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La résidence pour aînés Villa des Sapins à SaintFélic­ien fermera ses portes

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Une résidence privée pour aînés de Saint-Félicien, la Villa des Sapins, fermera ses portes dans quelques mois. Le propriétai­re est in‐ capable de payer pour se conformer à l'obligation d'installer des gicleurs. Accusation­s criminelle­s

Le propriétai­re Luc Trem‐ blay a récemment plaidé cou‐ pable à des accusation­s de voies de fait causant des lé‐ sions envers une résidente de la Villa des Sapins, un événe‐ ment qui remonte à juin 2021. Il a obtenu une absolution in‐ conditionn­elle.

Luc Tremblay assure que la résidence était à vendre bien avant l'agression.

Le CIUSSS a refusé de com‐ menter ce cas en particulie­r.

Une trentaine de résidents devront être relocalisé­s. La fermeture est prévue dans neuf mois.

Même si la subvention du gouverneme­nt de Québec vi‐ sant à aider les propriétai­res à se conformer d'ici décembre 2024 vient d'être bonifiée, ce ne sera pas suffisant pour cer‐ taines résidences.

Moi, il y a cinq ans, ça pre‐ nait 385 000 $ pour me gicler. Le gouverneme­nt me disait qu'il me finançait à 80 %. Mais il me donnait 117 000 $, sou‐ tient Luc Tremblay, proprié‐ taire de la Villa des Sapins.

Selon lui, avec l’augmenta‐ tion du prix des matériaux de constructi­on, il en coûte maintenant le double pour se munir de gicleurs. Il se dit dé‐ çu de voir que cet enjeu ne re‐ tient pas l’attention des élus de la région.

La décision, j'oserais dire que c'est le gouverneme­nt qui l'a prise pour moi.

Luc Tremblay, propriétai­re de la Villa des Sapins

Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, au Québec, 437 résidences privées pour aînés ne sont toujours pas munies de gi‐ cleurs, dont 20 au SaguenayLa­c-Saint-Jean.

D'autres ne sont que partiellem­ent équi‐ pées.

Difficile pour les petites résidences

Selon le Regroupeme­nt québécois des résidences pour aînés, au moins 17 rési‐ dences privées ont fermé leurs portes au Saguenay-LacSaint-Jean en seulement un an et demi, soit entre jan‐ vier 2021 et juin 2022, pour différente­s causes.

Les difficulté­s financière­s en font partie, mais aussi les nombreuses exigences à res‐ pecter, selon le président-di‐ recteur général du Regroupe‐ ment, Marc Fortin. Le minis‐ tère demande beaucoup de rapports à cause de la pandé‐ mie. Il y a des RPA qui fai‐ saient 2-3 heures d'adminis‐ tration par semaine et main‐ tenant ils passent presque deux jours pour faire 25 000 rapports, explique-t-il. Depuis janvier 2021, environ 300 rési‐ dences ont fermé leurs portes un peu partout au Québec. Luc Tremblay, de son côté, est désemparé devant les régle‐ mentations qui se multiplien­t, en plus de la pénurie de maind'oeuvre et du manque de re‐ lève. Je suis bien découragé et ça ne me fait pas plaisir de voir partir les gens. C'est ça qui nous fait le plus de peine. Il y a une dame ici qui a 96 ans, elle vit ici depuis 27 ans.

Elle dit : "je pense que je vais me laisser mourir ici. Il ne m'en reste plus longtemps".

Le bâtiment de la Villa des Sapins a été vendu aux Soeurs Augustines de Dolbeau-Mis‐ tassini, selon Luc Tremblay.

Avec les informatio­ns d’Andréanne Larouche

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