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Regard sur le nouveau rôle du député Alain Rayes

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Le député indépendan­t de Richmond-Arthabaska, Alain Rayes, se dit convain‐ cu d'avoir pris la bonne dé‐ cision en quittant le Parti conservate­ur du Canada.

Dans le bilan de son année politique, à l'émission de radio Tout un matin, mardi, le dé‐ puté fédéral a fait savoir qu'il en avait ras le bol du style de politique du parti et du nou‐ veau chef Pierre Poilievre.

La confrontat­ion à la Chambre des communes

Alain Rayes a réitéré qu'il souhaitait se concentrer sur une politique qui rassemble. Son nouveau rôle lui permet d'ailleurs de constater que le fonctionne­ment de la Chambre des communes n'in‐ cite pas les députés à tra‐ vailler de façon harmonieus­e, sans démagogie.

D'où je suis positionné, ça me permet d'avoir une vue différente du parlement cana‐ dien, de la joute oratoire qui a lieu là. C'est là que je me rends compte comment la bulle m'a gobé, tout simplement, comme bien des gens, ex‐ plique-t-il. Et je comprends encore plus comment cer‐ tains citoyens peuvent être cyniques lorsqu'ils nous re‐ gardent à la Chambre des communes.

Être plus utile pour sa circonscri­ption

Même s'il est moins visible comme indépendan­t, Alain Rayes soutient qu'il se sent toujours utile pour sa circons‐ cription et que certains dos‐ siers avancent plus rapide‐ ment que s'il était resté au sein du Parti conservate­ur.

Comme indépendan­t, il as‐ sure avoir fait débloquer des dossiers de sa circonscri­ption, comme le cas d'une jeune femme qui souffre d'un rare cancer incurable. Au parle‐ ment, il a interpellé directe‐ ment le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos. Puis, en moins d'une semaine, ces der‐ niers ont réussi à obtenir un médicament jusque là inac‐ cessible au pays.

Non seulement ce médica‐ ment a permis d'augmenter l'espérance de vie de cette ci‐ toyenne de Richmond-Artha‐ baska, mais rapidement quatre autres canadiens ont pu en bénéficier.

Comme membre de l'op‐ position, est-ce que j'aurais pu poser une telle question? Quand on regarde la joute, quand on ne fait que répéter les mêmes questions sans ar‐ rêt. Est-ce que le ministre libé‐ ral aurait eu plus de méfiance étant donné que j'aurais été un conservate­ur plutôt qu'un député indépendan­t, en mode confrontat­ion plutôt qu'en mode recherche de so‐ lution? Je pense que peut-être qu'on aurait fini par trouver une solution, mais ça n'aurait pas pris cinq jours, mais des semaines et des mois et cette jeune serait morte malheu‐ reusement.

Possible député provin‐ cial

Le deuil le plus difficile pour Alain Rayes est de se

passer de la famille politique conservatr­ice, dans laquelle il a évolué pendant sept ans. Lui qui se qualifie de fier pro‐ gressiste conservate­ur, de l'école de Brian Mulroney, ne croit pourtant pas à l'utilité d'un nouveau parti politique de centre droite.

Le député indépendan­t ne ferme pas la porte à se pré‐ senter comme député provin‐ cial. Il admet qu'on l'associe souvent à la Coalition Avenir

Québec, en raison de sa can‐ didature pour l'ADQ, en 2003. Par contre, il dit s'être rappro‐ ché de l'équipe libérale du Québec, en supportant Jean Charest dans la dernière course à la chefferie conserva‐ trice.

Alain Rayes souhaite d'abord terminer son mandat à titre de député indépen‐ dant. Je vais prendre le pouls des gens qui disent me sup‐ porter, mais jusqu'où? Comme indépendan­t? Si je me représente sous une autre bannière, bien mes citoyens le sauront, conclut-il.

À écouter : entrevue d'Alain Rayes à Tout un matin

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