Des architectes ukrainiens tentent de reconstruire leur pays depuis Toronto
Un cabinet d'architecture à Toronto a embauché des architectes ukrainiens, et leur projet actuel pourrait aider à reconstruire leur pays natal. L’équipe de sept professionnels, recrutés par WZMH Architects, tra‐ vaille sur un concept de lo‐ gements préfabriqués en béton, un modèle qui pour‐ rait être adopté en Ukraine.
Anastasiia Kalinichenko, l’une des membres de l’équipe, vivait près de la fron‐ tière russe. Elle explique que, après le début de la guerre, sa famille en Ukraine pouvait en‐ tendre les bombes de leur maison.
On ne savait pas quoi faire, donc on continuait d’aller au travail, dit-elle. Son bureau d'architecture était dans la ville de Lviv, une zone consi‐ dérée dangereuse.
En Ukraine, Mme Kalini‐ chenko travaillait sur un pro‐ jet de construction de grandes maisons dans les ré‐ gions montagneuses, mais a dû faire une demande de visa pour le Canada après avoir constaté qu’elle devait s’enfuir du pays.
Elle a appris, dans son pro‐ cessus de recherche d’emploi, que WZMH Architects recru‐ tait des professionnels de l’Ukraine et a été embauchée peu après sa discussion avec le cabinet.
Zenon Radewych, associé principal à WZMH Architects, se dit personnellement tou‐ ché par la situation en Ukraine, car lui et sa femme sont d’origine ukrainienne.
Après le début de la guerre, plusieurs personnes me demandaient s’il y avait des emplois pour les archi‐ tectes ukrainiens dans mon cabinet. Je suis un ukrainien qui veut aider le pays, j’ai donc dit oui. Le principe d’em‐ bauche était vraiment en fonction du premier arrivé, premier servi.
Zenon Radewych, associé principal à WZMH Architects
Un concept architectu‐ ral polyvalent
Après avoir recruté l’équipe, M. Radewych s’est rendu compte que les projets réalisés en Amérique du Nord pouvaient également être adoptés dans le cadre de la reconstruction de l’Ukraine.
La solution sur laquelle travaille son équipe est bapti‐ sée Speedstac. Il s'agit d'un concept architectural qui se sert de modules de béton qui peuvent être empilés les uns sur les autres ou en forme de rang, ils peuvent être ainsi ins‐ tallés dans des édifices pour remplacer les appartements.
L’idée était conçue initiale‐ ment pour aborder la crise du logement et le manque de main-d'oeuvre en Amérique du Nord. Cependant, cette technologie s’est avérée effi‐ cace pour les immeubles en‐ dommagés par les feux et les missiles, le concept peut donc être adopté dans un bâtiment sans le besoin de le démolir.
M. Radewych explique que son équipe comble aussi le manque de personnel archi‐ tectural dans la province.
On s'entre aide. Oui, nous offrons des emplois, mais ils nous aident avec la pénurie de main-d'oeuvre en Ontario, ils remplissent donc un vide dans le pays aussi. Ça va dans les deux sens, explique-t-il.
Il ajoute que le processus de reconstruction débutera après la fin de la guerre, et que son équipe se prépare ac‐ tuellement et effectue les re‐ cherches nécessaires afin d'adopter la solution rapide‐ ment.
Yuliia Fedorenko, l'une des membres de l’équipe à WZMH Architects, souligne qu’elle a voulu aider son pays et qu'elle ne peut le faire que de‐ puis un endroit sécuritaire.
Elle a fait partie de la dis‐ cussion qui a donné nais‐ sance à l'idée de reconstruire l’Ukraine.
Je suis certaine que l’Ukraine va se remettre rapi‐ dement après la guerre, ditelle.
Avec les informations de CBC News