Des étudiants albertains en piste pour gagner une compétition d’ingénierie internationale
Des étudiants de l'Universi‐ té de l'Alberta mettent les bouchées doubles pour construire des voitures de course performantes en vue de la plus grande com‐ pétition d’ingénierie étu‐ diante au monde, la For‐ mula SAE, qui aura lieu en mai et en juin prochain au Michigan.
La Society of Automotive Engineers (SAE) est une com‐ pétition internationale entre des universités du monde en‐ tier, qui met en concurrence des conceptions de voitures de course construites à 100 % par des étudiants. Et pour la première fois cette année, ce n'est pas un, mais bien deux véhicules qu'ils doivent construire.
La formule SAE est une compétition internationale annuelle de design où les uni‐ versités du monde entier conçoivent et construisent une voiture de course à partir de zéro, explique Michael Beaudry. L'étudiant de 3e an‐ née en génie mécanique s'est joint au Club Formula Racing de l'Université de l'Alberta.
Une trentaine d'étudiants provenant de différents pro‐ grammes d'études sont dans une course contre la montre.
Au cours de deux courses qui auront lieu en mai et en juin prochain au Michigan, ils devront démontrer que deux bolides, un électrique, l'autre avec un moteur à combus‐ tion, surpassent ceux de leurs compétiteurs en provenance d'autres établissements uni‐ versitaires à travers le monde.
Pour concevoir et optimi‐ ser une voiture de course, vous avez besoin de données pour valider les conceptions et améliorer les perfor‐ mances, explique Michael Beaudry, responsable de l'or‐ dinateur de bord.
L’étudiant en génie méca‐ nique précise que les données sont gérées par un ordinateur de bord pour rendre la voi‐ ture plus aérodynamique et plus économique en carbu‐ rant.
Un moteur performant
Le coeur du projet du véhi‐ cule à combustion est son moteur, explique Michael Beaudry. C'est la première fois que le club conçoit un modèle avec un turbo, précise -t-il.
Les différentes épreuves de la compétition ont comme but d’évaluer les perfor‐ mances mécaniques des voi‐ tures présentées, mais aussi l’ingénierie et le processus de conception.
Le plus grand défi, c'est d'être prêts à temps, ajoute Michael Beaudry.
Pour y arriver, chaque étu‐ diant s'occupe d'un segment de la voiture, du moteur à la suspension, en passant par la transmission et l'aérodyna‐ mique.
Étudiant de 2 année en gé‐ nie mécanique, Jessie Derksen s'occupe de la conception du châssis.
Nous prenons chaque tube de la coque du véhicule individuellement, nous les transformons en pièces sépa‐ rées, dit-il. Ensuite, une entre‐ prise s'occupe du découpage avant de nous les renvoyer. Une grande partie de la conception est déterminée par des règles telles que l'épaisseur de la paroi et la taille du tube, fait-il remar‐ quer.
Jessie Derksen travaille en étroite collaboration avec le reste de l'équipe pour la fabri‐ cation des pièces non dispo‐ nibles sur le marché. Celles-ci doivent être réalisées avec des imprimantes 3D.
D'autres pièces plus com‐ plexes doivent être comman‐ dées chez des commandi‐ taires de l'industrie qui les fa‐ briquent.
Durant la compétition, des juges évaluent la voiture se‐ lon huit épreuves, dont l’en‐ durance, l'efficacité, l’accéléra‐ tion, la présentation de desi‐ gn et le rapport des coûts.
Un Club géré comme une entreprise
Chaque voiture de course coûte environ 50 000 $, pour un budget global de 100 000 $. C'est un montant qui exige une gestion finan‐ cière pointue, dit Nolan Philip‐ pon, étudiant finissant en fi‐ nances, qui a joint le Club pour s'occuper de son volet financier.
Une planification finan‐ cière est nécessaire pour gé‐ rer les besoins du projet, comme l’achat des pièces, les outils de travail et les logiciels , indique-t-il.
Les voitures de course sont assez chères. Nous sommes chanceux d’avoir plus de 50 commanditaires en ce moment, allant de sociétés d'usinage locales à des socié‐ tés internationales de voi‐ tures de course. Il faut donc gérer tout ça, précise Nolan Philippon.
Le concours exige égale‐ ment que les étudiants pré‐ sentent un dossier marketing pour une éventuelle fabrica‐ tion de leur modèle et une commercialisation à grande échelle.
La voiture doit aussi ré‐ pondre à une demande réelle sur le marché.
Après des mois de travail et de développement, les étu‐ diants présenteront leur pro‐ jet au jury pour le défendre et tenter de remporter la com‐ pétition.
Fondée en 1981, la pre‐ mière compétition de For‐ mule SAE s’est tenue à l’Uni‐ versité du Texas aux ÉtatsUnis.
Avec les informations de Charles Delisle