Radio-Canada Info

Des postes de soins infirmiers en manque de personnel dans deux communauté­s manitobain­es

- Alexia Bille

Des membres de la com‐ munauté de Pimicikama­k à 500 kilomètres au nord de Winnipeg s’inquiètent du manque de personnel au poste de soins infirmiers. Pendant les fêtes, le ser‐ vice sera donc réduit.

La Première Nation aussi appelée Cross Lake n’est pas la seule dans cette situation, selon un porte-parole de Ser‐ vices aux Autochtone­s Cana‐ da (SAC). La communauté de Bloodvein est également tou‐ chée par la pénurie de tra‐ vailleurs de santé.

Le ministère s'efforce de maintenir tous les postes de soins infirmiers opérationn­els pendant les vacances, ex‐ plique-t-il.

Selon Services aux Autoch‐ tones Canada, la pénurie de personnel infirmier n’affecte pas seulement les commu‐ nautés autochtone­s éloignées et isolées, mais bien tout le système de soins de santé au pays.

Les SAC doivent prendre la décision difficile de réduire la capacité de certains postes de soins infirmiers dans des communauté­s manitobain­es qui ont accès à d'autres res‐ sources de santé. Cela per‐ mettra à d'autres postes si‐ tués dans des communauté­s plus éloignées et accessible­s par avion de maintenir leurs services de soins.

Dans la Première Nation de Bloodvein, à 280 km au nord de Winnipeg, les services seront limités du 22 au 29 dé‐ cembre. Les patients qui se présentero­nt seront dirigés vers d’autres établissem­ents de santé.

À Pimicikama­k, la situation devrait être critique du 19 dé‐ cembre au 2 janvier. Le poste de soins reste cependant ou‐ vert pour les soins primaires. D’après le porte-parole du mi‐ nistère, en cas de besoin, les patients seront redirigés vers d’autres profession­nels de la santé de la communauté.

Nous n’avons que 3 infir‐ mières en ce moment, nous devrions en avoir 16, explique le chef de la communauté de 8500 habitants, David Monias.

M. Monias raconte que les patients doivent d’abord ap‐ peler pour que le personnel détermine s’ils doivent se rendre ou non au poste de soins infirmiers.

Les infirmière­s sont fati‐ guées, surmenées. Elles ne peuvent pas mener les éva‐ luations médicales correcte‐ ment. Ça met beaucoup de gens en danger.

David Monias, chef de la Première Nation de Cross Lake

Elles travaillen­t 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Elles doivent dormir aussi. J’ai l’im‐ pression qu’ils mettent en place des mesures destinées à échouer, dit le chef.

David Monias estime que le gouverneme­nt ne peut pas attendre que quelqu’un meure avant de prendre de nouvelles mesures pour re‐ médier au manque de per‐ sonnel en santé dans les com‐ munautés autochtone­s.

Les infirmière­s viennent pour un temps et repartent. Le gouverneme­nt devrait nous autoriser à recruter nous-mêmes et à former des gens de notre communauté qui n’ont pas envie de la quit‐ ter, souhaite M. Monias.

CBC a eu accès à une note de service des SAC destinée aux Premières Nations et aux postes de soins infirmiers de la province.

Selon celle-ci, 17 des 21 postes de soins infirmiers de la province sont dotés de seulement deux infirmière­s pendant les vacances ou d'une combinaiso­n de profes‐ sionnels médicaux.

Avec les informatio­ns de Erin Brohman

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada