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Les infirmière­s itinérante­s ont coûté 4 M$ à la Régie de santé du Centre en moins d’un an

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À Terre-Neuve-et-Labrador, l'emploi d'infirmière­s itiné‐ rantes du secteur privé entre janvier et novembre, à la Régie de santé du Centre, a coûté plus de 4 millions de dollars.

Selon la régie régionale de santé, qui fournit des services à 93 000 résidents, 63 infir‐ mières provenant d’agences privées de placement de per‐ sonnel étaient à l'oeuvre le mois dernier.

À travers le pays, les gou‐ vernements dépendent de plus en plus d’agences privées pour combler les besoins en personnel infirmier alors qu’une pénurie de maind'oeuvre frappe les hôpitaux et les foyers de soins de longue durée.

À la lumière d’une enquête de Radio-Canada/CBC, qui a révélé qu’une femme condamnée de négligence cri‐ minelle après la mort de son enfant travaillai­t comme infir‐ mière itinérante sans permis de pratique, le syndicat pro‐ vincial des infirmière­s soulève des questions quant à l’utilisa‐ tion de ces agences de place‐ ment de personnel.

L’agence Solutions Staf‐ fing, qui ne répond pas aux questions de Radio-Canada depuis la semaine dernière, avait donné le feu vert à Lisa Strickland­par erreur, selon la

Régie de santé du Centre. En plus, la régie n’avait pas fait de double vérificati­on avant de permettre à Mme Strickland de faire 25 quarts de travail dans un foyer de soins de longue durée entre le 19 août et le 7 novembre.

Le nom de Mme Strickland apparaît depuis l’été dernier sur une liste de praticiens non autorisés tentant de travailler sans permis. Cette liste est publiée par l’Ordre des infir‐ miers et infirmière­s de l’Onta‐ rio.

Lisa Strickland a été condamnée pour négligence criminelle en 2021. Son fils de 4 ans, Kane Driscoll, est mort en 2017 après avoir ingéré de l’hydromorph­one, un opioïde puissant. Pendant son procès, Mme Strickland a témoigné qu’elle ne savait pas comment son fils avait avalé les opioïdes.

Au foyer de soins Lakeside

Homes, à Gander, elle soignait plusieurs aînés vulnérable­s et était responsabl­e de leurs mé‐ dicaments.

Le syndicat des infir‐ mières sonne l'alarme

La présidente du syndicat provincial des infirmière­s im‐ matriculée­s, Yvette Coffey, croit que la province dépend beaucoup trop des agences de placement de personnel. Selon elle, il est évident qu’il y a des impacts sur la presta‐ tion des services et la sécurité des patients.

Les infirmière­s itinérante­s travaillen­t côte à côte avec les autres infirmière­s qui tra‐ vaillent dans notre système public et qui subissent une pression énorme pour soi‐ gner les patients dans les communauté­s de notre pro‐ vince, a déclaré Mme Coffey dans un communiqué jeudi.

Mme Coffey explique que les infirmière­s itinérante­s sont payées deux fois plus que leurs collègues syndi‐ qués. Elles n’ont pas les mêmes avantages sociaux, mais elles peuvent refuser des heures supplément­aires.

Selon le syndicat, les quatre régies régionales de santé de Terre-Neuve-et-La‐ brador ont versé 8,8 millions de dollars aux agences de pla‐ cement de personnel dans la dernière année.

Selon une enquête de CBC, en moyenne, les agences re‐ çoivent environ 1100 $ par quart de travail de 12 heures.

L’été dernier, le ministre de la Santé, Tom Osborne, a dit que le gouverneme­nt provin‐ cial n’a d’autre choix que d’uti‐ liser les agences privées pour combler les besoins en ma‐ tière de personnel.

Depuis l’incident concer‐ nant Lisa Strickland, toutes les régies de la santé de la province promettent de faire une double vérificati­on des permis et des compétence­s des infirmière­s provenant du secteur privé.

D'après les informatio­ns d'Arianna Kelland, CBC

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