Une année plombée par l’inflation
L'année 2022 a été rude au plan économique.
La hausse du coût de la vie n'a épargné personne.
Selon le Bilan-Faim 2022, l'organisme Moisson Sague‐ nay-Lac-Saint-Jean a soutenu environ 8000 personnes défa‐ vorisées sur une base men‐ suelle en misant sur divers programmes d'aide alimen‐ taire.
Dans ce rapport, la période de référence était le mois de mars.
S'il faut en croire le direc‐ teur général de Moisson Sa‐ guenay-Lac-Saint-Jean, Yanick Soumis, cette statistique au‐ rait pu être encore plus cho‐ quante si la compilation avait été effectuée plus tard durant l'année.
On parle d'une statistique de mars 2022. On n'était pas encore au pic de l'inflation, souligne-t-il.
M. Soumis est bien conscient que son équipe n'a pas fini de devoir faire de pe‐ tits miracles pour soutenir les gens les plus vulnérables de la société.
« On anticipe déjà une aug‐ mentation des prix en 2023. On sait donc qu'on va avoir des demandes supplémen‐ taires », mentionne-t-il, rési‐ gné.
Il y a des donateurs qui se présentent. Par contre, ce n'est pas suffisant. À l'heure actuelle, les gens sont très gé‐ néreux, mais la faim n'est pas un problème propre au temps des Fêtes.
Yanick Soumis, directeur général de Moisson Sague‐ nay-Lac-Saint-Jean
Des fermiers ébranlés
Le président régional de l'Union des producteurs agri‐ coles constate que l'inflation a frappé les fermiers de plein fouet en 2022.
Selon Mario Théberge, plu‐ sieurs d'entre eux ont contracté des emprunts considérables pour pouvoir acquérir des installations der‐ nier cri à l'intérieur desquelles les bêtes peuvent circuler plus librement.
La hausse des taux d'inté‐ rêt a donc semé la consterna‐ tion et l'inquiétude dans leurs rangs.
« Dans la région, on peut voir de belles entreprises agri‐ coles. Les bâtisses ne valent pas des dizaines ou des cen‐ taines de milliers de dollars. Elles coûtent des millions », s'exclame-t-il.
« Je ne connais pas un fer‐ mier qui n'a pas emprunté pour ça », s'empresse-t-il d'ajouter.
Malheureusement, selon M. Théberge, les fermiers ne peuvent souvent pas profiter de la période des Fêtes pour décompresser et pour tenter de mettre de côté leurs soucis financiers.
Il n'y a pas grand-chose qui ne ferme pas dans la vie. Il y a les hôpitaux, les postes de police. Au jour de l'An, quand je vais à ma ferme, il n'y a de la lumière que dans les étables.
Mario Théberge, président régional de l'Union des pro‐ ducteurs agricoles
Des entrepreneurs à bout de souffle
Pour bien des gens d'af‐ faires du Saguenay-Lac-SaintJean, l'année 2022 a été éprouvante.
« Durant le mois de dé‐ cembre, il y a eu plusieurs ren‐ contres avec des groupes d'entrepreneurs. Évidem‐ ment, j'ai perçu un essouffle‐ ment parmi eux », rapporte la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord, Sandra Rossignol.
Elle précise que plusieurs des membres de son organi‐ sation ont dû multiplier les ef‐ forts non seulement pour em‐ baucher des travailleurs, mais aussi pour les convaincre de demeurer au Saguenay-LacSaint-Jean.
Dans un contexte d'infla‐ tion galopante, de nombreux employeurs ont fait preuve de frilosité et ont retardé cer‐ tains investissements, constate Mme Rossignol.
À son avis, le vent pourra éventuellement tourner dans la mesure où la relève entre‐ preneuriale régionale, qui est reconnue pour son audace, fait davantage sentir sa pré‐ sence.