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L’auteur de Mélasse de fantaisie signe un conte du Nouvel An pour L’Itinéraire

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Francis Ouellette a été père Noël de centre com‐ mercial, agent de sécurité et clown avant de cimen‐ ter son titre d’auteur avec son premier roman, Mé‐ lasse de fantaisie, qui a conquis la critique cette année. Dans un conte du Nouvel An qui sera publié dans le magazine L’Itiné‐ le 1er janvier, il invite son public à replonger dans son univers brut, mais poé‐ tique, rempli des odeurs et des couleurs du quartier Centre-Sud, à Montréal.

raire

Avec ce conte, intitulé La dernière frigolinad­e, l’écrivain de 45 ans promet un épilogue aux aventures de Francis, un personnage inspiré de sa vie, et de Frigo, un itinérant qui joue le rôle de protecteur et de guide pour le jeune garçon, lui permettant de naviguer dans ses souvenirs et ses traumatism­es.

C’était l’occasion pour moi de finaliser le livre et de créer un épilogue en bonne et due forme, explique en entrevue l’écrivain. Et quel meilleur en‐ droit que L'Itinéraire pour donner vie à ce récit? Le ma‐ gazine de rue, dont Francis Ouellette est un avide lecteur, a été créé dans le quartier Centre-Sud.

L’Itinéraire, je l’achète de‐ puis qu’il sort. C’est une publi‐ cation qui a une importance cruciale pour moi.

Francis Ouellette

N’allez pas croire que ce nouveau conte de Francis Ouellette marque la fin des aventures de ses person‐ nages du Faubourg à m'lasse

– un des surnoms du quartier Centre-Sud.

L’auteur a plutôt l’inten‐ tion de continuer d’introniser au panthéon des légendes québécoise­s Friigo, Ti-Crisse ou encore Raymonde, des personnage­s puisés à même le vécu de l’auteur, et qui ont peuplé Mélasse de fantaisie, ainsi que Berce-toi Raymonde et La ballade de Ti-Crisse, deux courtes histoires qui ont remporté le Prix du récit Ra‐ dio-Canada en 2019 et en 2021.

L’écrivain planche d’ailleurs déjà sur un nouveau livre, dont le titre de travail est Si‐ rop de poteau.

La langue de l’exil

Si Francis Ouellette a gran‐ di dans un milieu populaire, il a aussi connu le monde de l’éducation supérieure, ce qui a fortement influencé son style littéraire.

Je l'appelle un peu la langue de l’exil, la langue de l’écartèleme­nt, raconte-t-il. Je me suis toujours senti comme un individu qui est déchiré entre deux environnem­ents, deux milieux : le milieu ou‐ vrier populaire et le milieu de l’éducation.

Je suis constammen­t coin‐ cé dans une forme d’oscilla‐ tion entre ces deux extrêmeslà, et je voulais que la langue que j’utilise dans le livre [Mé‐ lasse de fantaisie] en soit l’illustrati­on. La langue de quelqu’un qui hésite entre son éducation populaire et son éducation académique, et qui est tout le temps dans une espèce de travail de jon‐ glerie linguistiq­ue, tentant d’anoblir sa langue populaire, mais de se réappropri­er de fa‐ çon assez garçonne, assez dé‐ vergondée, la langue littéraire.

Force est de constater que la plume de Francis Ouellette a trouvé son public en 2022. Un succès-surprise que l’au‐ teur ne tient pas pour acquis.

C’est pas tous les jours qu’un bonhomme de 45 ans arrive de nulle part, publie un livre, et que les gens commu‐ niquent si généreusem­ent leur appréciati­on. Je les remer‐ cie du fond du coeur, dit-il.

J’avoue très franchemen­t que c’est mon expérience de vie la plus fondamenta­lement brillante et touchante.

Francis Ouellette La dernière frigolinad­e se‐ ra publié dans le numéro du 1er janvier 2023 de L’Itiné‐ raire. Le magazine de rue a aussi rendu publique la pre‐ mière partie d’une lecture vi‐ déo du conte sur sa page Fa‐ cebook.

Ce texte a été écrit à partir d'une l'entrevue réalisée par Katerine Verebely, chroni‐ queuse culturelle à l'émission Dessine-moi un matin. Les propos ont pu être édités à des fins de clarté et de conci‐ sion.

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