Le fondateur du Théâtre populaire d’Acadie, Réjean Poirier, s’éteint
Le fondateur du Théâtre populaire d’Acadie et homme de culture renom‐ mé, Réjean Poirier, est mort vendredi, des suites d’une longue maladie.
Étudiant en lettres et en théâtre à l’Université de Moncton, Réjean Poirier a été l’instigateur de nombreuses aventures artistiques mar‐ quantes tout au long de sa carrière qui s’étendra sur près de 50 ans.
Il a fondé en 1974 une mai‐ son de production, Les Pro‐ ductions de l’Étoile, et le Théâtre populaire d’Acadie, où il a été directeur artistique pendant dix ans (1975-1985).
Le Théâtre populaire d’Aca‐ die a depuis produit plus de 130 pièces de créations origi‐ nales, de théâtre contempo‐ rain et de textes issus du ré‐ pertoire classique, tant pour le grand public que pour la jeunesse.
La compagnie a remporté près d’une trentaine de prix pour sa contribution artis‐ tique exceptionnelle, dont 10 prix Éloizes.
Le TPA est le doyen des compagnies professionnelles de théâtre de langue française en Acadie.
« Un bâtisseur », selon Allain Roy
Allain Roy, directeur artis‐ tique et général du TPA, af‐ firme perdre son père théâ‐ tral.
C’est un bâtisseur qui s’en va, dit-il. Son départ est très sentimental pour moi, car c’est lui qui m’a amené au théâtre.
Sa passion pour les arts, le théâtre et la musique était phénoménale. C'était un grand mélomane aussi.
Allain Roy, directeur artis‐ tique et général du Théâtre populaire d'Acadie
C’était un homme de ri‐ gueur, un homme de mérite qui appréciait le travail et il était exigeant. Tout ça faisait partie de sa personnalité, ajoute-t-il.
Allain Roy a passé les der‐ niers mois avec son mentor pour parler de l’histoire du TPA. Le fruit de ses entrevues sera d’ailleurs conservé pour diffusion dans le cadre du 50e anniversaire de la compagnie théâtrale, en 2024.
Plusieurs engagements artistiques et culturels
Réjean Poirier a été aussi membre fondateur et membre du conseil d’adminis‐ tration du Conseil provincial des Sociétés culturelles du Nouveau-Brunswick, membre du conseil d’administration de la Fédération culturelle cana‐ dienne-française, ainsi que membre fondateur et secré‐ taire de l’Association des théâtres francophones du Ca‐ nada.
De 1985 à 1993, il a dirigé le Théâtre La Seizième de Van‐ couver. Puis, de 1993 à 1995, il a travaillé à la Fédération des francophones de la ColombieBritannique, à titre de consul‐ tant dans le développement de la politique culturelle pour la communauté francophone.
Au cours des années, Ré‐ jean Poirier a produit quelques grands événements, dont le spectacle d’ouverture du Village Historique Acadien et le spectacle de clôture du Congrès mondial acadien.
En 2004, à l’occasion du 400e anniversaire de l’Acadie, il a produit un grand spectacle baroque mettant en vedette des musiciens, chanteurs et danseurs du Canada et de France. Ce spectacle est pré‐ senté au Festival Montréal ba‐ roque et au Monument Le‐ febvre à Memramcook.
De ce projet a émergé le Festival de musique ancienne qui se tient à Sackville de‐ puis 2006.
Réjean Poirier est l’instiga‐ teur du Choeur Louisbourg, seul ensemble vocal profes‐ sionnel au Nouveau-Bruns‐ wick dont il est le producteur.
En 2015, il s'investit dans une nouvelle aventure en créant Musique Saint-Joachim à Bertrand, dans la Péninsule acadienne, un organisme dé‐ dié à la diffusion de la mu‐ sique classique et musique du monde.
En 2011, Réjean Poirier avait dénoncé la présence croissante de productions québécoises et de comédiens québécois sur les scènes aca‐ diennes.
Il avait alors demandé que les directeurs artistiques du Théâtre populaire d'Acadie et du théâtre l'Escaouette de l’époque devraient démission‐ ner.