De plus en plus d’Africains viennent vivre en Alberta
Le nombre d’Africains qui s'installent en Alberta constitue une part de plus en plus importante de la population provinciale, se‐ lon le recensement de 2021 publié par Statistique Ca‐ nada.
L'agence précise qu'entre 2016 et 2021, 34 325 personnes en prove‐ nance d’Afrique se sont instal‐ lées en Alberta. Elles étaient 15 695 à s'établir à Calgary et 14 060 à s'installer à Edmon‐ ton.
Parmi ces nouveaux arri‐ vants, 2165 étaient franco‐ phones.
Le Nigéria en tête
Avec 9840 nouveaux arri‐ vants nigérians, ce groupe dé‐ mographique est celui qui compte le plus de migrants des communautés africaines.
Le Nigéria se trouve au troisième rang, après les Phi‐ lippines et l’Inde, dans la liste des principaux pays de nais‐ sance des immigrants qui se sont installés en Alberta entre 2016 et 2021.
Selon Clare Jagunna, direc‐ trice de l’organisme Hands Lif‐ ting Hearts, l'augmentation du nombre de Nigérians qui s'installent en Alberta crée une communauté de soutien qui contribue au succès de leur établissement.
Les données montrent également que 5115 nou‐ veaux arrivants provenaient de l’Érythrée, 3960 de l’Éthio‐ pie, 1960 de Somalie et 1950 de la République d’Afrique du Sud.
Développer une com‐ munauté
À Calgary, l’organisme Cal‐ gary African Community Col‐ lective rassemble les immi‐ grants africains et leur offre du soutien et des services.
Son directeur général, Fa‐ rah Ali, note que de plus en plus de gens se joignent aux événements et rassemble‐ ments du groupe chaque an‐ née. Selon lui, avoir un réseau les aide à faire face aux défis tels que s’adapter à une nou‐ velle vie, le choc culturel du déménagement, le racisme, la hausse du coût de la vie et les problèmes de santé mentale.
Lorsque vous avez des personnes de votre propre communauté qui ont vécu ce que vous êtes sur le point de vivre qui vous guide, vous vous installez plus rapide‐ ment, renchérit Charles Odame Ankrah, membre du conseil d'administration du Calgary African Community Collective.
Il ajoute qu’avec le nombre d'entreprises qui augmente, cela aide les nouveaux arri‐ vants à se sentir plus connec‐ tés à leur pays d’origine.
Maintenant, il y a beau‐ coup de restaurants et de ma‐ gasins africains, alors quand vous venez ici, ça ne vous manque pas comme il y a 30 ans. Les temps changent, et l'on voit maintenant un peu d'Afrique partout où l'on va dans la ville.
Charles Odame Ankrah, Calgary African Community Collective
Beaucoup de succès grâce à leur éducation
Clare Jagunna croit que le haut niveau d’éducation et la maîtrise de l’anglais des mi‐ grants nigérians les aident également à bien s’installer. Elle précise que l'anglais est la langue la plus commune au Nigéria.
Les Nigérians ont généra‐ lement beaucoup de succès grâce à leur éducation, ditelle. Toute personne qui sort du Nigéria est éduquée et prête à apprendre.
Beaucoup de nouveaux immigrants s'installent [à Cal‐ gary] et en un an ils ont un emploi à temps plein et envi‐ sagent d'acheter une proprié‐ té, ajoute Farah Ali.
Clare Jagunna souhaiterait que davantage de Nigérians occupent des postes de pou‐ voir en Alberta, tant dans les affaires qu’en politique.
Nous voulons que nos voix soient entendues main‐ tenant, et les gens essaient autant que possible de deve‐ nir des leaders dans leurs propres domaines, souligne la Nigériane d’origine.
Nous ne sommes pas en‐ core très représentés par rap‐ port à d'autres minorités eth‐ niques, donc je pense que nous devons améliorer cela. Ce serait bénéfique pour la communauté noire.
Farah Ali, directeur géné‐ ral, Calgary African Communi‐ ty Collective
Farah Ali est du même avis : J'ai hâte de voir une communauté mieux repré‐ sentée, notamment en poli‐ tique.