La culture s’est éclatée en 2022
Josée Bourassa, Jacob Côté Après deux années très dif‐ ficiles pour le milieu cultu‐ rel, l’année 2022 a été vé‐ cue avec un grand soulage‐ ment. Il y d’abord eu la le‐ vée complète des mesures sanitaires, ce qu’atten‐ daient avec impatience les artistes, les producteurs et les dirigeants de salles de spectacles.
Alors qu’au printemps les salles de spectacles pouvaient opérer à 50 % de leur capaci‐ té, l’abandon des restrictions leur a permis d’accueillir plus de monde dans les salles et de présenter des spectacles plus rentables.
Cette reprise s’est manifes‐ tée par la venue d’artistes étrangers qui pouvaient tra‐ verser les frontières plus faci‐ lement. C’est le cas de Ben Harper qui est venu au TroisRivières en blues, Francis Ca‐ brel et Boy George à l’Amphi‐ théâtre Cogeco.
Les grandes vedettes ca‐ nadiennes ont également pu reprendre leur tournée. C’est le cas de Bryan Adams qui a attiré 7 000 spectateurs à l’Amphithéâtre en septembre, ce qui en a fait le deuxième spectacle le plus populaire après celui de Céline Dion en 2016.
Les poètes d’ailleurs ont également pu retrouver le Festival international de la poésie de Trois-Rivières, tout comme les danseurs du Festi‐ val international DANSencore.
Une reprise triomphale des festivals
La crainte de voir les gens fuir les grandes foules au sor‐ tir de la pandémie s’est envo‐ lée aussi vite que le port du masque. Force est de consta‐ ter que les gens attendaient impatiemment le retour de leurs événements. Le Festi‐ Voix a cumulé plus de 300 000 entrées en 9 jours et enregistré des recettes record totalisant les 5,2 millions de dollars.
Le festival musical a profi‐ té de la venue de groupes cultes américains, figures de proue du mouvement punk des années 80 et 90 : NOFX, Lagwagon et Face to Face. Simple Plan a aussi reconquis le FestiVoix, 16 ans après sa première venue à Trois-Ri‐ vières.
Du grandiose à l’Amphi‐ théâtre
La saison de l’Amphi‐ théâtre a commencé avec un spectacle imposant, celui d’Harmonium symphonique : histoires sans paroles avec les musiciens de l’Orchestre symphonique de Trois-Ri‐ vières. Le concert a réussi à soutirer quelques larmes à Serge Fiori qui était présent. Un moment dont les gens se souviendront longtemps.
Puis, le Cirque du Soleil a enfin pu présenter son spec‐ tacle Vive nos divas. Il avait dû être reporté deux fois pen‐ dant la pandémie. Le spec‐ tacle d’acrobates a rendu hommage aux interprètes québécoises des 90 dernières années.
Des dirigeants qui quittent
En l’espace de quelques se‐ maines, des têtes dirigeantes d’importantes organisations culturelles ont quitté leurs fonctions. Les premiers en lice ont été ceux de la Corpora‐ tion des événements : Steve Dubé et Marie-Michelle Man‐ tha, respectivement directeur général et directrice adjointe. Ceux-ci dirigeaient également Trois-Rivières en Blues et les Délices d’automne. C’est fina‐ lement Thomas Grégoire, di‐ recteur du FestiVoix qui pren‐ dra le relais tout en conser‐ vant la direction générale du festival estival.
Autre événement majeur dans la région, le Festival Wes‐ tern de Saint-Tite a aussi per‐ du son directeur général, Pas‐ cal Lafrenière qui était à sa tête depuis les 13 dernières années a quitté son poste, tout comme Valérie Therrien qui a aussi quitté son poste de directrice générale du Mu‐ sée Pop.
Ces départs pourraient changer la couleur de ces or‐ ganisations pour les années à venir.
Des artistes qui rayonnent
Certains ont foulé des ta‐ pis rouges, d’autres ont été décorés et certains ont tou‐ ché les coeurs de milliers de gens.
Le film Dune de Denis Vil‐ leneuve a été le plus récom‐
pensé de la 94e cérémonie des Oscars en remportant six statuettes. Toutefois, l’Oscar du meilleur film lui a échappé.
Fred Pellerin a été récom‐ pensé de l’Ordre du Canada, la plus haute distinction civile au pays. Il fait partie des 85 Canadiens à recevoir cet honneur, pour leur contribu‐ tion extraordinaire à la nation.
Gaston Bellemare, le fon‐ dateur du Festival internatio‐ nal de la poésie de Trois-Ri‐ vières est aussi honoré, cette fois de l’Ordre des arts et des lettres du Québec pour avoir fait rayonner, de façon remar‐ quable, les arts et les lettres du Québec non seulement ici dans la province, mais ailleurs dans le monde.
Autre consécration, cette fois pour l’artiste atikamekw Laura Niquay. Son album Mo‐ teskano s’est retrouvé en lice pour le prix Polaris. Ses chan‐ sons lui ont valu le Prix de l’auteur-compositeur TD de la Fondation SOCAN tout comme le titre de l’artiste au‐ tochtone de l’année à l’ADISQ.