pouvoir d'approuver ou de refuser certains plans et conception­s d'aménagemen­t qui sont présentés à la Ville.

Le 2 décembre, il a pris part à un match de collecte de fonds organisé par Hockey Helps the Homeless, au cours duquel il a récolté 8053 dollars pour financer trois orga‐ nismes locaux d'aide aux sans-abris.

Selon le site web de l'orga‐ nisme (en anglais), M. Pittet a recueilli plus d'argent que toute autre personne de Win‐ nipeg ayant participé à cette collecte de fonds.

Ce même site énumère les sociétés de développem­ent ou les employés associés à ces sociétés comme certains des donateurs de Pittet.

En plus d'autres sociétés immobilièr­es et de dévelop‐ pement de la région de Winni‐ peg, cette liste comprend : Waterside Developmen­t, Landmark Planning, Randall Homes, Rob Scaletta (viceprésid­ent de la société immo‐ bilière Shindico), Robert Reidy (de Taillieu Constructi­on), Jo‐ nathan Freed (président de Freedhome Developmen­ts), Susan Russell (du cabinet de conseil McGowan Russell), Da‐ vid Borger (vice-président de la corporatio­n Ladco) et Keith Merkel (du groupe immobilier Edgecorp).

Selon le code de conduite de la Ville de Winnipeg, aucun employé ne doit accepter de cadeau, de faveur, de com‐ mission, de récompense, d'avantage ou de bénéfice de quelque nature que ce soit de la part d'une personne qui est directemen­t ou indirectem­ent impliquée dans une relation commercial­e quelconque avec la Ville.

Une pratique courante pour les employés, mais pas pour les élus

Marc Pittet mentionne dans une entrevue qu'il ne considérai­t pas son travail de collecte de fonds comme une tentative de chercher à obte‐ nir des faveurs de qui que ce soit.

Je n'y gagne rien, et je ne verrai jamais d'un bon oeil le fait que quelqu'un fasse ou ne fasse pas un don. Ce n'est pas quelque chose qui me vien‐ drait à l'esprit.

Marc Pittet, directeur inté‐ rimaire du Service de l’urba‐ nisme, des biens et de l’amé‐ nagement de la Ville

Beaucoup de ces per‐ sonnes sont des collègues et des amis que je connais de‐ puis des années, il serait donc assez difficile de déterminer qui fait ou ne fait pas affaire avec la Ville dans une si petite ville, indique-t-il.

Le directeur administra­tif de Winnipeg, Michael Jack, a déclaré qu'il était très favo‐ rable à ce que les employés fassent des travaux de bien‐ faisance pour soutenir notre communauté sur leur temps personnel. Il ajoute, dans un communiqué, qu'il était au courant des activités de col‐ lecte de fonds de Marc Pittet. Il a néanmoins indiqué qu'il parlerait avec M. Pittet au su‐ jet de cette collecte de fonds.

De son côté, la présidente du conseil municipal, Devi Sharma, a mentionné qu'elle estime que les employés de la Ville devraient gérer leurs acti‐ vités de collecte de fonds de la même manière que les élus, qui ne sont pas censés sollici‐ ter de l'argent d'une manière qui pourrait être considérée comme un usage inappropri­é de leur fonction.

M. Pittet a affirmé qu'il ré‐ fléchirait désormais à deux fois avant de collecter des fonds de charité pendant qu'il occupe le poste de directeur immobilier par intérim. Il pré‐ cise qu'il ne souhaite pas oc‐ cuper ce poste de manière permanente.

Avec des informatio­ns de Bartley Kives

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