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Ouverture du procès de 215 millions $ de l’industrie du taxi contre la Ville d’Ottawa

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Plus de six ans après avoir déposé un recours collectif de 215 millions de dollars contre la Ville d'Ottawa, l'industrie locale du taxi aura bientôt droit à son procès.

La société mère de Capital Taxi affirme que la Ville n'a pas pris de mesures raison‐ nables pour protéger les pro‐ priétaires de plaques de taxi lorsqu'elle a permis à Uber de fonctionne­r sur son territoire, en septembre 2016. Les au‐ diences débuteront le 3 jan‐ vier et devraient durer au moins sept semaines.

Jihad Alkadri conduit un taxi Blueline à Ottawa depuis 35 ans. Lorsque les entre‐ prises de covoiturag­e comme Uber ont pris la route, de nombreux chauffeurs de taxi se sont retrouvés sans travail, raconte-t-il.

Nous ne pouvions plus ga‐ gner notre vie, déplore-t-il. La Ville n'a pas empêché Uber de fonctionne­r. Ils ont opéré pendant deux ans de manière illégale. Pas de licence, rien.

Les plaques de taxi ont peu de valeur

M. Alkadri soutient que la plupart des jours, il travaille 12 heures pour joindre les deux bouts. Ce n’était pas le cas, il y a cinq ans.

Je dois rapporter au moins 250 dollars par jour, mais je n'arrive pas à m'en sortir ou à gagner ma vie, explique-t-il.

Avec les frais d'assurance élevés, les réparation­s de voi‐ ture et la flambée du prix de l'essence, le travail n'est plus ce qu'il était. De plus, l’arrivée d’Uber a réduit à néant la va‐ leur des permis de taxi, selon M. Alkadri.

Avant 2014, les licences de plaques de taxi se vendaient à 340 000 $. Les gens hypothé‐ quaient leur maison pour acheter l'une de ces licences parce que c'était juste l'achat d'un emploi, essentiell­ement, se rappelle-t-il. Maintenant, ce permis vaut 7000 $. Probable‐ ment même moins.

Tout cela est d’ailleurs lié à l'une des allégation­s de la plainte, à savoir que les chauf‐ feurs ont subi une perte fi‐ nancière importante depuis qu'Uber a reçu le feu vert des autorités locales.

Les chauffeurs ont investi dans le système sur la base de la réglementa­tion qui existait avant l’arrivée d’Uber, selon Abdalla Barqawi, l'un des avo‐ cats représenta­nt le secteur contre la ville.

Ce système était en quelque sorte leur filet de sé‐ curité, soutient-il. Mais lorsque la Ville a adopté le rè‐ glement encadrant cette nou‐ velle industrie, elle a modifié le secteur en permettant un marché libre pour tous ceux qui veulent conduire.

Ils ont payé plus de 300 000 dollars pour ces plaques, rappelle Me Barqawi. Et puis, littéralem­ent en un claquement de doigt, tout ce‐ la a disparu.

Plainte pour discrimina‐ tion

Il n'y a pas de limite au nombre de chauffeurs Uber qui peuvent opérer, alors que l'industrie du taxi est forte‐ ment réglementé­e par la Ville, qui n'autorise qu'un nombre limité de plaques sur la route.

Cette restrictio­n a été conçue pour garantir que les chauffeurs et les propriétai­res de taxis puissent gagner dé‐ cemment leur vie, mais selon Me Barqawi, les règles du jeu sont désormais inégales.

C'est une combinaiso­n de la perte de la valeur de la plaque, de la perte de travail en raison de l'arrivée d'autres participan­ts dans l'industrie, combinée à la lourde régle‐ mentation qui existe toujours pour les taxis et qui n'existe pas nécessaire­ment pour d'autres entreprise­s comme Uber, explique-t-il.

Pendant des décennies, l'industrie du taxi a été princi‐ palement gérée - et toutes ces plaques ont été principale‐ ment détenues - par des per‐ sonnes ayant immigré au Ca‐ nada, des personnes raciali‐ sées et des minorités visibles.

Me Abdalla Barqawi, avo‐ cat de l'industrie du taxi

Dans un courriel, l'avocat de la Ville d'Ottawa, David White, a indiqué que la Muni‐ cipalité ne fera pas de com‐ mentaires sur la poursuite puisque celle-ci est devant les tribunaux.

Dans sa première déclara‐ tion de la défense, la Ville a fait valoir qu'elle n'avait pas la responsabi­lité de protéger l'industrie du taxi contre les pertes financière­s qui au‐

raient pu résulter des change‐ ments réglementa­ires.

De plus, l'achat et la vente de plaques de taxi ont créé un marché secondaire spéculatif et artificiel avec lequel la Ville n'avait rien à voir, si ce n'est d'enregistre­r le transfert des plaques, selon la défense.

Une poursuite similaire in‐ tentée contre la Ville par le syndicat représenta­nt les chauffeurs de taxi autorisés d'Ottawa a été rejetée en 2018. Selon Me Barqawi, bien que cette nouvelle pour‐ suite couvre un territoire simi‐ laire, elle comprend égale‐ ment une allégation de discri‐ mination.

Pendant des décennies, l'industrie du taxi a été princi‐ palement dirigée - et toutes ces plaques ont été principa‐ lement détenues - par des personnes ayant immigré au Canada, des personnes raci‐ sées et des minorités visibles, conclut l’avocat.

vement ses crampons ma‐ giques. À moins qu'un cham‐ pionnat des légendes ne se joue quelque part.

Si je meurs un jour, je serai heureux parce que j'ai essayé de faire de mon mieux. Mon sport m'a permis de faire tant de choses parce que c'est le plus grand sport dans le monde.

Pelé

Un peu à l’image du géant du sport qu’était le boxeur Mohamed Ali, Pelé était friand de tirades dont il avait seul le secret.

Les records sont faits pour être battus, mais il sera diffi‐ cile de battre le mien. Les gens me demandent tout le temps quand naîtra le nou‐ veau Pelé. Jamais! Mon père et ma mère ont fermé l'usine.

Si certaines de ses paroles frôlent la prétention, d’autres poussent à la réflexion.

Chaque enfant qui joue au foot dans le monde veut être Pelé. J'ai la grande responsabi‐ lité, non pas de leur montrer comment être un footballeu­r, mais de leur montrer com‐ ment être un homme.

Pelé aura été plus qu’un joueur de soccer d'exception, car peu d'élus peuvent se vanter d’être devenus des lé‐ gendes. Le Roi, un autre de ses surnoms, est mort, vive le Roi!

Cette mort, Pelé ne la re‐ doutait pas. Il était malade depuis des années et, à cha‐ cune de ses entrées à l’hôpi‐ tal, le Brésil était en apnée.

Pelé ne meurt pas. Pelé ne mourra jamais. Pelé vivra éternellem­ent.

Pelé

Un deuil national en hommage au Roi

Une veillée funèbre, ou‐ verte au public, aura lieu lundi et durera 24 heures au stade du Santos FC, le club où l'éter‐ nel no 10 a brillé de tous ses feux de 1956 à 1974.

Un deuil officiel de trois jours a été décrété au Brésil, où Pelé était un véritable mo‐ nument national.

L'enterremen­t se déroule‐ ra mardi et dans l'intimité fa‐ miliale, après un cortège sui‐ vant le cercueil dans les rues de Santos, ville portuaire à 80 km de Sao Paulo qui a décrété un deuil de sept jours.

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